Et si l’amour c’était aimer ? – Fabcaro (6 Pieds sous Terre)

Henri et Sandrine forment un couple parfait et sans nuage, jusqu’au jour où Sandrine a le béguin pour le livreur de macédoine. Idylles clandestines, choix tortueux, cœurs qui flanchent, Fabcaro s’en donne à cœur joie en faisant valser tous les codes du roman-photo. Le summun du kitch peut y voir un hommage doré. C’est plein de trouvailles, de jeux de sens, d’absurde et d’humour gras.

J’ai mis un temps fou à l’ouvrir, totalement rebutée par la couverture et son graphisme dégoulinant de cuculteries. C’était mal connaître Fabcaro, que je ne connaissais pas encore il y a quelques mois, mais après lus Pause, Zaï Zaï Zaï et Le steack haché de Damoclès, j’ai bien saisi que je ne pouvais pas passer à côté, et pour cause, c’est finalement sans doute l’un des meilleurs. La praline s’est fait la malle et le cucul devenu sauvage, ébouriffant et aussi décalé qu’un regard ténébreux dans des toilettes d’autoroute.

Et si l’amour c’était aimer ?
Fabcaro
Editions 6 Pieds sous Terre
2017
26 pages

Tant qu’on y est, j’en profite pour dire deux mots sur sa (presque) dernière Moins qu’hier, plus que demain (Glénat, 2018), où l’on retrouve, encore, décidément, des histoires de couples, mais cette fois sous forme de chroniques croisées. Chaque page, on s’infiltre dans des conversations tout au long de la journée, on pourrait penser à un panorama d’habitants croqués dans un immeuble ou un quartier quelconque (qui n’hébergerait que des couples hétéros certes). Tous les travers des couples et des incompréhensions entre hommes et femmes sont passés au crible, ça sent parfois un peu le réchauffé tout en étant rapidement rattrapé par d’autres scénettes bien senties. Aucun doute que chacun y trouvera son compte. C’est diabolique (-ment vrai) et ça pique, certes moins abouti que les autres albums (on sent surtout que Fabcaro excelle dans le récit long), mais certaines scènes sont absolument savoureuses. 

Bref, Fabcaro, ça se lit, se partage, se relit, s’invite à la pause café, bref, vous voyez le topo. Si ce n’est déjà fait, tentez l’expérience et vous vous en trouverez ragaillardi.

Moins qu’hier (plus que demain)
Fabcaro
Glénat (GlénAAARG !)
645 pages
2018

 

1 commentaire sur “Et si l’amour c’était aimer ? – Fabcaro (6 Pieds sous Terre)”

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