La cane aux oeufs d’or et autres contes d’Afanassiev

Décembre sous le signe des contes pour ce retour aux classiques impulsé par Moka et Fanny chaque mois. Après les contes de Béatrix Beck en début de semaine, place à l’un des maîtres russes du genre avec Alexandre Afanassiev.

Afanassiev était un collecteur et un éditeur plus qu’un conteur. Né en 1926, il se découvre une vocation pour les études folkloriques dans les années 50, publiant et collectant à tour de bras. Il a ainsi rassemblé près de 600 contes, l’une des collections les plus importantes en la matière. Il se place ainsi aisément à la hauteur des frères Grimm.

Trois contes composent ici ce mini-recueil, bien représentatifs de la pluralité des contes russes, et une belle entrée en matière pour apprécier leur teneur.

La Cane aux oeufs d’or, ou l’histoire de deux frères, l’un pauvre l’autre riche, du pauvre qui trouve une cruche magique qui le conduit à une cane qui pond des oeufs en or, signant le début d’une série d’événements qui exacerbent jalousie et décisions guidées par l’envie qui se retourne toujours vers ceux qui la titillent trop.

L’Ours-roi rappelle un peu l’histoire de Ricouquet (ou Rumplestiltskin, Grigrigredinmenufretin, Oustroupistache…), d’une promesse faite sans trop y réfléchir, avec les regrets qui l’accompagnent et les duperies qui suivent. Ici c’est entre l’Ours-roi et le Tsar que la course à l’embrouille se joue, avec une malhonnêteté partagée qui apportera son lot de coups du sorts.

Snégourotchka, Viktor Vasnetsov, 1899

Et Le Gel craquant, niché dans les bois, qui attend ses visiteurs. Une marâtre décide de se débarrasser de sa belle-fille en l’envoyant prendre pour époux. Sa patience et sa ténacité attendriront le Gel qui la couvrira de fourrures et de richesses. Lorsque ses soeurs iront tenter la même fortune, leur amabilité défaillante les conduira à un tout autre sort que je vous laisse découvrir dans le conte que vous pouvez lire ici. La tournure du conte n’est pas sans rappeler le germanique Dame Holle de Grimm.

Pour la petite histoire, le Gel craquant, dit Moroz, est ici dans son jus traditionnel. Le personnage a subi de profondes transformations à la fin du dix-neuvième siècle avec une sorte de fusion avec Santa Claus, conduisant progressivement au Père Gel ou Père Frimas (Ded Moroz), équivalent russe du Père Noël occidental qui paye sa tournée le 7 janvier (noël orthodoxe) avec sa petite-fille Snégourotchka (fille des neiges). Pour en savoir plus, je vous invite à prolonger votre visite par ici.

« A la noce je suis allé, de l’hydromel et de la vodka j’ai voulu goûter, sur mes moustaches ils ont coulé, dans ma bouche rien n’est tombé ! »

Des contes traditionnels donc, où rôdent la médiocrité, l’envie, la mort, et surtout un regard amusé et malicieux sur les pleutres et les profiteurs, malmenés avec panache.

La cane aux oeufs d’or
L’Ours-Roi
Le Gel craquant
Alexandre Afanassiev
Hachette (Bibliothèque rose)
1994
89 pages

Retrouvez les autres rdv autour des contes par ici.
Prochain rdv fin janvier autour de Big Brother…
Si vous souhaitez en savoir plus, voire même rejoindre (régulièrement ou ponctuellement) l’équipée, c’est par là.

3 commentaires sur “La cane aux oeufs d’or et autres contes d’Afanassiev”

Répondre à PatiVore Annuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.