Rome. Un homme est retrouvé hagard et paniqué sur le bord d’une route. Il s’est assoupi après le pique-nique familial et depuis, sa femme et son fils ont disparu. La police est bientôt sur les dents. Le corps de la femme s’avère décapité non loin de la zone de sieste mais le fils reste introuvable. En marge de l’instruction officielle, la commissaire Colomba Caselli et Dante Torre, genre de consultant mentaliste, sont amenés à enquêter en parallèle et mettent rapidement en évidence des liens avec une vieille affaire de séquestration.
« Le monde est une paroi arrondie de ciment gris. Le monde est fait de bruits ouatés et d’échos. Le monde est un cercle deux fois plus large que ses bras grands écartés. La première chose que le garçon a apprise dans ce monde circulaire, ce sont ses nouveaux noms. Il en a deux. « Fils » est celui qu’il préfère. Il y a droit quand il fait bien les choses, quand il obéit, quand ses pensées sont simples et rapides Dans le cas contraire, son nom est « Bête ». Quand il s’appelle Bête, le garçon est puni. Quand il s’appelle Bête, le garçon a froid et faim. Quand il s’appelle Bête, le monde circulaire empeste. »
On pourrait penser à une énième histoire de séquestration d’enfants, avec ce que ça peut sous-entendre de glauque et racoleur. Et pourtant, pas du tout, au contraire. Voici l’un des meilleurs polars que j’ai pu lire dernièrement. Un pavé de 700 pages très habilement mené (pour une fois que la longueur n’est pas superflue…), très riche, foisonnant, avec un duo d’enquêteurs improbable et finalement bien assortis, attachants, fouillés, borderline sans tomber dans le pathos ou le racoleur. La mesure est juste, l’intrigue totalement ancrée dans le réel, et l’enquête prend un tournant social et politique très bien amené, hyper bien maitrisé, un vrai plaisir de lecture haletant et addictif. Autrement dit, vivement le prochain roman de Dazieri ! (à venir en mai 2017).
« – Mais tu n’as pas besoin de dormir ?
– Je connaissais un type qui ne dormait jamais, répondit Dante.
– Et comment il a fini ?
– On lui a tiré une balle dans la tête, maintenant il dort un peu trop. »
Tu tueras le père / Sandrone Dazieri. Robert Laffont (La Bête Noire), 2015.
Existe aussi en poche chez Pocket
Et c’est aussi la sixième participation au challenge Petit Bac, pour la ligne SPHERE FAMILIALE.
J’ai vraiment beaucoup aimé. Un thriller qui change vraiment. J’ai cru plusieurs fois que c’était la fin, et pourtant l’auteur rebondit !
Vous l’avez déjà lu ?! Sacré rythme de lecture… Ravie qu’il vous ait plu. Je vous envoie d’autres idées bientôt.
Bonjour, un bon polar (un peu long) qui se lit bien. Bonne après-midi.