Je ne m’étais jamais penchée sur Yasmina Khadra, avec de bons prétextes en tête : au boulot il sort bien, pas besoin de lire pour le mettre en avant ; ou bien je préfère lire des choses moins voire pas connues du grand public ; et j’ai aussi une facheuse tendance à éviter les bouquins acclamés par la critique littéraire… bref, me voilà un dimanche après-midi comme il s’en présente peu, rien de prévu, sauf bouquiner, tranquillement, avec ce livre entre les mains, cette thématique qui m’intrigue et de très bons échos à son sujet.
Amine est israëlien d’adoption, arabe d’origine. Cette double casquette n’est pas évidente à porter mais il s’en sort bien ; Médecin reconnu, marié, belle maison… Un restaurant de Tel-Aviv saute, un attentat. Amine le vit de l’hôpital, où il soigne tant qu’il peut. Puis il apprend que cet attentat a été perpétré par une femme, sa femme plus précisément. C’est bien sûr le choc, sa femme n’était pas très portée sur la religion, semblait épanouie, pourquoi a-t-elle fait ça, comment en est-elle arrivée à commettre cet attentat ? Amine se tourne vers le passé, dissèque la vie de sa femme, à l’affût de quelconque piste qui pourrait éclairer sa lanterne, entre Israël et Palestine.
A raconter comme ça, ça peut paraître un peu bateau, « oh flûte ma femme s’est faite sautée avec des explosifs ! ». Pourtant il n’en est rien, c’est instructif, pas de parti pris pour Israël ou Palestine, juste des faits, des réflexions, de la difficulté de se situer. On en arrive presque à comprendre l’état d’esprit des kamikases, très fort !
L’attentat / Yasmina Khadra. Julliard. 2006