L’histoire de Bastien, garçon de la campagne épris de Nicolas parti trop tôt, et qui va toute sa vie combler ce manque par l’exploration des corps, l’histoire d’un enfant qui grandit, d’un adolescent devenu adulte, d’un garçon conscient de sa différence, de son attirance pour le même sexe, de sa force de caractère à assumer ses choix, de ses questionnements sur l’identité et la notion de genre. Très fort, très dur et très beau.
Catégorie : Littérature générale
Billy le menteur – de Keith Waterhouse (Editions du Typhon)
Dans une petite ville du Yorkshire, Billy Fisher ment à ne plus savoir comment il s’appelle. Jeune homme plein de contradictions, qui aime être pénard tout en se mettant dans des situations inextricables, plein de projets et d’envies tout en faisant preuve d’une incroyable force d’inertie, il incarne une époque sans le savoir, portant beaucoup plus de symboles qu’il ne pourrait l’imaginer. Du pur british working-class à (re)découvrir.
Par les rafales – Valentine Imhof (Rouergue)
Alex n’est pas banale, c’est le moins qu’on puisse dire. Jeune femme insaisissable, draguant la discrétion sans pour autant passer inaperçue, elle dissimule les fêlures et les restes de mauvaises rencontres sans pour autant s’en accommoder. Alors elle fait comme elle peut, répondant à un besoin viscéral de s’en libérer, quitte à laisser quelques corps inertes sur son passage. Un roman noir brut, subtil et dépaysant. Une pépite à ne pas laisser filer.
Watership down – de Richard Adams (Monsieur Toussaint Louverture)
Aujourd’hui, NickCarraway s’adresse aux enfants, ceux d’aujourd’hui mais également à ceux que vous avez été un jour… avec ce chef d’oeuvre que les éditions Monsieur Toussaint Louverture ont eu la bonne idée de ressortir !
Mon traître – Sorj Chalandon – Pierre Alary (Grasset / Rue de Sèvres)
La rencontre entre un luthier parisien et l’Irlande du Nord, sa famille de cœur, les luttes, l’engagement et la traîtrise. Très grand roman de Sorj Chalandon, une histoire d’amitié à frémir et le conflit irlandais dans toute sa complexité.
En finir avec Eddy Bellegueule – Edouard Louis (Seuil)
Quand l’autofiction devient analyse sociétale. En 2014, Edouard Louis faisait jaser avec ce premier roman publié à 21 ans, revenant sur son enfance passée dans un village picard. Un texte qui happe, remue, interroge et qui en dit long.
Les heures rouges – Leni Zumas (Presses de la Cité)
Quatre portraits de femmes, destins croisés dans une Amérique à peine futuriste. Avortement, PMA, GPA, Leni Zumas met le doigts sur la fragilité des droits, en par particulier ceux liés aux femmes et à la famille. Un sujet ultra-contemporain traité de façon pas inintéressante mais un peu raide.
Asta – Jon Kalman Stefansson (Grasset) #MRL18
Gros coup de cœur pour ce roman absolument sublime. Vraiment un grand moment de littérature. Alors que Sigaldi vient de tomber de l’échelle, ses souvenirs remontent. On apprend sa rencontre avec Helga dans les années 50, leurs filles, l’Islande. Progressivement, les épisodes s’imbriquent et l’on prend la mesure des passions, des prises de bec, des tempéraments volcaniques.
Leurs enfants après eux – Nicolas Mathieu (Actes Sud)
Souvenez-vous, les années 90, C17, Rica Lewis, Waikiki, les consoles de jeux, les Gauloises, Nirvana… Déjà 20 ans, presque 30. Il fallait bien ça pour prendre de la hauteur, et méditer sur le contexte de l’époque. L’ère Mitterrand qui passait la main à l’ère Chirac, l’après Trente Glorieuses, les désillusions grimpantes. A travers une multitude d’histoires croisées, Nicolas Mathieu fait coïncider histoire personnelle et contexte social, le poids de l’un sur l’autre. L’un des romans marquants de cette rentrée littéraire, toujours en lice pour le Goncourt.
