Un artiste tourmenté quitte sa Russie natale et la folie de ce début de vingtième siècle, pour rejoindre l’ouest de l’Europe où une passion transgressive lui fera jouer un rôle au côté des avant-gardes artistique Parisienne. Un roman de fuite, sulfureux, aux fondements de l’art : l’érotisme et la mort.
Catégorie : Littérature
Entre fauves – Colin Niel (Rouergue)
L’une des petites claques de cette fin d’année avec ce nouveau Colin Niel qui investit cette fois-ci l’univers des gros portefeuilles qui dopent leur adrénaline avec leurs fichues chasses aux trophées. Ici une chasse au lion qui tourne au vinaigre entre la Namibie et les Pyrénées, que nous découvrons au fil des regards entre chasseurs, éleveurs, chassés et gardes nature. Un roman très immersif et véhément, avec son lot de suées et de grincements de dents.
Chavirer – Lola Lafon (Actes sud)
Lola Lafon donne voix aux colères assourdies, aux corps tus par ces gestes que ne devraient pas, ces mots qui auraient pu, et cette temporalité qui réveille et révèle, enfin. En 1984, Cléo a treize ans, elle danse, elle rêve, et elle accepte, de jouer le jeu pour une fondation énigmatique, qui saurait lui donner des ailes, si seulement. La prédation sans scrupules, qui fauche en plein vol, cette ère où les bruits couraient sans retenir l’écho, qui éclate un peu plus maintenant. Et cette culpabilité qui fige et creuse. Lola Lafon, tellement puissante, encore une fois. Rentrée littéraire 2020
L’enfant qui cherchait la petite bête et autres contes inédits et retrouvés – Beatrix Beck (Chemin de fer)
Imaginaire narquois, onirisme magique, réalisme débordant, sombres échos, espièglerie maline garnissent ce recueil qui dresse un beau tableau de l’univers de Beatrix Beck. Une fantaise élégante et une langue aiguisée dans ces contes à glisser audacieusement dans de nombreuses mains de tous âges.
20 bonnes excuses pour siroter peinard sous le plaid
Tout ou presque est dans le titre. Vous trouverez dans cette liste des idées lecture à accompagner d’un thé épicé, d’un vin chaud ou d’une bière de Noël…
Bandini – John Fante (Bourgois)
Les histoires de famille au coeur de cette ode aux classiques impulsé par Moka et Fanny chaque mois depuis le printemps. Bandini, premier roman de John Fante publié en 1938 et premier volume du cycle Bandini, quatuor de textes largement autobiographiques autour de l’histoire d’une famille d’émigrés italiens aux Etats-Unis. […]
Le bal des porcs – Arpád Soltész (Agullo)
Polar slovaque musclé qui passe au crible jeux de pouvoir et magouilles politiques en tout genre. Dans un coin paumé de Slovaquie, une jeune toxicomane est retrouvée morte. Pas inattendu en soi sauf si l’on se penche sur les disparitions qui s’accumulent au sein d’un centre de désintoxication, géré par […]
Mendiants et orgueilleux – Albert Cossery (Joëlle Losfeld)
Portraits croisés dans les rues du Caire, de mendiants poètes et philosophes, administratifs tire-au-flan par grandeur, policier en quête d’autres possibles, et prostituées qui, si elles ont du tempérament, s’en prennent aussi dans la tronche. Albert Cossery revendiquait son oisiveté et a véhiculé beaucoup de ses aspirations dans ces personnages. […]
Le coeur synthétique – Chloé Delaume (Seuil)
Beau coup de coeur pour ce nouveau Chloé Delaume qui décidément fait ça bien, écrire, et dire les femmes, et cerner la société qui nous entoure et ce qui s’y joue. Roman couronné par le prix Médicis 2020
Ferragus – Honoré de Balzac
Place à Balzac donc, avec ce premier volume de L’histoire des Treize, au coeur de l’ambitieux cycle La comédie humaine, où Balzac excelle en matière de romantisme noir par lequel nous assistons à de l’amour intense aux débordements maladifs, à de la passion renversante à se faire cruelle, à la violence des tempéraments emportés dans leur démesure, aux mystères sourds et obsédants à en crever.
