Petit retour des « coulisses du blog » avec un tour du côté de la publicité sur Facebook, sujet qui à vrai dire m’indiffère autant qu’il me questionne, mais qui fait partie, il faut bien se rendre à l’évidence, des nouvelles pratiques du web, et de la blogosphère notamment semble-t-il… So, késaco ? L’occasion de faire le point.
Dès que l’on ouvre une page Facebook, des tas d’encarts dispensent des tas de conseils pour améliorer sa visibilité, vivifier ses likes et la machine à clics, et qui plus est depuis que Facebook a modifié les paramètres de visibilité des pages, il peut être tentant de les booster un peu comme ils disent…
A vrai dire, ces modules publicitaires m’ont toujours laissée sceptique et perplexe. Mais au delà de ça, je me suis souvent interrogé sur l’impact réel que revêtent ces promotions. Démontrent-elle une réelle efficacité ou s’agit-il d’une flatteuse pompe à fric ? J’ai saisi l’opportunité d’un « coupon pub » (on en parlera plus tard) pour voir l’envers du décor et tant qu’à faire, vous en faire part. Qui sait, certains s’interrogent peut-être aussi…
Quand Facebook se fait agence publicitaire
Quelques précisions si vous débarquez complètement. Lorsque vous avez une page Facebook, qui présente votre asso, blog, groupe, lieu, profession, loisirs, etc, vous avez la possibilité de créer des publicités. La finalité globale est bien sûr de toucher un plus large public, ce qui peut revêtir différentes formes : faire connaître sa démarche au delà de son cercle restreint, obtenir de nouveaux abonnés à sa page, de nouvelles réactions sur les articles partagés.
On peut ainsi, en fonction de ses objectifs, choisir de mettre en avant la page avec un topo de présentation, ou une publication sur un sujet en particulier.
Le test in real life
Régulièrement, Facebook offre des promotions. Je ne l’ai remarqué que tardivement, par hasard, mais en faisant une petite recherche j’ai lu que c’était assez fréquent. Ne soyons pas naïf, il ne s’agit pas de philanthropie, la démarche ne leur coûte pas un rond, ceci dit c’était pour moi l’occasion de voir de quoi il en retournait sans risquer de perdre trop de plumes au passage.
J’avais donc un coupon de 30€ à dépenser en pub. Je n’avais pas franchement réfléchi à la question, j’ai pris le dernier article partagé, avec mes vœux bibliovores de bonne année et le bilan 2017, et lancé un coup de promotion sur 6 jours, du 4 au 10 janvier.
Paramétrages de la pub
Vous choisissez le montant que vous voulez mettre, la durée de la promotion et le public visé (amis ou pas, tranche d’âge, localisation). Facebook répartit ensuite votre visibilité en fonction du nombre de jours déterminé. Vous indiquez également si votre objectif est de gagner des abonnés sur votre page ou si vous attendez que les gens cliquent sur votre lien (j’avoue ne pas bien saisir comment FB fait la différence entre les profils, ou alors si mais c’est très flippant…).
On vous demande ensuite d’entrer votre n° de carte bancaire, même si vous bénéficiez d’une offre. Dans le texte, ça fait un peu office de dépôt de garantie, mais à ce stade, on s’attend surtout à des dépassements surprises. J’ai d’ailleurs lu pas mal de questionnements et d’incompréhension à ce sujet, de personnes ayant eu quelques euros retenus de ci de là. Après lecture des petites lignes, il faut en fait décocher la case mentionnant que vous souhaitez utiliser cette publicité à des fins commerciales… Les surprises de certains sont les taxes liées à cette subtilité…
La pub se diffuse
Vous recevez rapidement la confirmation de la prise en compte de votre demande et de sa mise en application imminente. Ensuite, tous les deux jours, Facebook vous envoie un petit récap’ par mail, avec le nombre de personnes touchées, jusqu’à ce que la somme et la durée déterminées soient atteintes. Ils font ça bien, ça fait très pro mais ils misent quand même sur le côté addictif avec leurs multiples bilans en temps réels… Sauf que c’est un peu comme les statistiques de visites, avoir le nez dessus ne les fait pas grimper plus vite.
