Pour être tout de suite dans le bain :
Ah Bernard, une drôle d’histoire. Pas vraiment drôle d’ailleurs. Il a rencontré quelque os dans sa vie, il n’a pas toujours tout saisi, mais il a continué sa route. Et puis il est patient Bernard, même quand ça ne va pas fort, il s’obstine à voir le verre à moitié plein. Mais un jour le Bernard, il tue Bernadette. Il l’aimait pourtant. Mais il est comme tout le monde, un jour où l’autre l’histoire de la goutte d’eau le rattrape, et chez lui c’est radical.
C’est un petit roman graphique noir qui en dit long que nous tenons là. Au fil des chapitres, on remonte dans le temps, on en apprend des belles, on constate, on imagine, et on comprend, un peu. Les relations avec les femmes pas toujours évidentes, les relations tout court d’ailleurs. Hélène Ezvan évoque la solitude, la détresse, l’étranglement de la vie, le dépassement, l’amour aussi, et l’insaisissable. C’est noir mais c’est drôle aussi. L’humour noir, Hélène Ezvan l’a bien saisi. Les dessins en miroir font écho, ils murmurent, claquent, illuminent. C’est cynique, décalé, social. Ça tient à la fois de l’historiette, de l’anecdote, du fait divers.
Pour les amateurs de curiosités, de livres bien réalisés, de café serré.
Les éditions Nuit myrtide viennent de fêter leurs 18 ans. Une petite maison lilloise menée par Dimitri Vazemsky qui en dit plus ICI. Du petit tirage fait avec les tripes, qui met en valeur la création, le texte, l’illustration. Les angles sont multiples, chaque titre suscite la surprise. Vous pouvez trouver de la poésie, du conte, du récit, avec la petite touche qui provoque l’émerveillement.
Les noires histoires de Bernard / Hélène Ezvan. Editions Nuit myrtide, 2007
Lu dans le cadre de la Voie des indés, avec Liblfy et Nuit myrtide.