La fourmi assassine – de Patrice Pluyette

Une femme vient de disparaître. Qu’est devenue Odile Chassevent ? Les soupçons se tournent vers son compagnon, mais il pourrait tout autant s’agir de l’éleveur de porcs un peu barje qui trimballe ses poupées gonflables en fauteuil roulant. L’inspecteur Rivière est chargé de mener les recherches.

Contrairement aux apparences, il ne s’agit ni d’une enquête, ni d’un roman policier. D’ailleurs, Patrice Pluyette joue davantage avec le style plutôt qu’avec l’histoire. Il use d’une écriture tout en digression sans basculer non plus dans des envolées interminables, mais tout de même.

Nous avons là un roman complètement décalé, notamment avec ce fossé entre le cadre terroir du roman et le style alambiqué de l’écriture. L’effet est à double tranchant, pouvant tout autant susciter la curiosité du lecteur que son agacement.

Je suis généralement assez ouverte à toute forme d’écriture et de style, mais celle-ci  m’a laissé plutôt dubitative… Je ne voudrais cependant pas sembler trop dure. Certaines situations décrites prêtent franchement à sourire, et l’épaisseur du bouquin joue en sa faveur pour le placer comme « entracte » entre deux autres lectures.
A vous de voir si cette curiosité littéraire vous séduira.

Comme Gisèle Prunier n’avait pas disparu mais cherché à disparaître pour savoir comment Odile Chassevent avait disparu, on en sut un peu plus sur Odile qui avait été l’amie de Gisèle et devait se présenter pour dîner chez celle-ci à vingt heures avec un dessert le jour de sa disparition, laquelle perspective (le dîner, pas la disparition – à moins que Gisèle fût dans le coup mais nous essayerons de ne pas imaginer que si) enthousiasmait les deux jeunes femmes chaque premier week-end du mois quand Gisèle n’était pas de garde, Odile surtout cette fois-là, en témoigne son texto rédigé le jour même mais pas envoyé, enregistré à quinze heures dans le brouillon de son téléphone portable qu’un agent de la voirie retrouve le 4 du mois sans boîtier, juste la carte Sim pilonnée, incrustée dans les crampons d’une botte au fond d’une poubelle recouverte par les ronces sous le chemin vicinal dit rue du Pont Prolongé.

La fourmi assassine / Patrice Pluyette. Seuil, 2015

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