Fin décembre 1989, Pascal et Stan, décident d’aller passer le jour de l’an à Berlin. Ils veulent eux aussi participer à l’histoire encore brûlante de la chute de mur, assister à la liesse générale d’un monde où tout semble possible. Au pied du mur, des gens sont encore munis de leurs marteaux, d’autres recueillent un morceau pour mémoire, et puis il y a Maya, jeune artiste peintre originaire de Berlin Est. Le coup de foudre est immédiat entre la jeune femme et Stan. Les deux hommes décident de laisser tomber leur vie devenue trop étriquée et bien banale, ils préfèrent rester sur Berlin, monter un groupe de rock et voir venir, tout est à réinventer après tout.
Wilfried n’Sondé nous projette dans le Berlin des années 90, le mélange des populations, la soif de liberté mais aussi le traumatisme des années passées, et la montée du néonazisme en miroir, avec les assassinats commis par des skinheads.
Il s’agit là d’un roman social et humain, qui explore les passions, romantique aussi, à tout point de vue, tant dans la manière d’appréhender la vie des protagonistes que vis-à-vis de ce couple à fleur de peau. Berlin tient une place importante, héroïne urbaine en toile de fond, toujours au coeur du propos. Et la musique, présence lancinante et insoumise, à la manière d’une révolution pacifique.
Deux mois après la lecture de ce roman, je reste mitigée. J’attendais plus de ce roman qui finalement sonne un peu creux. Les personnages auraient mérité d’être davantage creusés et profilés, la situation sociale plus fouillée. Il n’en reste pas moins une lecture plaisante sur pas mal de points, une bonne entracte en somme.
Berlinoise / Wilfried n’sondé. Actes Sud. 2015