La partition de Flintham / Barbara Baldi (Ici-même)

Plongez dans cette impressionnante BD aux très belles planches aux allures de peintures.

Hiver 1850. La comtesse de Flintham vient de mourir, partageant l’héritage entre ses deux petites filles. Le manoir et les terres pour l’une, les liquidités pour l’autre. Autant dire que les rivalités ne tardent pas. Mais le manoir est un gouffre financier, et Clara a beau mettre la main à la pâte et resserrer les frais, les choses sont loin de couler de source et les embûches vont s’enchaîner.

Efforts et sacrifices au coeur de cet album d’atmosphère qui nous plonge dans la campagne britannique sous l’ère victorienne. Un récit qui évoque les textes classiques  du même jus, bien mené, avec ce portrait de femme forte, passionnée de clavecin, qui ne se laisse pas abattre malgré les embûches.

L’univers graphique de Barbara Baldi est stupéfiant de beauté, un univers très sensible où la nature est omniprésente. L’autrice mise sur l’économie de mots pour laisser place à l’image et aux ambiances saisissantes, rappelant les peintres classiques, le romantisme. De sombres tableaux aux quelques touches de lumière, un univers pictural qui explore les silences et l’intimité. Un premier album plus que réussi en somme.

La partition de Flintham
Barbara Baldi
Ici-même éditions
2018
116 pages

A découvrir également, son dernier album, Ada, dans lequel Barbara Baldi tisse encore une fois des liens très forts entre art et survie, avec cette histoire d’une jeune fille en Autriche en 1917, aux mains d’un père dur, rustre et peu reconnaissant. D’ailleurs, la mère a taillé la route depuis un moment, laissant à sa fille un goût immodéré pour la peinture, à laquelle elle s’adonne en secret. Des illustrations à la manière de tableaux, sombres et envoûtants, dans lesquels on aime se perdre. C’est vraiment ce qui marque l’univers de l’autrice. Des récits feutrés, intéressants sans être transcendants, un goût de trop peu peut-être, un petit quelque chose en suspend, mais largement compensé par l’atmosphère distillée. Des morceaux de vie, comme une méditation introspective dans l’attente d’un tournant qui ici s’avèrera surprenamment radical. Et puis des rencontres aussi, libératrices, des visages connus, Egon Schiele, Gustav Klimt.

De beaux moments de lecture et de contemplation en somme, tout en retenue et en même temps pleins de force. A découvrir !

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10 commentaires sur “La partition de Flintham / Barbara Baldi (Ici-même)”

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