Don Carpenter a un vrai don de raconteur d’histoires, de ceux dont on reste pendu aux lèvres ou aux mots. Dans ce premier roman, il place ce qui lui tiendra à coeur dans l’ensemble de ses romans, anti-héros cabossés et lumineux, où violence et mélancolie se tiennent le bras, comme faces indicibles d’une route vers la liberté. Du style, de l’apreté, de l’insoumission dans ce grand roman enfin découvert.
Catégorie : Littérature générale
Le Golem – Gustav Meyrink (Stock – La cosmopolite)
Dans ce classique de la littérature germanique du début du XXè siècle, Gustav Meyrink nous entraîne dans les recoins sombres et mystérieux du ghetto de Prague, sur les traces d’une créature légendaire de la mystique juive. Entre Kafka et Poe un récit fascinant.
Lettre d’une inconnue – Stefan Zweig
Un écrivain reçoit une mystérieuse lettre, d’une femme qu’il ne connaît pas alors que celle-ci est manifestement très éprise de lui, et que ça ne date pas d’hier. Dans une lettre fiévreuse, pleine de passion, d’abnégation et de désillusions, elle s’ouvre, se confesse, se retire. Une correspondance unilatérale dans laquelle Stefan Zweig décrit la force destructrice de la passion.
Gatsby le Magnifique – Francis Scott Fitzgerald
L’amour au coeur de ce retour aux classiques impulsé par Moka et Fanny. Celui qui donne des ailes ici, autant qu’il les brûle, dans cet éblouissant roman de Francis Scott Fitzgerald qui dépeint les amours malmenées des sieurs Gatsby et Buchanan sur fond des années folles à New York. A […]
Les orageuses – Marcia Burnier (Cambourakis)
Premier roman de la magnifique collection Sorcières chez Cambourakis qui publie habituellement des essais soutenant des regards du féminisme résistant et revendicatif, et faisant lumière sur des voix qui expérimentent, disent autrement, et que l’on lit encore peu. Ici un roman qui se place directement dans ce sillage, avec un texte fort sur un sujet tristement presque banal et pourtant encore bâillonné au possible, le viol. Un très beau texte, fort, pudique et sororal, qui dit les doutes, les maladresses et la douleur qui rendent bancales, et encore plus si on les glisse sous le tapis.
Broadway – Fabrice Caro (Gallimard)
Fabcaro fait désormais partie du paysage littéraire francophone avec ses chroniques sociales et humaines mettant en scène des types ordinaires tendance loosers sympas dans un bain d’absurde. Ici, un type reçoit le « traditionnel test de prévention pour le cancer colorectal à 50 ans, sauf qu’il n’a pas encore fêté l’âge fatidique, qu’il reste encore quelques années même avant de l’atteindre, et que ça le perturbe intensément.
Nous autres – Eugène Zamiatine
En 1920, Zamiatine rédigeait ainsi le journal d’un certain D-503, ingénieur participant à la construction de L’intégral, vaisseau spatial destiné à prêcher le sacro-saint bonheur à travers l’univers, bonheur dont les hommes du futur ont, selon eux, trouvé la recette-clé, nichée dans une rationalisation à toute épreuve et une déshumanisation aux petits oignons. Pensée unique, totalitarisme, et de fait liberté zéro représentent ainsi la satisfaction suprême dans un monde où tout est millimétré, dans un cocon voluptueusement garni de racines carrées et de réflexions savamment mûries.
Initiale – Frederic Paul (Edilivre)
Un artiste tourmenté quitte sa Russie natale et la folie de ce début de vingtième siècle, pour rejoindre l’ouest de l’Europe où une passion transgressive lui fera jouer un rôle au côté des avant-gardes artistique Parisienne. Un roman de fuite, sulfureux, aux fondements de l’art : l’érotisme et la mort.
Entre fauves – Colin Niel (Rouergue)
L’une des petites claques de cette fin d’année avec ce nouveau Colin Niel qui investit cette fois-ci l’univers des gros portefeuilles qui dopent leur adrénaline avec leurs fichues chasses aux trophées. Ici une chasse au lion qui tourne au vinaigre entre la Namibie et les Pyrénées, que nous découvrons au fil des regards entre chasseurs, éleveurs, chassés et gardes nature. Un roman très immersif et véhément, avec son lot de suées et de grincements de dents.
