Marcovaldo a de quoi tirer la langue entre son maigre salaire, une famille nombreuse à nourrir, un logement bien trop étroit en sous-sol… Mais Marcovaldo est aussi un brin gaffeur et joyeux poète. Alors il s’échappe d’une vie citadine qui lui convient peu en ajoutant de la fantaisie à son quotidien et à ses (més)aventures…
Catégorie : Littérature étrangère
Y a-t-il plus fier et libre que nous ? Voltairine de Cleyre
« Et maintenant où se trouve le remède ? Il réside en un mot, le seul ayant amené l’équité partout : « liberté » ! Plusieurs siècles successifs de liberté, voilà la seule chose qui permettra que ces idées pestiférées tombent en désuétude et se désintègrent. »
Dans les rues de Londres + Une chambre à soi – Virginia Woolf
Virginia Woolf à travers son essai phare Une chambre à soi, et une nouvelle dans laquelle l’autrice raconte comment, prenant le prétexte de devoir s’acheter un nouveau crayon de papier un soir d’hiver, elle sillonne les rues de Londres sans plus de but que de se laisser porter au fil des échoppes, rencontres, souvenirs, pensées, qui se croisent et s’interpellent.
Tortilla Flat – John Steinbeck
« C’est bon d’avoir des amis, déclara Danny. Comme on est seul dans le monde quand il n’y a pas d’amis avec qui s’asseoir et partager son eau-de-vie ! » Avec Tortilla Flat, troisième roman de l’écrivain, place à l’amitié insubmersible ou presque, avec un roman picaresque entre Chevaliers de la Table Ronde et pieds nickelés.
La faim – Knut Hamsun
Direction la Norvège donc, dans les rues de Christiania, ancienne appellation de la ville d’Oslo, aux côtés d’un jeune homme qui a les crocs. La Faim, le titre ne pouvait pas sonner plus juste. Nous tenons là un texte assez fou qui décrit la solitude de celui qui est affamé.
Cent ans de solitude – Gabriel Garcia-Marquez
Un couple qui frise avec la consanguinité, une malédiction mystérieuse, un village isolé, des découvertes scientifiques, des inventions extraordinaires, des parties de jambes en l’air, l’inceste jamais loin, une certaine solitude forcément, un brin de surnaturel et beaucoup de tempérament. Cent ans de solitude, récit monumental dans lequel Gabriel Garcia-Marquez dresse la destinée incroyable de la famille Buendia sur sept générations.
Le portrait de Dorian Gray – Oscar Wilde
« Tout portrait qu’on peint avec âme est un portrait, non du modèle, mais de l’artiste. Le modèle n’est qu’un hasard et qu’un prétexte. Ce n’est pas lui qui se trouve révélé par le peintre ; c’est le peintre qui se révèle lui-même sur la toile qu’il colorie. La raison pour laquelle je n’exposerai pas ce portrait, c’est que je crains d’y avoir trahi mon âme. » Redécouverte de ce chef d’oeuvre de Oscar Wilde dans lequel il brosse un portrait assez acide du dix-neuvième siècle britannique et interroge la notion d’esthétique, la tentation du mal et le narcissisme moderne.
Kukum / Michel Jean (Dépaysage)
Michel Jean est issu de la communauté innue de Mashteuiatsh, du côté du lac Saint-Jean au Québec. Par sa plume, sa kukum – sa grand-mère – se raconte. Orpheline québécoise née en 1882, élevée par un couple de fermiers, elle tombe folle amoureuse d’un innu à l’adolescence et quitte très […]
Comment j’ai rencontré les poissons / Ota Pavel (Editions Do)
Dans ce recueil devenu un classique de la littérature tchèque, Ota Pavel fait se côtoyer avec une verve étonnante anecdotes routinières, drames de l’Histoire, virages politiques et temps qui passe sans jamais se départir de son humour. Des morceaux choisis de sa propre histoire où il raconte notamment son enfance en Bohème, son père, dragueur invétéré, commercial hors pair et pêcheur besogneux, et la rivière comme compagne de chaque instant.
Tous les hommes du roi – Robert Penn Warren (Monsieur Toussaint Louverture)
On peut avoir toute confiance en Monsieur Toussaint Louverture pour dénicher des pépites de la littérature américaine (mais pas uniquement) et nous les présenter dans un écrin éditorial somptueux. Quand en plus il s’agit de l’un des livres préférés de Jean-Patrick Manchette (dixit le journal du maître), il faut s’y plonger sans se poser de question.
