Le Poulpe, c’est une série de romans entamée en 1995, initiée par Jean-Bernard Pouy, et inaugurée avec La petite écuyère a cafté. A chaque volume une nouvelle enquête, une nouvelle aventure, écrite par un auteur différent à chaque fois. Les titres sont des jeux de mots, tirés d’expressions, de titres de livres, de films, des figures de styles qui donnent tout à fait le ton de ce que l’on trouve dans ces romans.
Le Poulpe, c’est l’histoire de Gabriel Lecouvreur, un gars aux bras si longs qu’ils lui ont valu ce surnom tentaculairement poulpesque. C’est un enquêteur libre, libertaire, avec un sens de la justice qui l’incite à mettre son nez dans les affaires pas nettes. Il parcourt les pages « faits divers » des journaux, accoudé au bistrot « Le pied de porc à la Sainte-Scolasse », tenu par ses amis Gérard et Maria, dans le 11è arrondissement de Paris. Et quand une histoire le fait bondir ou le titille, il mène son enquête, toutes ventouses dehors.
Dans D’amour et dope fraîche, Le Poulpe est en thalasso. Comme quoi, tout arrive. Pas que ce soit sa tasse de thé, mais à défaut de « sciatique vaincra », il a préféré la jouer remise en forme dans les Pyrénées. Les salades ne sont pas bien garnies, l’ambiance pas franchement festive, bref, le Poulpe a besoin d’air. Alors quand sa démarche s’apparente un peu moins à celle d’un robot rouillé, il part en balade dans les verdoyants alentours. Mais ça tourne vite au vinaigre quand il croise un homme nu qui dévale à toute berzingue le terrain pentu, jusqu’à atterrir dans un sale état au fond du ravin. Et c’est d’autant plus curieux que personne n’est à ses trousses. Les journaux n’en parlent pas ? L’enquête il la mènera lui-même, foi de Poulpe !
Pas très loin, des sportifs de haut niveaux s’entraînent pour les Jeux Olympiques, ça ressemblerait bien à un début de piste… et à une cure un peu plus palpitante que prévue.
A Paris, sa chère et tendre Chéryl n’est pas en meilleur état. En vadrouille nocturne à la recherche de sa stagiaire disparue, elle a testé d’un peu trop près un nouveau genre de drogue du violeur. La tête en compote, elle se voit offrir un séjour à l’hôpital. Son caractère bien trempé ne l’a pas perdue en route, pas de bol pour le personnel soignant. Mais Chéryl n’est pas femme d’une explication approximative, il faut qu’elle sache, et qu’elle se venge. Elle va remonter la piste de ses compagnons de soirée à la galanterie douteuse…
Gabriel et Chéryl s’écrivent tous les jours ou presque, mais pas question de jeter de l’inquiétude dans leurs missives. Alors ils brodent leurs rebondissements, mettent le paquet sur les métaphores tordues et les déclarations fantasques.
Voilà un polar mordant et truculent mené à un train d’enfer, avec un sens de la tournure qui fait plaisir à lire ! Si vous voulez vous marrer un bon coup, allez-y les yeux fermés !
Cette fois, nous avons droit à un Poulpe à quatre mains, celles de Caryl Férey et Sophie Couronne, qui visiblement se sont bien pris au jeu. Cette collaboration n’était pas une première puisqu’ils avaient déjà co-écrit des pièces radiophoniques pour France Culture. Elle ne s’est pas non plus arrêtée là, ils ont depuis publié le recueil de nouvelles Fond de cale.
Caryl Férey commence à avoir le vent en poupe, et c’est pas volé. Si vous ne l’avez pas encore lu, foncez, c’est toujours un grand moment…
D’amour et dope fraîche / Caryl Férey et Sophie Couronne. Folio policier.
Précédemment édité chez La Baleine
Challenge Thrillers et polars #14
Ah tu me donnes envie de le lire ! et de ressortir mes vieux Poulpes !
Pour ma part, je vais me refaire quelques titres en BD…
http://www.bedetheque.com/serie-2168-BD-Poulpe.html