Sur votre page, vous avez des comparatifs évidemment très concluants sur votre promotion. Votre page est mise à disposition de milliers de gens que vous n’auriez pas touché autrement, vous êtes à n’en pas douter à une poignée de likes de la gloire…
Bilan des courses
Ma publication a été vue par 7645 personnes, contre 200 à 300 vues en moyenne, entre 1000 et 2000 pour les articles qui plaisent davantage ou sont très relayés. La publication a été « likée » 30 fois, cliquée 125 fois, partagée 6 fois. On ne peut pas dire le contraire, la pub a fait son petit effet. Concrètement, la page s’est enrichie de 26 nouveaux abonnés. C’est pas mal certes mais pour 30€… pour une page de blog… je trouve ça un peu cher (même si je ne les ai pas payés).
Les limites d’un intérêt discutable
La pub ne rapporte rien directement, nous sommes bien d’accord. Et l’on sait aussi que la pub coûte cher, les encarts dans les magazines, les spots tv, les panneaux dans la rue, on connaît le topo… Facebook la met à portée de main et du porte-monnaie moyen en faisant miroiter du like à gogo. Ici, il s’agissait d’un coupon de 30€ mais l’on peut très bien faire des publicités très courtes pour 2€ (mais si même Facebook offre des coupons à 30€, c’est bien qu’en deçà l’intérêt est moindre…).
Je reste réservée par la démarche. Bien sûr, je n’ai peut-être pas bien choisi mon article, ni mes cibles, ni ma durée… bref, ça aurait sans doute pu être beaucoup mieux réfléchi… Je peux comprendre l’intérêt pour un événement spécial, la sortie d’un disque ou d’un roman par exemple, la vente d’un produit, ou juste pour se rendre visible occasionnellement. Mais le like Facebook est quand même globalement emprunt de désengagement et financer cela, comment dire…
Facebook change régulièrement ses algorithmes, un peu comme un magasin modifie son agencement, et dernièrement, les pages ont pris un coup dans l’aile. Il y avait déjà eu des pénalités de visibilité pour les pages draguant les likes avec des concours imposant de partager et nommer des amis en commentaire, parade qui consistait à se faire de la pub gratos pendant que d’autres la payaient. Sauf qu’avec les derniers changements, toutes les pages sont finalement concernées, et à terme, seuls ceux qui interagiront avec la page (commenteront, partageront, ou indiqueront vouloir « Voir en premier » dans leurs préférences, c’est à dire pas grand monde, ne soyons pas naïf), ne pourront voir vos publications.
On pourrait bien sûr faire le choix d’aller voir ailleurs, sauf que sortir de l’invisibilité passe aussi par aller là où il y a un peu de monde… Pour ma part, quitte à faire de la pub, j’ai préféré faire des marque-pages qui restent (d’ailleurs il m’en reste encore un peu, pour ceux que ça intéresse…), ça fait un peu vieille bique, j’en conviens. Mais Ça sent le book n’ayant pas vocation à devenir mon gagne-pain, ma motivation publicitaire n’est sans doute pas optimale…
Et vous, qu’en pensez-vous ? Utilisez-vous ce mode de publicité ? Je suis curieuse d’avoir vos avis sur la question.
merci pour cet article, je ne m’étais jamais vraiment posé la question pour la page de mon blog (parce que c’est tellement confidentiel que ça vaut pas le coup de dépenser de l’argent pour ça) mais j’ai été confronté à la question au boulot et je me posais justement la question de l’efficacité et des retour d’une telle pub. 30€ pour 26 like c’est effectivement cher payé
Ravie que ca puisse répondre à quelques interrogations 🙂
Merci pour votre retour d’expérience! En effet, pour des blogs amateurs, on peut se demander quelle pertinence cela peut avoir de payer pour de la publicité et en vous lisant, on se questionne sur les retombées réelles pour des professionnels…En tout cas, je trouve votre idée de marque-pages très sympathique et suis preneuse si vous en avez encore quelques-uns!!
Tant mieux, c’était un peu le but du jeu, tenter de lever le mystère sur une démarche qui tend à s’uniformiser « par obligation de visibilité ». Pour les pro, l’intérêt étant de vendre, on peut davantage comprendre ce besoin d’être davantage visible, et toucher d’éventuelles nouvelles cibles, au même titre qu’une pub dans un magazine.
Pour les marques-pages, avec plaisir, donnez-moi votre adresse sur contact@casentlebook.fr