Coup de vent – Mark Haskell Smith (Gallmeister)
Course-poursuite dans les Caraïbes, entre un trader parti avec le magot, sa collègue sur les talons flanquée d’un type chargé des recouvrements pour enquêter à ses côtés. Ça tournera au vinaigre d’ailleurs, l’un d’eux se retrouvant en pleine mer avec les biftons face à une navigatrice en solitaire cupide. Un roman bien barré, distrayant et juteux entre jeux de chat et souris, parties de jambes en l’air et plans foireux. Parfait en guise d’entracte.
Le Pied de Fumiko – Junichirô Tanizaki
Poursuivons cette semaine de retour aux classiques pimentés avec l’un des maîtres japonais de la nouvelle, Junichirô Tanizaki. Nous assistons ainsi à la rencontre entre un vieux marchand qui se replie à l’écart de sa famille pour profiter pleinement de sa dernière geisha, et un jeune artiste à qui il demande de peindre de manière très particulière le pied de la jeune femme. Il plongera dans cette demande avec un ravissement balbutiant, ébloui par les penchants qu’il partage avec le vieil homme.
L’Oiseau rare – Guadalupe Nettel (Dalva)
Guadalupe Nettel s’attache dans ses romans aux quêtes individuelles, aux drames ordinaires, aux fluctuations de nos vies. Dans L’Oiseau rare, c’est la question de la maternité qui est soulevée, avec une belle trempe et une solidarité lumineuse.
Harvey – Emma Cline (La Table Ronde)
Emma Cline semble aimer percer l’envers de personnalités à la chaleur humaine mal placée. Après Charles Manson dans The Girls, elle s’attaque à Harvey Weinstein dans un court roman tendu et irritant.
Encabanée – Gabrielle Filteau-Chiba (Le Mot et le Reste)
Encabanée, ou l’histoire d’une jeune femme qui claque tout pour aller vivre dans les bois québécois, dans un chalet sans électricité ni eau courante. Sauf que bien vite, le romantisme de la démarche s’envole pour des questions de survie pure car on ne s’improvise pas femme des bois comme ça. Non pas qu’elle l’ignorait mais la rudesse et la solitude sont pleines de surprises.
Le postier – Charles Bukowski
Un roman autobiographique par l’écrivain qui ne l’est alors pas encore et augure pas mal de choses pour la suite à venir du gros dégueulasse qu’il revendiquera plus tard. Ivresse, orgasmes, corps qui trinquent, souffrance, violence, poisse… Un premier cru qui reste assez soft par-rapport aux autres textes de Bukowski mais on est déjà bien dedans quand même.
Mirage – Edogawa Ranpo
Polars et romans noirs sont à l’honneur ce mois-ci pour ce retour aux classiques. Direction l’Asie avec le grand maître de la littérature policière japonaise, Edogawa Ranpo. Ici deux nouvelles, l’une davantage surnaturelle avec un suspense énigmatique aux petits oignons, l’autre noire angoissante aux côtés d’un misanthrope bien gratiné.
Shuggie Bain – de Douglas Stuart (Le Globe)
Enorme coup de coeur pour ce roman noir, prolétarien, social, qui pose le regard sur les laissés-pour-compte. Ce n’est certes pas très nouveau, on peut d’ailleurs rapidement penser à pas mal de monde, à ceci près qu’ici, lumière est faite sur une anti-héroïne, qui oscille à la fois péniblement et admirablement entre destin peu engageant, alcool réconfortant, entourage à couteaux tirés, atmosphère Thatchérienne en guise de rouleau compresseur et bouffées d’espoir sursautantes.
Les sorcières de Salem – Arthur Miller
Les histoires qui disent l’Histoire sont à l’honneur ce mois-ci pour le retour aux classiques. Ici, un pan de l’Histoire qui remonte à la fin du dix-septième siècle, alors qu’une chasse aux sorcières sévit aux abords de Salem dans le Massachussets. En 1692, 22 personnes seront exécutées pour soupçon de sorcellerie, pratique faisant un peu désordre dans une société au puritanisme un brin chatouilleux.
Frankie Addams – Carson McCullers
Avec Frankie Addams, l’autrice célèbre l’adolescence dans toute sa complexité. Un thème qui lui est cher et qui occupe ici le devant de la scène, dans toute sa splendeur et ses tiraillements, avec le portrait franc et subtil d’une adolescente de douze ans pour qui le mariage de son frère cristallise en quelque sorte tous ses questionnements, ses envies, ses rejets. Trois jours durant lesquels elle va se projeter, rêver, changer, s’en prendre dans les dents aussi.