Un ouragan vient de tout retourner sur son passage. Les foules s’organisent, se déplacent, se rassemblent, cherchent leurs repères. La plupart sont déjà partis rejoindre la ville riche de promesses. Reste une poignée de junkies, qui émerge des brumes de leur dernier shoot, découvrant sans trop saisir un paysage de désolation.
« A cet instant, nous aurions pu penser que le monde nous appartenait. L’air semblait teinté d’une apaisante légèreté. Blottis, nous ne faisions qu’un, emplis d’un espoir qu’aucune barrière ne contiendrait. Pourtant, nous n’étions qu’un peloton de junkies en recherche de dope. Autour de nous, le monde s’écroulait. »
Le décalage est frappant, en même temps que les situations se rassemblent, car désormais tous sont logés à la même enseigne, démunis, sans abris, sans ressources. Le graphisme dans des teintes en noir, gris et bleu participe à ce climat d’incertitude et de chaos, d’inertie après la catastrophe.
Les trois compères décident de rejoindre eux aussi La Nouvelle-Orléans en quête de leur dealer. Un cheminement d’autant plus difficile qu’ils vont devoir gérer le manque, les délires, la violence ou la paranoïa. Plusieurs rencontres vont s’avérer marquantes pour cette acclimatation dans ce nouveau monde, et peut-être même leur ouvrir les yeux sur une nouvelle manière d’envisager la vie.
« A quoi peut bien ressembler un premier souffle après un coma ? L’air t’es t-il familier ? Fait-il écho à tes souvenirs ? La réalité te paraît-elle différente ? Quand tu ouvres les yeux, vois-tu les mêmes choses que par le passé ? »
Vincent Turhan a situé son action en 2005, au lendemain du passage de l’ouragan Katrina. Une ambiance post-apocalyptique très bien vue pour évoquer ce monde des laissés-pour-compte, de la rue et de la drogue. Il ne s’enfonce pas dans le misérabilisme, il y a beaucoup d’empathie dans sa manière de décrire les marginaux, et on entrevoit même de la lumière, et dans le fond de l’air, les questions de liberté, d’emprise, de dépassement. Une belle découverte.
Le chemin des égarés
de Vincent Turhan
Editions Les Enfants rouges
126 pages
2017
Cette semaine, rendez-vous est pris chez Noukette
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Pourquoi pas !
Ouahou… La planche que tu mets est magnifique et le sujet très touchant…
un thème dur… mais pourquoi pas!
Je crois que je pourrais aimer ce genre d’ambiance…!
Ah ouais !!!T’envoie du lourd là et tu penses bien que ça me cause !
Et j’en suis ravie 🙂
tu me rends curieuse !
Voilà de quoi m’intéresser! Merci pour ce partage !
ça a l’air bien sombre, je ne sais pas…
Oh ça pourrait me plaire ça. Très intéressant.
Ce que tu partages titille ma curiosité. A voir, donc 😉
Oh là là, pas sûre 😉
Ça pourrait me plaire aussi!
A tester, d’autant plus que ça vient d’une petite maison d’édition…
J’aime le thème, la couverture et la planche que tu montres, et surtout ce que tu en dis.
Et puis j’aime bien cette petite maison d’éditions.
Je pense que le dessin peut beaucoup me plaire… et l’idée derrière aussi.
J’adore le dessin et le thème n’est pas pour me déplaire donc ça m’intéresse beaucoup !