[Rentrée littéraire 2020] La grâce et les ténèbres – Ann Scott (Calmann Levy)

Dans son dernier roman, Ann Scott nous plonge dans la lutte souterraine contre le terrorisme, où l’on reste en apnée sans tellement d’échappatoire. 

Je connaissais Ann Scott pour ses romans plus « pop », univers came et teufs techno. Ici nous sommes donc dans un registre différent, encore que nous sommes toujours dans le portrait d’une population / génération / époque.

Ann Scott aborde ici le terrorisme de façon assez singulière, par le biais de la Katiba des Narvalos, collectif qui existe réellement, qui scrute la propagande djihadiste sur les réseaux sociaux, dénonce et tente de cerner et déjouer les attentats et attaques. Nous découvrons cela par l’oeil de Chris, solitaire glandeur qui trouve une échappatoire à son inertie en se consacrant à ce combat. En miroir, nous suivons les sœurs du jeune homme, journalistes et photographes de guerre, notamment sur le Moyen-Orient.

Nous ne sommes clairement pas dans de la lecture détente, c’est dense, très documenté, pertinent, instructif, et vraiment original dans la façon d’aborder le sujet. Alors on trouve quelques longueurs, c’est parfois assez irrespirable, sujet oblige, d’autant que l’autrice a pris le parti de ne pas faire dans le sensationnel. En tout cas, chapeau bas, et finalement, dans ce portrait d’un certain underground, nous ne sommes pas si loin de ce qu’elle a pu écrire auparavant, moins rock’n’roll, mais aussi lié à une certaine décadence mêlé à l’instinct de survie en quelque sorte.

La grâce et les ténèbres
Ann Scott
Calmann-Lévy
2020
316 pages

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