Tout commence dans la mer. Celle des baïnes, ces courants marins qui vous entrainent au loin et tentent de vous faire sombrer. Le corps empêtré dans les vagues, un homme échappe de justesse à la noyade grâce à l’intervention d’une surfeuse aux allures de sirène. Quelques mots échangés, la reconnaissance de rigueur et une conversation qui évolue étrangement lorsqu’elle lui demande s’il serait prêt à tuer. L’homme interloqué et charmé accepte et se faufile bientôt dans la vie d’une insaisissable Madeleine à éliminer.
Ecrivain et cinéaste, Jérôme Prieur signe ici son premier roman. Un livre intriguant qui s’avère bien vite ennuyeux malgré la curiosité suscitée. L’originalité s’étiole au fil des pages, nous laissant aux mains d’un narrateur au cœur d’artichaut qui se perd dans une réalité fantasmée.
Nous sommes au cœur de la question du couple, dans son individualité et son partage. Il s’agit à la fois de quête, d’amour absolu, de renoncement, de souvenir, de reconstruction. L’auteur se plait à y glisser un brin de folie, une petite magie délicate comme elle plaît tant. Mais la fantaisie distillée ne suffit malheureusement pas à charmer ni à combler le manque de consistance d’une histoire finalement pas très originale. La phrase assassine n’est pourtant pas une fatalité. J’imagine fort bien que cette femme dangereuse saura trouver son public, un lectorat à la sensibilité sans doute plus aiguisée que la mienne…
Lu dans le cadre de l’opération « On vous lit tout » en partenariat avec Libfly et Le Furet du Nord.
Une femme dangereuse / Jérôme Prieur. Editions Le Passage. Rentrée littéraire 2013
