Constance illustre des encarts publicitaires pour des cosmétiques féminins, à son grand dam d’ailleurs, de se voir participer à ce qui représente à ses yeux l’enfermement de la femme dans un carcan stéréotypé parfumé qui lui hérisse le poil. Ajouté aux agressions sexistes verbales ou physiques subies ou constatées quotidiennement dans la rue, autant dire que sa conscience féministe s’aiguise radicalement.
Ce qu’elle sait faire, ce sont des BD, et ce qu’elle veut, c’est donner des super-pouvoirs aux femmes. Avec des leggings panthère, des formes assumées et des tampons usagés, elle veut s’affranchir du patriarcat, des violences faites aux femmes et combattre les machos, il n’en fallait pas plus pour que sa super-héroïne Camel Joe fasse surface.
Claire Duplan vise juste, avec une mise en abîme intéressante et touchante auprès de Constance qui aimerait s’affranchir davantage, être moins discrète, plus spontanée dans ses revendications au quotidien, qui prend sa revanche dans les strip de Camel Joe « niqueuse de patriarcat ». Elle pointe ainsi les contradictions entre ce que l’on veut, ce qu’on fait, l’éducation reçue, le poids de la société, le rapports aux corps, la difficulté à se libérer des apparences et des attentes, la sexualité, les relations de couple et plus largement les relations femmes-hommes et les travers hétéro-normés.
Le dessin noir et blanc croque les scènes et conversations avec hargne et poigne, et colle très bien avec l’esprit fanzine féministe aux pleines pages de Camel toe power.
Une BD féministe sympa, très actuelle, drôle, décapante et qui sonne juste, avec un côté riot grrl assez plaisant. Il est juste un peu dommage que la lutte féministe se réduise à la revendication du Cameltoe, du sang menstruel et du poil aux jambes. Mais il faut bien commencer quelque part et finalement, ne s’agit-il pas là d’un carcan symbolique bien installé et finalement déjà compliqué à dépasser, en tout cas chez les jeunes, femmes et hommes. Car assurément, ne réduisons surtout pas cet album à une BD strictement girly, au risque de vous attirer les foudres de Camel Joe… !
Un premier album qui donne le ton, Claire Duplan a visiblement pas mal de choses à nous dire, à suivre donc.
Camel Joe
Claire Duplan
Rue de l’Echiquier
2018
115 pages
Lu dans le cadre de l’opération Masse critique avec Babelio.
même si les dessins ne me plaisent pas vraiment, le sujet à l’air intéressant!
Déjà feuilletée à plusisuers reprises vu que l’auteure est venue dans ma librairie mais j’ai beaucoup de mal avec ce dessin agressif…
J’avoue être très peu réceptive à ce genre d’album… Je passe mon tour.
Tu me fais sourire ! J’y plongerai volontiers !
;-D
Je n’hésiterai pas à l’emprunter à la bibliothèque!
Aïe, le graphisme me fait fuir …
pas fan du tout des dessins donc je passe mon tour !
Je suis mitigée, j’aime l’intrigue mais pas le dessin.
Je passe. Dessins et scénario ne me plaisent pas
J’ai chroniqué cette BD il n’y a pas longtemps, et c’est vrai que j’ai eu cette première réaction au début, mais le camel toe (puis Joe) est une entrée en matière rigolote dans les problèmes les plus visibles liés au patriarcat !
J’ai bien aimé le dessin mais c’est vrai qu’il me semble fait à la va-vite, et je vois dans les précédents commentaires qu’il ne fait pas l’unanimité non plus^^
Effectivement, le dessin ne convainc pas tellement. Dommage, car le fond est intéressant, et je te rejoins totalement, c’est une très bonne entrée en matière sur le sujet.
Original, mais le graphisme aurait plutôt tendance à me laisser de marbre…
Ce que je peux comprendre…