Jonathan Touvier, ex-alpiniste, se réveille avec son chien dans une grotte glaciale. Enchaîné à ses côtés, le jeune Farid, et un peu plus loin, Michel, qui porte un masque de fer près à exploser s’il s’éloigne trop.
Pourquoi sont-ils là, enfermés dans ce gouffre ? Aucun des trois hommes ne se connaît. Leur enfermement est un mystère et s’avère rapidement être un calvaire. Les conditions de vie sont rudimentaires, la nourriture se fait rare. Des inscriptions énigmatiques leur indiquent qu’il n’y a pas de hasard. Quelqu’un les a enfermés là, et pour une raison bien précise.
« Personne ne sait ou vous vous trouvez, sauf moi, mais je ne pense pas vous être d’un secours quelconque, là où je suis. Et croyez-moi, on ne vous retrouvera jamais. Comprenez bien que vous allez tous mourir. Le tout est de savoir combien de temps vous tiendrez. Et pourquoi. »
Quels secrets les hommes cachent-ils ? Quel fil, si fin soit-il, peut bien les relier ?
Franck Thilliez délaisse le temps d’un roman les deux flics Lucie Hennebelle et Franck Sharko pour nous emmener dans un huit-clos vertigineux. L’isolement n’est pas une première puisqu’il l’avait déjà expérimenté avec l’excellent La Forêt des ombres. Le cadre est tout à fait différent puisque cette fois nous ne sommes plus perdus en pleine forêt noire mais au fond d’un gouffre.
Le huit-clos est régulièrement utilisé dans le polar. Franck Thilliez s’en tire plutôt bien. Le thriller c’est son truc, et on le sent bien à l’aise dans ce registre. Comme à son habitude, il s’attache à développer la psychologie des personnages, qui sont encore une fois sacrément malmenés. Quiconque se voit enfermé dans un milieu hostile voit son comportement changé, ses sentiments exacerbés. Méfiance, haine, douleur, amitié, peur, colère. Tous les ingrédients sont réunis pour un thriller efficace.
« Dans une situation extrême, je crois que viennent dans l’ordre chronologique l’instinct, puis les sentiments, et finalement les pensées. Voilà pourquoi les situations extrêmes sont dangereuses, car l’instinct peut nous pousser à commettre des actes qui échappent à toute rationalité. Dans ces moments-là, il est alors impossible de savoir ce qui est juste, et ce qui ne l’est pas. »
Vertige s’avère assez conventionnel. Un roman qui se lit bien, qui tient en haleine, bien construit, mais Thilliez nous a quand même habitué à mieux…
« Il est évident que les alpinistes affrontent la violence de la nature, sa face la plus sombre pour se purger de quelque chose de profondément enfoui en eux. Quelque chose qui échappe à la compréhension et à la conscience. Mais malheureusement, la purge n’est jamais complète, alors il faut recommencer, encore, toujours. »
Vertiges / Franck Thilliez. Fleuve noir. 2011
Challenge Thrillers et Polars #13
J’ai écouté récemment Atom(ka) de l’auteur et ai beaucoup aimé. Mais pas de comparaison car je pense ne l’avoir jamais lu auparavant, ou bien il y a des années…
Pas lu encore Atom(ka), besoin de faire une pause de Franck Thilliez. On devient exigent quand on a beaucoup lu un auteur 😉