Figurec – Fabrice Caro (Gallimard)

« Ce type est un saint. Je suis tellement ému que j’ai envie d’embrasser ses grosses joues gonflées par la vinasse. »

Fabcaro a le vent en poupe et du coup, ses anciens textes prennent du galon. Oh joie pour les amateurs d’avoir encore de quoi se mettre sous la dent. Et ici, son premier roman, paru initialement en 2006, et depuis quelques mois en poche.

Un anti-héros, on ne s’attendait pas à moins, l’histoire d’un type qui court les enterrements, qui rencontre bientôt un autre type avec la même occupation, et va mettre le pied dans une organisation monumentale et flippante. Pas d’erreur, nous sommes dans du Fabcaro pur jus, décalé, foutraque, avec, ne boudons pas notre plaisir, quelques scènes bien senties. On ressent bien quelques longueurs, mais pour un premier roman, c’était pas si mal. Celles et ceux qui préfèrent Fabcaro dans ses récits longs (comme moi) devraient être suffisamment comblé.e.s jusqu’à la prochaine dose, les autres observeront peut-être quelques doutes et referont les niveaux avec quelques bulles.

Dans l’esprit, on s’approche de The Truman show, avec une teinte bien noire au delà des apparences, à faire rougir les complotistes. Je n’en dis pas plus et préfère laisser sauve la saveur de la surprise, et vous invite à glisser dans ce roman distrayant qui ne manque pas de panache.

« Nous levons nos verres et, pendant que Macumba danse tous les soirs pour les dockers du port qui ne pensent qu’à boire, nous trinquons dans la joie, l’un parce qu’il est cocu, l’autre parce qu’elle a raté sa vie, et le troisième parce qu’il se ruine en faux-semblants pour s’acheter un dernier résidu de dignité. »

Figurec
Fabrice Caro
Gallimard (Folio)
2019
272 pages

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