Nouveau ! Une rubrique podcasts avec lectures à voix haute

Un peu de nouveau sur le blog, avec une rubrique Podcasts que vous trouverez dans le menu. Vous y trouverez à la fois des articles vous proposant d’écouter des podcasts littéraires, mais aussi l’actu de mon nouveau joujou, une « chaîne » d’écoute de lecture à voix haute. Découvrez notamment une micro-nouvelle de « vieille » SF « soft » de Fredric Brown, tendance Quatrième dimension. N’hésitez pas à donner votre avis. Et vous, quelle est votre pratique des podcasts ? Et de la lecture à voix haute ?

Joueuse – Benoît Philippon (Les Arènes)

Vous voyez les films noirs tendance mafia, arrières salles enfumées, méchants très méchants, politiques véreux et bluff à tous les étages ? Benoît Philippon en a fait le jus de son dernier roman, un polar efficace qui ne fait pas dans la dentelle, mais avec tout de même un petit coeur tendre planqué quelque part. Un polar très divertissant avec des dialogues truculents et des scènes juteuses. Par l’auteur de l’immanquable Mamie Luger ! A découvrir !

Le jardin – Hye-Young Pyun (Rivages)

Après un accident de la route, un homme se retrouve paralysé. A sa sortie du coma, il est pris en charge par sa belle-mère, qui a perdu sa fille dans l’accident. Ogui se retrouve face à cette femme avec qui il n’a jamais eu de véritable interaction, et qui a également beaucoup perdu dans cet accident. Douleur partagée, proximité imposée, intimité bafouée, la belle-mère se montre de moins en moins chaleureuse au fil des jours, et curieusement très investie dans des travaux de jardinage impliquant notamment un énorme trou… Un roman d’atmosphère à lire d’une traite.

2666 – Roberto Bolaño (Folio)

2666 est un roman rare et précieux dont les dimensions en font un édifice gigantesque, une cathédrale que l’on n’en finit pas d’admirer et dans laquelle il est si bon de se perdre.

Roberto Bolaño, poète et écrivain chilien, est mort en 2003 juste après avoir livré 2666 à son éditeur, dans une version qu’il estimait proche de l’achèvement.

Qu’est ce qui se cache derrière ce titre en forme d’énigme apocalyptique ?

La femme-brouillon – Amandine Dhée (La Contre-allée)

La maternité dite sans fard. La maternité contemporaine, féministe, contradictoire. Amandine Dhée témoigne de son expérience, comme un direct lancé dans les préceptes véhiculés par quiconque à voix au chapitre dans notre société encline au progrès. Elle dit les difficultés à se placer, à se trouver, à profiter tout en sachant garder une part d’égoïsme, maintenir l’individu au-delà du statut. Un texte à faire circuler largement, et pas seulement auprès des (futures) mères, et seulement auprès des femmes…

Solénoïde – Mircea Cartarescu (Noir sur Blanc)

Un roman génial, labyrinthique, angoissant, exaltant, qui interroge la folie et la réalité pour aboutir à des rêves métaphysiques.
C’est LE roman de 2019, ce Solénoïde qui nous parvient en cette rentrée , traduction de l’auteur roumain Mircea Cartarescu, et publié aux éditions Noir sur Blanc. Attention, c’est un pavé, il compte quand même 800 pages. Et c’est le genre de livre exigeant qui nécessite de prendre une petite semaine de RTT pour explorer ses profondeurs et reprendre son souffle une fois revenu à la surface.

Mamie Luger – Benoît Philippon (Les Arènes)

Un matin, Berthe, 102 ans, accueille des policiers en intervention devant chez elle à coup de plombs dans le derrière. Soupçonnée d’être complice d’une nouvelle mouture de Bonnie & Clyde, elle est interrogée pour son port d’arme illégal et sa façon peu courtoise de coopérer avec les bleus. La journée va être longue pour l’inspecteur Ventura, d’autant que la perquisition révèle quelques macchabées bien planqués. Revigorant et distrayant. Gros coup de coeur !

Entre ciel et terre – Jon Kalman Stefansson (Gallimard)

L’an dernier, Jon Kalman Stefansson faisait une entrée très remarquée dans mon paysage littéraire avec le fabuleux et renversant Asta. Ici, retour en arrière avec Entre ciel et terre, son premier roman, et également premier volume d’une trilogie. Un récit qui vibre de la poigne des pêcheurs en mer, de ceux qui naviguent sans prendre la peine de savoir nager, et quand bien même, à quoi bon, l’eau est si froide qu’elle vous cueille sans détour. Un roman d’atmosphère enivrant et incroyablement fort.

La maison – Emma Becker (Flammarion)

Roman coup de poing, déculotté, féministe, pro-sexe et forcément remarqué dans cette rentrée littéraire. Emma Becker est autrice et journaliste. Ça faisait un moment qu’elle s’intéressait à la condition prostituée, et a poussé ses questionnements à son paroxysme en devenant elle-même l’une d’elles. Un texte dense, pointilleux, qui ne mâche pas ses mots, intéressant à découvrir, quelque soit son positionnement sur la question.

Zippo – Valentine Imhof (Rouergue)

Du bon noir balèze, bien serré, et fumé avec ça. Des femmes sont retrouvées carbonisées dans un parc à Milwaukee. Les lieutenants Mia Larström et Peter McNamara sont sur le coup, mais le goût amer de la redite se fait furtif puis de plus en prégnant au fur et à mesure que le déjà-vu s’affirme. Un polar troublant et trépidant, sondant les revers de la mémoire et des corps, la fragilité et la force qui y sont rattachées. Rentrée littéraire 2019.

Sale gosse – Mathieu Palain (L’Iconoclaste)

Délinquance, parcours familiaux hors pistes et PJJ. Wilfried est placé en famille d’accueil à l’âge de 8 mois. Tout se passe globalement pas trop mal, voire même plutôt bien, jusqu’à ce que son histoire lui revienne dans les dents à l’adolescence, à l’instant charnière où se croisent quête d’identité, prises de bec, autonomie balbutiante, colère ravalée et accumulée qui finit par faire des étincelles. Rentrée littéraire 2019

Les yeux fumés – Nathalie Sauvagnac (Le Masque)

Un roman coup de point qui reflète les invisibles des périphéries. Philippe n’est pas le préféré de la famille, en tout cas pas de sa mère, qui ne peut plus le voir en peinture, et encore moins depuis qu’il zone dans la maison et larve sans que le moindre changement se profile. Quid de l’oeuf ou la poule, de qui a provoqué le rejet de l’autre, a tiré le premier, de ce qui a rendu ce môme comme ça, toujours est-il qu’il finit par se barrer, rencontre Bruno, hippie zonard aux histoires fabuleuses, se prend dans la tronche la réalité du quartier, de la cité, du béton. Philippe va malgré tout trouver du boulot, rencontrer Mickey, Anne… et tenter d’avancer, à défaut d’autre chose. Rentrée littéraire 2019

Figurec – Fabrice Caro (Gallimard)

Fabcaro a le vent en poupe et du coup, ses anciens textes prennent du galon. Oh joie pour les amateurs d’avoir encore de quoi se mettre sous la dent. L’histoire d’un type qui court les enterrements, qui rencontre bientôt un autre type avec la même occupation, et va mettre le pied dans une organisation monumentale et flippante. Un roman distrayant qui ne manque pas de panache.