Les héritages – Gabrielle Wittkop (C. Bourgois)
Coup de projecteur dans l’actualité littéraire sur l’oeuvre de Gabrielle Wittkop pour le centenaire de sa naissance, alors qu’elle s’est éteinte en 2002, avec notamment deux textes (ré)édités ce mois-ci, chez Christian Bourgois et chez Quidam. Avec Les héritages, nous traversons l’histoire d’une villa bâtie à la fin du dix-neuvième en bord de Marne, d’un siècle et de ses gens, sous les traits acides de Gabrielle Wittkop, qui démontre encore une fois une puissance littéraire folle.
La reine du Mardi-gras (suivi de « Un vitrail de plus ») – Brigitte Fontaine (Riveneuve)
Brigitte Fontaine est publiée ici par Riveneuve, dans sa collection Pépites, pour un texte court qui a pour titre La reine du Mardi-gras. De quoi s’agit-il ?
La ferme aux poupées – Wojciech Chmielarz (Agullo)
Ambiance polonaise avec un polar bien senti, trépidant, efficace, qui montre une fois de plus que les éditions Agullo ont du nez pour dénichez des auteurs et des textes qui en ont dans le ventre. Une affaire tendance dossier pédophile qui se mue progressivement en meurtres en série complexe. On découvre la Pologne par la petite porte, les individus, la condition tsigane, avec des personnages bien campés et un scénario bien ficelé.
Médée – Euripide
Médée, figure tragique par essence, passionnée, entière et à l’instinct vengeur sans détour. Un personnage complexe et fascinant, aux prises avec sa condition de femme, avec son époque, ses moeurs, ses contradictions, chavirée par la frustration, l’impuissance et l’injustice, et qui cède à une folie destructrice et rageuse et ravageuse.
[Rentrée littéraire 2020] La grâce et les ténèbres – Ann Scott (Calmann Levy)
Dans son dernier roman, Ann Scott nous plonge dans la lutte souterraine contre le terrorisme, où l’on reste en apnée sans tellement d’échappatoire. Un roman dense et très documenté sur ceux qui scrutent les djihadistes sur les réseaux sociaux en vue de les annihiler ou en tout cas déjouer leurs funestes prévisions.
Lysistrata – Aristophane
En -411, dans la cité d’Athènes, Aristophane se frotte à la domination masculine, avec cette pièce truculente et grivoise, où les femmes ont décidé de faire la grève du sexe pour faire revenir leurs hommes au bercail, les enjoindre de cesser cette guerre qui sévit dans le Péloponnèse. Si vous souhaitez retenter la littérature antique en faisant un pied de nez à vos (mauvais) souvenirs, cette pièce est pour vous !
[Rentrée littéraire 2020] Ceux dont ça serait bien qu’on en parle un peu plus
Le rituel de rentrée littéraire est carnassier et même si celle-ci, avec ses 511 sorties, est un chouïa plus réduite qu’habituellement, la visibilité reste rude pour beaucoup. Voici donc une trentaine de titres qui sortent des sentiers battus, et à mon sens sortent du lot, en espérant que vous y puisiez quelques envies de lecture…
[Rentrée littéraire 2020 ] La petite dernière – Fatima Daas (Noir sur blanc)
Premier roman coup de poing qui me réconcilierait presque avec l’autofiction ! Du tâtonnement d’une jeune fille qui se sent plus mec qu’autre chose, qui se sent aimer les femmes sans pour autant plier devant l’évidence, qui puise sa force dans l’islam qui pourtant ne tolère pas sa condition.
Le sel de tes yeux – Fanny Chiarello (Editions de l’Olivier)
Etre ado, se construire en tant qu’être à part entière, tenter d’affiner et d’affirmer ses sensibilités, c’est ce qu’explore si finement Fanny Chiarello, à travers le portrait de Sarah, qui ouvre les yeux sur son homosexualité dans une famille pour qui ça ne coule pas de source. Un très beau texte, touchant et juste.
[Rentrée littéraire 2020] Saturne – Sarah Chiche (Seuil)
Comment grandir dans l’ombre des disparus trop tôt, comment s’extraire de l’histoire familiale, ou comment accepter que le corps se mette en pause, le temps que la tête retrouve la force de le faire avancer. Sarah Chiche, psychologue clinicienne et psychanalyste, interroge les silences et les trop-dits.