La Dame pâle -Alexandre Dumas

Dumas vs Dickens pour la battle estivale du challenge Les classiques c’est fantastique joyeusement impulsé chaque mois par Moka et Fanny. Du pavé en perspective donc, sauf que n’étant pas spécialement férue de Dumas à la base, et n’ayant pas particulièrement envie d’un pavé classique ce mois-ci, même si j’aime bien Dickens, j’ai finalement tout de même donné sa chance au premier avec cette nouvelle (oui je sais) un poil fantastique, sans regrets !

« Dormez tranquille, vous n’avez rien à craindre tant que vous demeurerez dans l’intérieur du château. »

La Dame pâle est une nouvelle issue du recueil fantastique Mille et un fantômes. Elle est incarnée par une certaine polonaise qui raconte ici l’origine de son teint si blanchâtre. Un récit qui va tenir en haleine son auditoire, les emmenant au coeur des Carpathes et ses légendes. Il y sera question de guerre, d’exil, de combat, d’amour et d’égo…C’est très romanesque, ambiance gothique à souhait en sus avec atmosphère mystérieuse, château lugubre et brume épaisse…

« En même temps un étrange sentiment s’emparait de moi, comme si j’eusse été en effet la femme de celui qui était mort, et non la fiancée de celui qui était vivant. Ce cercueil m’attirait à lui, malgré moi, douloureusement, comme on dit que le serpent attire l’oiseau qu’il fascine. Je cherchai des yeux Grégoriska ; je l’aperçus, pâle et debout contre une colonne ; ses yeux étaient au ciel. Je ne puis dire s’il me vit. »

Dumas célèbre ainsi le mythe du vampire bien avant Bram Stoker (1897) ou Le Fanu (1872)  mais après Polidori (1819). J’ignorais qu’il avait officié dans le genre fantastique et il se pourrait bien que ce soit par ce biais que nous nous réconcilions. Certes, il ménage un peu son effet et pourrait même sembler long à cracher sa pastille dans un décor un brin convenu mais ça fonctionne, c’est agréable à lire, le charme désuet fait son effet et il se pourrait que les Mille et un fantômes du recueil initial reçoivent ma visite prochainement. Affaire à suivre…

« Puis après ces pics alpestres, après ces forêts primitives, comme vous avez eu des montagnes géantes, comme vous avez eu des bois sans limites, vous avez des steppes sans fin, véritable mer avec ses vagues et ses tempêtes, savanes arides où la vue se perd dans un horizon sans bornes ; alors ce n’est plus la terreur qui s’empare de vous, c’est la tristesse qui vous inonde ; c’est une vaste et profonde mélancolie dont rien ne peut distraire ; car l’aspect du pays, aussi loin que votre regard peut s’étendre, est toujours le même. »

La Dame pâle
Alexandre Dumas
101 pages
1849Retrouvez les autres titres ici ou là.
Prochain rdv fin septembre pour les classiques jeunesse.
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