La mer d’innocence – de Kishwar Desai

Simran Singh a décidé de faire un break sur les plages de Goa avec sa fille Durga, de passer un peu de temps avec la jeune fille qu’elle vient d’adopter et profiter ensemble des plages paradisiaques.  Mais à peine arrivée, la travailleuse sociale va devoir rapidement mettre de côté ses prétentions touristiques pour faire la lumière sur l’inquiétante disparition d’une jeune anglaise.

Nous tenons ici un polar social très prenant, bien noir également, dans lequel Kishwar Desai brosse un portrait assez peu reluisant de son pays. L’auteure met clairement en évidence plusieurs affaires de jeunes filles violées ou assassinées en Inde, et donne l’alerte sur l’inertie des pouvoirs face à la violence faite aux femmes de façon globale.

Une femme pouvait être agressée ou harcelée sans s’être mise elle-même dans une situation délicate. Peu importait qu’elle soit nue ou habillée de la tête aux pieds, qu’elle soit défoncée, soûle ou totalement sobre. Ou que ce soit une prostituée. Elle pouvait être attaquée à tout moment, et sans la moindre raison.

Ici, Goa est bien loin de ce que l’on peut imaginer, car au-delà de l’ancien paradis des hippies ou du fief des teufeurs en quête de soirées techno, nous avons surtout l’image d’une  station balnéaire dans laquelle trempe une violence latente impressionnante, avec des codes stricts et des dérapages permanents dont nul n’est à l’abri. Trafics de drogue, viols à la pelle, photographies prises à l’insu des touristes pour les diffuser sur le net, autant d’invitations à frémir, bien loin du farniente de rigueur…

Alors, il ne s’agit certes pas du polar palpitant du siècle, mais nous avons en revanche une enquête sociale très instructive et captivante.

La mer d’innocence / Kishwar Desai. L’Aube noire
Il s’agit ici du troisième tome des enquêtes de Simran Singh mais il peut tout à fait se lire en premier si le cœur vous en dit.

Un ministre craignait par exemple que Goa devienne la capitale mondiale du viol. Un autre membre du Parlement déclarait qu’en trois ans, un étranger était mort presque chaque semaine dans cet État.

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