Nuit synthétique – Anna Dubosc (Rue des Promenades)
L’histoire d’une femme, des relations qu’elle tisse, fantasme, ou fuit, ses tâtonnements, ses questionnements, ses errements.
Hurry on down – John Wain (Editions du Typhon)
Premier titre au catalogue d’un tout nouvel éditeur très alléchant, tant dans ses projets de parution que dans son allure avec sa maquette qui pose les choses d’entrée. Ici, nous tenons la réédition d’un texte paru en 1953, dans lequel John Wain dépeint, à travers l’émancipation de son anti-héros, l’Angleterre d’après-guerre dans son amertume. A découvrir !
Rivière tremblante – Andrée A. Michaud (Rivages)
Québec. Deux disparitions, survenues à des années d’écart et à des lieux opposés. Deux histoires qui n’ont de semblable que les manques qu’elles laissent et les traces que l’on cherche encore pour tenter d’ébaucher un deuil. Un roman noir sublime et bouleversant, l’une des pépites de cette rentrée littéraire.
SÉLECTION I La dictature argentine et ses disparus
Sélection qui aborde les heures sombres de l’Argentine, la dictature, les desaparecidos, les vies volées, et les grands-mères de la place de mai, ce mouvement réunis en ONG en 1977, après le coup d’état de 1976, dans le but de découvrir la vérité sur le sort des enfants disparus pendant la dictature argentine.
Trois saisons d’orage – Cécile Coulon (Viviane Hamy)
Les Fontaines, dans le massif des Trois-Gueules. Un village serré dans la roche, aussi beau qu’impressionnant, par son ancrage, ses manières, sa rudesse. Décor grandiose et hostile d’une puissante fresque sur trois générations à découvrir absolument.
Helena – Jérémy Fel (Rivages)
Avec ce deuxième roman, on sait désormais que Jérémy Fel aime décortiquer les troubles enfouis, le malaise qui colle et glace, la cruauté bien planquée qui se niche à bien des entournures, la noirceur qui fait agir, pour fuir, se protéger, se libérer. On sait aussi que le roman noir a une nouvelle voix, et que les thrillers familiaux peuvent encore faire frémir. Rentrée littéraire 2018
Apo – Franck Balandier (Castor Astral)
En 1911, Guillaume Apollinaire est soupçonné d’avoir participé au vol de la Joconde. Franck Balandier s’empare de cette anecdote et extrapole. Un roman étonnant qui nous fait traverser le siècle avec audace. Rentrée littéraire 2018
My absolute darling – Gabriel Tallent (Gallmeister)
Un grand roman d’apprentissage et d’émancipation. Un père et sa fille vivent à l’écart dans la campagne côtière californienne. Avec son couteau et son colt, l’ado foule les bois, les plages, c’est une fille de la nature, Turtle Aveston, et elle s’est forgée au fil des années une identité singulière, robuste. Il lui faut au moins ça pour assimiler la personnalité de son père, un homme écorché qui l’aime follement mal.
L’insoumise de la Porte de Flandre – Fouad Laroui (Julliard)
Ou comment traiter d’un sujet d’actualité brûlante avec détachement et intelligence. Tout l’art de Fouad Laroui de détendre l’atmosphère tout en parlant d’islamisme, de radicalisation et de faits divers. Une farce contemporaine et médiatique recommandée par NickCarraway.
Juste après la vague – Sandrine Collette (Denoël)
Un raz-de-marée a avalé des villages entiers. Une famille est toujours debout, avec sa maison perchée tout en haut, mais plus pour longtemps, l’évidence est glaçante. Une famille nombreuse, avec une barque bien trop juste pour les contenir tous. A la croisée des genres, Sandrine Collette frappe encore une fois très fort avec un roman aussi oppressant qu’émouvant.
Sombre vallée – Thomas Willmann (10-18)
Entre le roman noir et le western montagneux, une atmosphère à la nature writing qui se resserre et s’alourdit au fil des pages où l’intrigue prend progressivement place. Un polar à ne pas laisser filer.