Je mourrai pas gibier !

Mortagne, bled de campagne comme il en existe tant, pommé, rien à faire, habitants coincés et arriérés. Village de bois et de raisins, qui font vivre les habitants, scieurs ou vignerons de père en fils. Mathias vomit cette vie, il ne s’y reconnaît pas, et ne souhaite surtout pas ressembler à ceux qui l’entourent. La scierie, et la chasse bien sûr ! Il trouve la bonne idée de choisir une filière scolaire qui l’oblige à partir la semaine en internat, pas toujours du goût de sa famille, mais après tout, il s’en fiche. Les week-end , il les passe avec Terence, le désigné débile du coin, tout juste bon à prendre les coups qui défoulent les habitants bien dans les cases de Mortagne. Et un jour, ça dérape, et Mathias pète un plomb.

Je mourrai pas gibier fait forcément penser à Bowling for Colombine de Michael Moore, à Elephant de Gus Van Sant, avec pour sujet commun la fusillade. Et Guillaume Guéraud ne présente pas un ado dingue d’armes, amateur de messes noires, ou accroc aux jeux vidéos ultra violents, clichés volontiers véhiculés à chaque fait divers de la sorte.
Ce bouquin a fait polémique à sa sortie. Peut-on faire lire ça à des gamins ? Est-ce qu’il ne légitime pas des conduites meurtrières ? Peut être mais finalement, tout est-il toujours tout noir ou tout blanc ? Ça passe bien, trop bien, ça semble trop normal, et c’est sans doute ça qui dérange.
Je mourrai pas gibier / Guillaume Guéraud. Rouergue « DoAdo »A voir aussi, l’adaptation très réussie en BD par Alfred, chez Delcourt

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