Anka – Guillaume Guéraud

Marco, 14 ans, apprend de façon subite que sa mère est décédée. Deux flics pas très fins qui lui expliquent sans trop de détours que son père devra aller reconnaître le corps et faire les démarches pour les funérailles. Marco accuse le coup, un mal fou à y croire, par le côté absurde de la situation, par sa vie qui s’écroule en un quart de seconde. Et puis quelques instants plus tard, sa mère rentre à la maison.

Dans le flou de la situation, ses parents lui expliquent que cette femme portait effectivement le nom de son père. Le doigt sur un secret de famille vieux de 10 ans.
Marco est en 3è, c’est la fin de l’année, le brevet approche. Ses résultats scolaires ne sont pas bons, il est en pleine période de questionnements, à fleur de peau. Il va chercher à en savoir plus sur cette femme, Anka, d’origine roumaine. Cette femme isolée à l’affut d’une vie meilleure, tentant de se reconstruire, et qui pourtant est morte sur un banc, seule. Un événement qui va chambouler la vie de l’ado en quête de repères, qui va tenter de comprendre, de faire connaissance avec elle.
Un roman court, des mots qui sortent de la bouche de Marco, et au gré des pages, Anka.
Un nouveau roman de Guillaume Guéraud est à chaque fois un réjouissement. Un petit moment de fête teinté d’appréhension. Car si ses romans créent une attente que l’on pourrait comparer à une sorte de dépendance, on sait aussi qu’on ne va pas franchement se fendre la poire. Car Guillaume Guéraud, on le sait, va nous mettre la tête dans le cambouis. Un écrivain militant je serais tentée de dire, qui évoque la noirceur de la société, de l’être humain. Sans chichis sans fioriture, mais avec une justesse assez indescriptible. Alors oui, c’est vrai, encore des romans pour ados pas super joyeux, mais l’est-on vraiment à cet âge ?
Du roman noir pour ado qui sonne juste. Des textes pas complaisants qui sont échos d’une violence latente.

« Par curiosité, peut-être, histoire de voir, ou juste l’envie de mettre les pieds là où il ne fallait pas, avec mon esprit tordu qui me poussait toujours à gueuler quand le silence s’imposait ou à toucher les clôtures électriques pour vérifier si elles étaient branchées, ou alors c’est la simple idée de faire une connerie qui m’a attiré. »

 

Anka – de Guillaume Guéraud. Le Rouergue « DoAdo noir ». 2012

Photo de couverture par Dorothy Shoes : http://www.dorothy-shoes.com
Du même auteur sur ce blog : 

Je mourrai pas gibier
Déroute sauvage
Le contour de toutes les peurs

4 commentaires sur “Anka – Guillaume Guéraud”

    1. Merci pour les liens. J’avais lu celle de Gaëlle, mais pas celle de Bauchette, qui a fait une très chouette critique, qui replace bien l’histoire et l’ambiance.
      Et oui…un incontournable se profile 😉

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