Irvine Welsh

Au départ, pour ce challenge aux couleurs de l’Ecosse, je voulais me relire Trainspotting de Irvine Welsh. Ce roman m’a suivi longtemps quand je l’ai lu, puis le film aussi.
Mais évoquer ce seul roman serait réducteur, alors pourquoi ne pas parler de Irvine Welsh, pour ce qu’il est et dans ce qu’il a écrit.

Irvine Welsh décrit la rue, ce qu’il s’y passe, les gens que l’on croise. La drogue est souvent présente dans ses romans. Il l’a d’ailleurs cotoyée de près et avait encore un bras dedans quand il a écrit Trainspotting, l’histoire de jeunes à la dérive, toxicomanes, accrocs à la moindre sensation de se sentir vivant. Des scènes de shoot, des scènes d’amour et d’amitié fortes, des trahisons, des actes manqués.
Trainspotting trouve sa suite dans Porno où l’on retrouve Renton, Sick boy, Begbie et Spud, 10 ans plus tard, où les personnages ont mûri mais pas vraiment changé. On sent aussi que Irvine Welsh a pris quelques années et surtout du recul. Skagboys, à paraître, devrait dépeindre les jeunes années de Sick Boy et Renton.
Ecstasy m’a pas mal secouée aussi quand je l’ai lu. 3 nouvelles psychédéliques, où il n’est pas tant question d’ecstasy mais plutôt d’extase, au sens large. De l’amour, de la vengeance, de la brutalité qui tombe parfois dans la perversion, souvent dans le cynisme, ce qui peut être assez jubilatoire.

Avec Recettes intimes de grands chefs, Irvine Welsh s’essaie au fantastique. L’histoire de Danny Skinner, inspecteur Santé & Hygiène dans de grands restaurants, grand amateur de vie débridée avec femmes, drogues et alcool à volonté. La rencontre avec son nouveau collègue Brian Kibby va être explosive. Skinner éprouve une telle haine pour Kibby qu’elle en devient surnaturelle. Un lien « extra-ordinaire » semble relier les deux hommes, l’un cumulant les excès, le second les ressentant physiquement et développant à cette suite des maladies inconnues.
« Après le nouvel an, un ciel noir et enfumé pendait comme un tas de briques dans un fragile filet au-dessus d’Edimbourg et de ses habitants. Les passants levaient souvent les yeux inquiets, dans l’attente de recevoir le contenu sur le coin de la tête. »
Glu se rapproche un peu plus de Trainspotting avec ces quatre gars de banlieue, pas vraiment potes mais liés par la cité et la banlieue d’Edimbourg. Tout commence dans les années 70, le punk et l’héroïne, jusqu’aux années 2000 qui ont laissées la place à la techno et à l’ecstasy. Des histoires de rue encore une fois, des bagarres de pub, de franches étreintes, mais aussi des mutations sociales, des fermetures d’usines, le thatchérisme…
 
Irvine Welsh écrit du roman social, prolétarien, parfois glauque, avec un humour caustique et moqueur.

Trainspotting. 1993. Au Diable Vauvert ou chez Points
Ecstasy. Trois contes d’amour chimique. 1996. Points
Une ordure. 1998. Editions de l’Olivier ou Points
Porno. 2008. Au Diable Vauvert
Recettes intimes de grands chefs. 2008. Au Diable Vauvert

 
Si vous aimez Irvine Welsh, essayez-donc les romans de John King, entre critique sociale, culture populaire anglaise, foot et hooliganisme (même quand on n’aime pas le foot c’est pas gênant…), tout ça sur fond de banlieue anglaise et musique punk.

Football factory. 1998. Editions de l’Olivier ou Points
La Meute (suite de Football factory). 2000. Editions de l’Olivier
Aux couleurs de l’Angleterre (suite de La Meute). 2005. Editions de l’Olivier
Human Punk. 2003. Editions de l’Olivier
 
Suggestion de bande son : 
BOF Trainspotting
Prodigy « The fat of the land »
The Clash « London calling »
 
Sham 69 « Live & Loud ! »

Angelic Upstars « 2.000.000 voices »ou alors, pour rester en Ecosse, le groupe Oï Polloï !

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5 commentaires sur “Irvine Welsh”

  1. Pour être honnête je ne suis pas du tout attirée par Irvine Welsh mais je finirai par le lire car « Trainspotting » est un livre culte pour toute une génération. J’aimerais bien acheter la BO du film, une amie l’avait et j’en garde un excellent souvenir.

  2. Je comprends tout à fait que l’on n’accroche pas à son style. Mais tu lances là un vaste débat… doit-on « se forcer » à lire des bouquins sous prétexte qu’ils sont « culte » ? Et puis lire un livre dont on a vu le film n’est pas évident, ni pour le lecteur, ni pour le film 😉

  3. Bonne idée de lire « Trainspotting » ! J’apprécie beaucoup la lecture après avoir vu un film culte ou en tout cas marquant. Ca me permet vraiment d’approfondir des aspects peu ou pas abordés à l’écran. Dans un registre complètement différent, j’ai apprécié cet été « Le liseur » (« the reader ») de Bernhard Schlink. Je recommande le film et le livre (dans l’un ou l’autre sens suivant votre préférence).

  4. Moi c’est l’inverse ^^ j’ai un mal fou à lire un livre après avoir vu le film ! ça doit me bloquer mon imaginaire… je trouve ça fade. j’ai plus de mal à me laisser porter.
    Je note « Le liseur ».

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