Alice au pays des merveilles – Lewis Carroll illustré par Benjamin Lacombe

Le rendez-vous mensuel dédié aux classiques retourne en enfance ce mois-ci, avec pour ma part un texte lu dans plusieurs versions depuis la primaire. Des adaptations très allégées aux plus fidèles traductions en passant par les adaptations à l’écran, Alice au pays des merveilles est un classique que l’on pourrait être tenté de ne plus présenter, et pourtant.

A l’origine, le récit n’était pas spécialement destiné à être publié mais avait vocation à distraire l’une des fillettes de l’entourage de l’auteur, Alice Liddell, alors âgée de 10 ans. L’histoire d’Alice au pays des merveilles, nous la connaissons bien, en tout cas dans les grandes lignes, tant elle a su se rendre populaire. La jeune Alice qui s’ennuie auprès de sa soeur, rêvasse et voit passer un lapin affolé devant sa montre à gousset du retard qu’il a pris, sa poursuite dans le terrier, les fioles bues et gâteaux avalés qui la font rétrécir ou grandir au fil des pièces et rencontres, la mare de larmes, la chenille qui fume tranquillou, le cheshire cat, l’heure du thé, la partie de croquet avec la reine et le tempérament chatouilleux lunatique radical de cette dernière… pour autant, le relire des années après permet de se replonger dans l’imaginaire débordant de Lewis Carroll. Le récit est audacieux, multiplie les va-et-vient, brouillant les pistes, mêlant l’insolite à l’absurde, avec toute une galerie de personnages qui répondent à la logique d’un rêve en roue libre.

Dans cette version, Benjamin Lacombe pose son univers graphique de manière évidente, faisant se déplier les pages en même temps qu’Alice grandit, jouant sur les typos, les phrases chuchotées et les chants, mêlant saynètes dynamiques en rouge et noir, et scènes emblématiques sous forme de tableau.

Qui plus est, l’ouvrage retrace les origines du récit, et l’enrichit d’annexes, notamment constituées de correspondances que Lewis Carroll aimait entretenir avec des filles d’une dizaine d’années, pour leur imaginaire débordant et leur capacité à s’émerveiller à n’en pas douter (bien que les garçons n’en soient à priori pas dénués) mais pas que puisqu’il semblait aussi les apprécier dans leur plus simple appareil pour des prises de vue… Bon, la question a déjà fait jaser, je ne m’étais pas plus que ça penchée sur la question mais il y a effectivement matière…

Alice au pays des merveilles
Lewis Carroll
traduit par Henri Parisot
illustration Benjamin Lacombe
Editions Soleil (Métamorphose)
2015
286 pages
parution du texte originale 1865

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Prochain rdv fin octobre pour une battle Prix Goncourt / Prix Nobel…
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5 commentaires sur “Alice au pays des merveilles – Lewis Carroll illustré par Benjamin Lacombe”

    1. J’adore ce roman et je suis fan de Benjamin Lacombe.
      J’ai plusieurs versions illustrées d’Alice et c’est un vrai régal.
      Récit très complexe quand on creuse un peu … parfois, il fait froid dans le dos.

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