Un violent tremblement de terre a dévasté le Pérou, multipliant les orphelins. Et Qinaya a débarqué en France un dimanche matin, comme une bulle de fraicheur candide et timide auprès de sa nouvelle famille. Tout le monde est aux petits soins, pour accueillir au mieux cette petite haute comme trois pommes qui a tout à apprendre de sa nouvelle vie. Le grand-père reste bourru, en retrait, comme un ours mal léché qui ne voudrait surtout pas que l’on vienne perturber son rythme de retraité tranquille… Jusqu’au jour où il va bien devoir la garder sa petite-fille, qu’il va plonger son regard dans les grands yeux remplis de curiosité de la fillette, et bientôt l’emmener dans tous ses repères.
Voici une chronique familiale aux petits oignons, avec un dessin au trait léger, aérien, des couleurs lumineuses, des regards expressifs, des émotions communicatives, et toute la mesure nécessaire pour signifier la nuance dans les rapports. Quelques scènes ne sont pas sans rappeler Les vieux fourneaux (que je ne saurais trop vous recommander, que vous soyez lecteur de BD ou non), l’esprit chronique sociale, l’humour, l’attachement, les trois vieux potes…
Zidrou et Monin signent une BD très fine et touchante sur l’adoption, avec un angle qui peut paraître bateau et pourtant parfaitement bien choisi. Car ils y mettent la verve, un dialogue riche, et un final absolument surprenant qui laisse son lecteur pantois et avide de connaître la suite.
L’adoption : T1 Qinaya / scénario Zidrou, dessin Arno Monin. Editions Grand Angle, 2016
Lu dans le cadre de l’opération Masse critique, en partenariat avec Babelio et Grand Angle. Merci à eux pour cette belle découverte.