Le Golem – Gustav Meyrink (Stock – La cosmopolite)

Dans ce classique de la littérature germanique du début du XXè siècle, Gustav Meyrink nous entraîne dans les recoins sombres et mystérieux du ghetto de Prague, sur les traces d’une créature légendaire de la mystique juive. Entre Kafka et Poe un récit fascinant.

Hasard, après la publication d’Alice sur La lettre d’une inconnue de Stefan Zweig, c’est à mon tour de venir vous parler d’un roman édité dans la cosmopolite de Stock.

Il s’agit du Golem de Gustav Meyrink.

Publié en 1915, c’est un grand classique de la littérature de langue allemande, et au-delà, un objet de fascination pour les amateurs de mysticisme et tous les férus d’ésotérisme.

Dès lors on se lance dans la lecture d’un ouvrage très largement précédé par sa réputation.

On entre progressivement dans le livre, les premiers chapitres sont courts, et se présentent comme des séquences hallucinatoires. La narration est à la première personne, néanmoins le point de vue semble extérieur. Et c’est le premier tour de force. Le personnage principal est comme étranger à lui même ce qui est très bien rendu par le procédé littéraire.

Et l’on progresse dans l’intrigue, petit à petit des scènes se dessinent, des personnages apparaissent, des enjeux font surface.

Ils prennent place dans les soirées du ghetto de Prague, avec tout ce que ce contexte peut receler d’images sombres, ternes et délavées.

Des légendes juives sont évoquées et la Kabbale sert de référence à des réflexions mystico-philosophiques.

Mais elles interviennent par petites touches, et il y un moteur fictionnel qui nous fait tourner les pages avec une tension créée autour de la disparition d’une figure locale, qui va aboutir, dans une résolution vertigineuse, à l’élucidation de l’incarnation étrange du narrateur.

C’est un classique que j’ai pris beaucoup de plaisir à lire. Son écriture est magnifique, au-delà de la construction magistrale, il y a un lyrisme noir qui convoque des images propres à un univers fascinant.

Le texte est découpé en courtes phrases aux détails accentués qui le rendent très facile à lire, et qui augmentent l’effet d’hallucination.

La sagesse millénaire juive qui vient auréoler de son mystère cette fin de siècle romantique, n’en finit pas de nous éblouir, de nous fasciner, de nous faire réfléchir.

C’est un livre assez court ne vous y trompez pas, en à peine plus de trois cents pages on fait un voyage dans un autre monde à peu de frais.

Pour bien situer cette œuvre au niveau référentiel, je citerai Poe pour son aura d’étrangeté et de mystère, et aussi pour son côté « policier » du point de vue de la fiction.

Et bien sûr Kafka pour sa philosophie d’Europe centrale teintée de tradition hébraïque, avec son humour si particulier.

Une lecture que je vous recommande, et moi-même je vais continuer l’exploration de l’œuvre de cet auteur, et vous en reparlerai peut être dans une prochaine chronique.

Le Golem

Gustav Meyrink

Stock (La cosmopolite)

Initialement publié en 1915

325 pages

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