|
La forêt des renards pendus / Arto Paasilinna (Folio)
«Trois lingots d’or fin de douze kilos brillaient dans l’herbe. Rafael Juntunen les caressa. Sa main était moite, son cœur battait plus vite qu’à l’ordinaire. Jamais il n’accepterait de partager ce butin avec quiconque. Il cacherait plutôt ce trésor au fin fond des forêts, par exemple en Laponie, mais il n’en céderait pas une once…
Au matin, il monta dans sa voiture et pointa le capot vers le nord… Au bout d’un jour et demi, il constata qu’il était perdu. Mais tant mieux. S’il ne savait pas où il était, personne d’autre ne le saurait.»
Le gangster ne va pourtant pas rester seul très longtemps. Il est bientôt rejoint par un ex-major de l’armée, viré pour alcoolisme, et une Lapone nonagénaire enfuie d’un asile de vieillards.
Les trois compères vont résister à tout, aussi bien aux complices de Rafael, décidés à récupérer leur part du magot, qu’aux représentants de la «civilisation».
Mais on ne transgresse pas impunément les lois qui règlent la vie en société…
|
|
La vengeance du wombat, et autres histoires du bush / Kenneth Cook (Livre de poche)
« Wombats sur ma gauche, wombats sur ma droite : tous piétinaient et grognaient. Planté parmi eux au clair de lune, immense, le corps flasque et hardi, le filet dans une main, la seringue dans l’autre, j’attendais le wombat qui m’intéressait. […] Avec l’aisance du geste entraîné, je lui lançai le filet sur le corps. Il le déchiqueta en moins de deux secondes. Comment étais-je censé m’y prendre à partir de là ? »
Une rencontre dans un bar, quelques bières fraîches, et voilà Kenneth Cook, écrivain d’âge mûr «en léger surpoids», embarqué dans d’incroyables aventures où la faune humaine et animale du bush joue le premier rôle.
Kangourou suicidaire, koalas explosifs, wombats vindicatifs, aborigènes roublards finissent toujours par contrarier son penchant naturel pour le confort. Heureusement, car Cook en tire une brassée d’histoires plus vraies que nature, racontées avec un art consommé du gag.
|
|
Les feuilles mortes / Thomas H. Cook (Folio)
Eric Moore a toutes les raisons apparentes d’être heureux : propriétaire prospère d’un magasin de photos et d’une jolie maison dans une petite ville sans problème de la côte Est, il mène une vie de famille épanouie auprès de sa femme Meredith et de son fils Keith, un adolescent de quinze ans. Cet équilibre parfait va pourtant voler en éclats à jamais…
Un soir comme les autres, ses voisins demandent à Keith de garder Amy, leur fille de huit ans. Au petit matin, Amy est introuvable. Très vite, l’attention de la police se porte sur Keith et ce dernier, pataud et mal dans sa peau, se défend maladroitement.
Du jour au lendemain, Eric devient l’un de ces parents qu’il a vus, à la télévision, proclamer leur foi dans l’innocence de leur enfant. Alors que l’enquête de la police se recentre autour de Keith, Eric doit lui trouver un avocat et le protéger contre les soupçons croissants de la communauté. Mais est-il tout à fait sûr de l’innocence de son fils ? Si Keith était coupable, et s’il était prêt à répéter son geste… Quelle devrait être alors la responsabilité d’un père ?
Les feuilles mortes est le récit d’une confiance brisée et celui des efforts héroïques d’un homme pour retenir coûte que coûte les liens qui l’unissent à tous ceux qu’il aime.
Lire notre avis ICI
|
|
Paris noir / ouvrage collectif dirigé par Aurélien Masson (Asphalte)
En douze nouvelles, Paris Noir est une exploration urbaine du côté sombre de la Ville lumière, mettant en scène serveurs, flics, prostituées, malfrats, stars en devenir… Des Halles à Oberkampf, de Belleville aux Batignolles, en passant par le Quartier latin et la place des Vosges : un tableau haut en couleurs, tourmenté et engagé, qui n’a rien d’une carte postale.
|
|
Les croissants du dimanche / Annie Saumont (Julliard)
Trois pages suffisent à raconter une histoire. Annie Saumont, virtuose de La nouvelle. Le prouve à chaque nouveau recueil. Les dix-neuf brefs récits qui composent Les Croissants du dimanche décrivent avec une justesse implacable ces infimes moments où toute une vie peut chavirer. D’une concision percutante, maîtrisant parfaitement l’art de L’ellipse et de La chute, Annie Saumont sait mieux que personne rendre hommage à ces personnages anonymes, coeurs solitaires, assassins ou enfants battus, victimes d’une société en phase de déshumanisation avancée, et qui puisent encore au tréfonds d’eux-mêmes une irréductible rage de vivre.
|
|
Crème anglaise / Kate Clanchy (10-18)
« Géant de la littérature recherche jeune homme pour pousser sa chaise à roues. Logé, nourri, chambre individuelle à Hampstead. »
Quitter l’Écosse pour la très chic Londres et assister Philip Prys, « géant de la littérature » cloué dans un fauteuil roulant à la suite d’un AVC ? Le jeune et naïf Strudan en rêvait. Mais entre la cupide ex-femme de l’écrivain, sa fille obèse et son étrange épouse, alors que le monde se métamorphose et les masques tombent, cet été caniculaire de 1989 lui réserve bien des surprises… Satire sociale féroce mais pleine de tendresse, personnages de comédie shakespearienne, humour à la David Lodge et dialogues.
Lire notre avis ICI
|
|
La mémoire des embruns / Karen Viggers (Les Escales)
Mary est âgée, sa santé se dégrade. Elle décide de passer ses derniers jours à Bruny, île de Tasmanie balayée par les vents où elle a vécu ses plus belles années auprès de son mari, le gardien du phare.
Les retrouvailles avec la terre aimée prennent des allures de pèlerinage. Entre souvenirs et regrets, Mary retourne sur les lieux de son ancienne vie pour tenter de réparer ses erreurs.
Entourée de Tom, le seul de ses enfants à comprendre sa démarche, un homme solitaire depuis son retour d’Antarctique et le divorce qui l’a détruit, elle veut trouver la paix avant de mourir.
Mais le secret qui l’a hantée durant des décennies menace d’être révélé et de mettre en péril son fragile équilibre.
Une femme au crépuscule de sa vie. Un homme incapable de savourer pleinement la sienne. La Mémoire des embruns est une émouvante histoire d’amour, de perte et de non-dits sur fond de nature sauvage et mystérieuse.
|
|
La série chinoise / Peter May (Rouergue)
Contient Meurtres à Pékin, Le quatrième sacrifice, Les disparues de Shanghai
Né à Glasgow, Peter May habite depuis une dizaine d’années dans le Lot. Il y a quelques années, il a décidé de se consacrer à l’écriture d’une série de romans policiers situés en Chine.
Il y a séjourné à plusieurs reprises, pour des recherches documentaires approfondies. Dans cet ensemble de six romans, il dépeint avec finesse les bouleversements de la société chinoise contemporaine. À travers la collision de deux univers incarnés par Margaret Campbell, médecin légiste aux États-Unis, et Li Yan, commissaire à Pékin, Peter May nous plonge au coeur d’une Chine baignée de traditions et avide de modernité.
|