« Au-delà des soupirs des nuages, entre les horizons du crépuscule, s’étend la terre de Guirlanda. Ses vastes plaines et ses pentes douces semblent retenir la lumière. Le climat est tempéré. C’est là que depuis des temps immémoriaux vivent les guirs, un peuple d’êtres pacifiques qui aiment contempler, avec l’étonnement d’éternels enfants, les magies de leur territoire. L’histoire que je vais vous raconter commença une nuit plus claire que les autres. Pelotonnés dans la fraîcheur, les guirs faisaient ensemble le même rêve. »
Autant vous faire entrer sans détour dans cette parenthèse onirique avec cet extrait qui mine de rien vous en dit déjà long sur ce qui se niche dans cette épaisse BD. C’est une histoire fascinante que nous racontent ici Lorenzo Mattotti et Jerry Kramsky. Un récit qui tient de l’épopée, du conte, de la fable, un morceau de choix, ambitieux, déstabilisant et enchanteur.
Hippolyte est à l’image de ses semblables, calme et rêveur. Sauf que depuis quelques jours, il est inquiet, et impatient, de retrouver sa dulcinée, Cochenille, qui a tracé la route il y a peu. Il va finalement vite comprendre pourquoi, tout faire pour la rejoindre, et finalement bousculer le cours du destin qui touchera toute la terre de Guirlanda et plus loin encore. Car Hippolyte est aussi et avant tout le fils du chamane du village, et il va avoir du pain sur la planche pour obtenir le retour de l’apaisement général.
Un long voyage initiatique prend alors place, prétexte à aborder pour qui voudra le voir de cet œil de grands sujets universels, le pouvoir, la religion, la croyance, la tolérance, le rapport à la nature. On peut en effet la lire de diverses manières cette BD, qui sait être politique ou touchante, non sans humour. On peut aussi simplement s’enivrer de son univers, porté par un graphisme étonnant et bluffant.
On y croise des créatures surnaturelles extraordinaires, du singe de la pluie, de l’oiseau du destin, du museau fripé, de l’oiseau-léopard, du lent des pinces… Guirlanda est dédiée à l’univers des Moumines. Mes lacunes vous laissent en plan avec cette info, les amateurs sauront peut-être quoi en faire. Le trait est très organique, parfois abstrait, les rondeurs peuvent devenir terrifiantes et amères, les roches être graciles. C’est très foisonnant, il faut dire que c’est aussi un pavé, de près de 400 pages, happant et impressionnant.
Guirlanda
Lorenzo Mattoti
Jerry Kramsky
Traduit de l’italien par Olivia Gili
Casterman
2017
Cette semaine, rdv est pris chez Noukette.
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La taille me freine un peu mais je suis tout de même très tentée.
Elle est épaisse mais il y a finalement peu de texte, donc même s’il y a de quoi observer, elle se lit tout de même assez rapidement 😉
waw! ça donne envie!! je note, mais je retiens aussi le pavé… je mets de côté pour quand je serai prête (et que ma PAL aura diminué!)
Un pavé qui se lit assez rapidement quand même 😉
400 pages, wouaw ! Pour un récit onirique, j’ai un peu peur que ce soit trop.
C’est un pavé oui, mais il y a finalement assez peu de texte donc ça reste relativement rapide à lire 😉
Une bd qui semble très étrange !
Mais pas si abstraite 😉
malgré ce que tu en dis je doute de me laisser tenter, pas fan du dessin ;D
Il faut adhérer oui, surtout que c’est un gros morceau…
Intrigant et poétique, j’aime !
Encore une belle surprise oui, qui était d’ailleurs dans la sélection d’Angoulême.
Beaucoup trop onirique pour moi cette affaire !
Sans doute oui 😉
Trop « étrange » pour moi.
Ah oui, je peux comprendre 😉
J’aime ce qui sort des sentiers battus je suis donc preneuse !
Ravie !
Merci, mais bien que j’ai tenté, je n’accroche pas du tout à cet album.
J’adorais les Moulines petite, alors pourquoi pas malgré le pavé !
Oh que oui! Ça me tente beaucoup, j’adore le graphisme noir et blanc, un peu onirique.
Les moulines ça ne me parle pas, mais le pavé, même pas peur ! Elle est assez étrange pour attiser ma curiosité cette bd !
Original comme album… Je ne sais quoi en penser…
Le dessin m’attire moyennement et le pavé me fait un peu peur aussi, comme les commentaires au dessus… je passe mon tour !