Après l’incandescente rencontre amoureuse entre deux jeunes femmes dans Le bleu est une couleur chaude, Julie Maroh s’intéresse de nouveau aux sentiments et ébats amoureux dans un genre de recueil de rencontres qui ne laisse pas indifférent.
Au fil des pages, les rencontres se succèdent, des liens qui se tissent et se défont, offrant un tableau des univers amoureux et charnels, et de la diversité des couples qui peuvent se former, hétéros, lesbiens, gays, trans, polyamoureux, couples mixtes, handicapés, sortant ainsi fièrement du carcan hétéro-normé. Les questions de genre, de normalité, de sexualité, intéressent Julie Maroh, et dans ce sens la posture est évidemment militante, pour la reconnaissance de cette normalité plurielle et riche. Mais le propos est beaucoup plus simple en fait, juste parler d’amour, en ce qu’il est.
« Notre histoire, née avec une telle soudaineté et une telle force, ne laissera qu’un souvenir violent. A jeudi. «
Si l’on peut lui reprocher l’écueil du catalogue, Julie Maroh se rattrape par la justesse avec laquelle elle arrive à retranscrire les émois, s’attachant à décrire les balbutiements, la découverte, les doutes, les ébats, l’empreinte sur les corps, l’amour fou, l’habitude, le manque, l’incompréhension, la rupture. Avec son trait si particulier, réaliste et anguleux, elle dessine les corps qui vivent, s’émerveillent, jouissent ou subissent ces histoires d’amour, tentant de cerner dans ses crayons, la chimie éprouvée.
C’est très beau, pluriel, intense. Une belle entracte.
Corps sonores
Julie Maroh
Glénat
2017
300 pages
Cette semaine, rendez-vous est pris chez Moka
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Très belle critique qui me donne envie de me mettre enfin à la b.d
Bravo Alice
Le titre en lui même est déjà très beau… Bien envie de me laisser tenter, j’étais passée à côté de sa sortie 😉
j’aime beaucoup les dessins, mais je suis plus arrêtée par le côté catalogue
Je ne connais pas du tout, je demanderai à la bibliothèque.
Je garde un souvenir très fort de cette lecture… (Mais pas autant que pour Le Bleu est une couleur chaude…)
Pourquoi pas ? J’avais bien aimé « Le bleu est une couleur chaude ».
C’est noté même si je sais qu’elle ma déjà autant ravi que déçu. Je testerais bien !
Je redoute un peu l’aspect catalogue mais le sujet m’intéresse.
pourquoi pas. mais il faudrait que je commence par le bleu est une couleur chaude…
J’ai largement préféré Le bleu est une couleur chaude.
Le trait est étrange à mon sens mais le pitch me donne envie de voir plus loin.
Sitôt vue la couverture sitôt lu. Ils sont trop forts ces canadiens. Je ne commenterai pas le livre tout est dit en haut. Excellent, merci pour cette découverte.