Chavirer – Lola Lafon (Actes sud)
Lola Lafon donne voix aux colères assourdies, aux corps tus par ces gestes que ne devraient pas, ces mots qui auraient pu, et cette temporalité qui réveille et révèle, enfin. En 1984, Cléo a treize ans, elle danse, elle rêve, et elle accepte, de jouer le jeu pour une fondation énigmatique, qui saurait lui donner des ailes, si seulement. La prédation sans scrupules, qui fauche en plein vol, cette ère où les bruits couraient sans retenir l’écho, qui éclate un peu plus maintenant. Et cette culpabilité qui fige et creuse. Lola Lafon, tellement puissante, encore une fois. Rentrée littéraire 2020
L’enfant qui cherchait la petite bête et autres contes inédits et retrouvés – Beatrix Beck (Chemin de fer)
Imaginaire narquois, onirisme magique, réalisme débordant, sombres échos, espièglerie maline garnissent ce recueil qui dresse un beau tableau de l’univers de Beatrix Beck. Une fantaise élégante et une langue aiguisée dans ces contes à glisser audacieusement dans de nombreuses mains de tous âges.
20 bonnes excuses pour siroter peinard sous le plaid
Tout ou presque est dans le titre. Vous trouverez dans cette liste des idées lecture à accompagner d’un thé épicé, d’un vin chaud ou d’une bière de Noël…
Bandini – John Fante (Bourgois)
Les histoires de famille au coeur de cette ode aux classiques impulsé par Moka et Fanny chaque mois depuis le printemps. Bandini, premier roman de John Fante publié en 1938 et premier volume du cycle Bandini, quatuor de textes largement autobiographiques autour de l’histoire d’une famille d’émigrés italiens aux Etats-Unis. […]
Le bal des porcs – Arpád Soltész (Agullo)
Polar slovaque musclé qui passe au crible jeux de pouvoir et magouilles politiques en tout genre. Dans un coin paumé de Slovaquie, une jeune toxicomane est retrouvée morte. Pas inattendu en soi sauf si l’on se penche sur les disparitions qui s’accumulent au sein d’un centre de désintoxication, géré par […]
Mendiants et orgueilleux – Albert Cossery (Joëlle Losfeld)
Portraits croisés dans les rues du Caire, de mendiants poètes et philosophes, administratifs tire-au-flan par grandeur, policier en quête d’autres possibles, et prostituées qui, si elles ont du tempérament, s’en prennent aussi dans la tronche. Albert Cossery revendiquait son oisiveté et a véhiculé beaucoup de ses aspirations dans ces personnages. […]
Le coeur synthétique – Chloé Delaume (Seuil)
Beau coup de coeur pour ce nouveau Chloé Delaume qui décidément fait ça bien, écrire, et dire les femmes, et cerner la société qui nous entoure et ce qui s’y joue. Roman couronné par le prix Médicis 2020
Ferragus – Honoré de Balzac
Place à Balzac donc, avec ce premier volume de L’histoire des Treize, au coeur de l’ambitieux cycle La comédie humaine, où Balzac excelle en matière de romantisme noir par lequel nous assistons à de l’amour intense aux débordements maladifs, à de la passion renversante à se faire cruelle, à la violence des tempéraments emportés dans leur démesure, aux mystères sourds et obsédants à en crever.
Les héritages – Gabrielle Wittkop (C. Bourgois)
Coup de projecteur dans l’actualité littéraire sur l’oeuvre de Gabrielle Wittkop pour le centenaire de sa naissance, alors qu’elle s’est éteinte en 2002, avec notamment deux textes (ré)édités ce mois-ci, chez Christian Bourgois et chez Quidam. Avec Les héritages, nous traversons l’histoire d’une villa bâtie à la fin du dix-neuvième en bord de Marne, d’un siècle et de ses gens, sous les traits acides de Gabrielle Wittkop, qui démontre encore une fois une puissance littéraire folle.
La reine du Mardi-gras (suivi de « Un vitrail de plus ») – Brigitte Fontaine (Riveneuve)
Brigitte Fontaine est publiée ici par Riveneuve, dans sa collection Pépites, pour un texte court qui a pour titre La reine du Mardi-gras. De quoi s’agit-il ?
La ferme aux poupées – Wojciech Chmielarz (Agullo)
Ambiance polonaise avec un polar bien senti, trépidant, efficace, qui montre une fois de plus que les éditions Agullo ont du nez pour dénichez des auteurs et des textes qui en ont dans le ventre. Une affaire tendance dossier pédophile qui se mue progressivement en meurtres en série complexe. On découvre la Pologne par la petite porte, les individus, la condition tsigane, avec des personnages bien campés et un scénario bien ficelé.