Momo, ou l’étrange histoire des voleurs de temps

 

La petite Momo vit dans un amphithéâtre en ruines. Elle préfère de loin vivre là et vagabonder selon son humeur plutôt que d’aller en foyer. Appréciée pour son écoute, elle s’entoure rapidement de toute une clique de personnages et devient une figure du quartier. Les jours passent agréablement, des rêves plein la tête et des étoiles dans les yeux, entre les parties de jeux avec les tribus d’enfants qui la rejoignent régulièrement, et les visites de ses deux meilleurs amis, Beppo le vieux balayeur et Gigi le conteur aux histoires incroyables.

Jusqu’au jour où les mystérieux messieurs gris investissent la ville. Sous couvert d’appartenir à la Caisse d’Epargne du temps, ils convainquent chacun d’économiser leur temps pour ainsi le faire fructifier. Dès lors, le superflu est traqué, la patience s’envole, les discussions entre amis ne sont plus, les jeux disparaissent. Le temps est rentabilisé et le bon temps dissimulé. Petit à petit, les gens deviennent pressés, aigris, tristes et colériques et le monde prend la même teinte grise que les voleurs de temps.

Se retrouvant seule et refusant le marché, Momo va devenir l’ennemie n°1 de ces curieux négociateurs. Elle va alors s’armer de courage et tenter de trouver un moyen de lutter contre cette pollution temporelle.

Davantage connu pour son Histoire sans fin, Michael Ende fait là encore mouche avec ce roman. Prenant le temps à revers, il offre une lecture fascinante et initiatique qui mène à la réflexion.

La question du temps au sens propre n’est pas si souvent évoquée dans la littérature. Le thème est ici parfaitement maitrisé, avec un univers bluffant, à cheval entre le roman d’anticipation, fantastique et d’aventures. Peut être un brin moralisateur pour certain, mais qui oserait dire que la course au temps n’est pas le fléau du siècle ?  Edité initialement en 1973, il est clair que Momo n’a pas pris une ride.

Bon à savoir tout de même, c’est un petit pavé de 400 pages… qui pourrait en effrayer quelques-uns. La lecture est cependant facile, l’écriture fluide, l’action constante. De plus c’est écrit assez gros, avec de bons interlignes…
A conseiller sans hésiter dès que l’enfant est prêt à s’aventurer au delà des romans illustrés.

Momo / de Michael Ende. Bayard jeunesse « Estampille »

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