Une poule, une dinde et une truie se font la malle après avoir entendu leurs fermières parler de leur avenir prochain dans l’espace restreint d’une marmite. Elles vont par les chemins, traversent les champs et les bois, et à force de marcher, commencent à fatiguer. La poule d’abord, puis la dinde, auxquelles la truie construit une maisonnette avant de se trouver un endroit bien à elle pour s’installer à son tour. Mais la tranquillité n’a qu’un temps lorsque le loup rôde et décide de visiter les cabanes pour se réchauffer. Devant le refus de la poule, il dégaine son arme à savoir un pet si énorme qu’il en défonce la cabane. La dinde connaîtra le même sort. L’histoire prendra en revanche une autre tournure chez Madame la truie…
Une version bien détournée des 3 petits cochons, absolument savoureuse et tout à fait rythmée, comme on en a l’habitude avec l’incontournable collection A petits petons.
Les illustrations de Martine Bourre sont au poil avec un mélange de techniques comme elle sait bien le faire. Beaucoup d’audace et d’humour, avec un loup qui porte très bien le short hawaïen (d’ailleurs, pour ceux qui aiment les loups coquets, allez donc jeter un oeil à La culotte du loup) et lâche des pets si monstrueux qu’ils remplissent les pages, et une dame truie qui se bouche le nez à la pince à linge…
La menace suprême du loup n’est pas sans rappeler l’album Les trois petits pourceaux, toujours chez Didier jeunesse dans la même collection, où le loup souffle, crache et pète tant qu’il peut sur les maisons pour les détruire. Ici, la structure du conte des 3 petits cochons est davantage détournée et un peu rallongée, ce qui donne à un nouveau souffle mordant et très appréciable à ce conte bien connu.
La truie et le loup / Jean-Louis Le Craver et Martine Bourre. Didier jeunesse (A petits petons). 2014
(Challenge Je lis aussi des albums #05)
Un grand merci aux éditions Didier jeunesse et à Babelio pour cette chouette lecture.