La terre des fils – Gipi (Futuropolis)

« Sur les causes et les motifs qui menèrent à la fin, on aurait pu écrire des chapitres entiers dans les livres d’histoire. Mais après la fin aucun livre ne fut plus écrit ».

Le monde d’après. Après quoi, on ne sait pas trop. Toujours est-il qu’un homme tente de protéger tant bien que mal ses fils du passé, de l’avenir, du monde extérieur, de ce qui pourrait les attendre ou les atteindre, d’eux-mêmes peut-être aussi.

Gipi frappe fort tout en disant peu et dépeint une parfaite allégorie de ce vers quoi nous tendons. Au fil des pages, on découvre un monde qui nous parle, en plus brut, résultat du nivellement par le bas qu’on nous inflige, revers  de l’individualisme, de la pensée facile, du profit à outrance, de la bestialité qui en découle. Le dessin en noir et blanc un peu brut s’attache aux gestes, aux postures, à l’atmosphère et conforte la violence latente dépeinte. C’est assez nihiliste, très pessimiste, et très beau aussi, dans le traitement de ces deux frères, élevés à minima, pour correspondre à l’archétype, et qui se dévoilent progressivement. On perçoit un semblant de luminosité, floutée mais non moins existante, à moins qu’il ne s’agisse d’un avertissement. Renversant !

La terre des fils
Gipi
Futuropolis
2017
288 pages

 

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14 commentaires sur “La terre des fils – Gipi (Futuropolis)”

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