Gros coup de cœur pour ce roman absolument sublime. Vraiment un grand moment de littérature. Alors que Sigaldi vient de tomber de l’échelle, ses souvenirs remontent. On apprend sa rencontre avec Helga dans les années 50, leurs filles, l’Islande. Progressivement, les épisodes s’imbriquent et l’on prend la mesure des passions, des prises de bec, des tempéraments volcaniques.
Catégorie : Littérature
Leurs enfants après eux – Nicolas Mathieu (Actes Sud)
Souvenez-vous, les années 90, C17, Rica Lewis, Waikiki, les consoles de jeux, les Gauloises, Nirvana… Déjà 20 ans, presque 30. Il fallait bien ça pour prendre de la hauteur, et méditer sur le contexte de l’époque. L’ère Mitterrand qui passait la main à l’ère Chirac, l’après Trente Glorieuses, les désillusions grimpantes. A travers une multitude d’histoires croisées, Nicolas Mathieu fait coïncider histoire personnelle et contexte social, le poids de l’un sur l’autre. L’un des romans marquants de cette rentrée littéraire, toujours en lice pour le Goncourt.
Nuit synthétique – Anna Dubosc (Rue des Promenades)
L’histoire d’une femme, des relations qu’elle tisse, fantasme, ou fuit, ses tâtonnements, ses questionnements, ses errements.
Hurry on down – John Wain (Editions du Typhon)
Premier titre au catalogue d’un tout nouvel éditeur très alléchant, tant dans ses projets de parution que dans son allure avec sa maquette qui pose les choses d’entrée. Ici, nous tenons la réédition d’un texte paru en 1953, dans lequel John Wain dépeint, à travers l’émancipation de son anti-héros, l’Angleterre d’après-guerre dans son amertume. A découvrir !
Rivière tremblante – Andrée A. Michaud (Rivages)
Québec. Deux disparitions, survenues à des années d’écart et à des lieux opposés. Deux histoires qui n’ont de semblable que les manques qu’elles laissent et les traces que l’on cherche encore pour tenter d’ébaucher un deuil. Un roman noir sublime et bouleversant, l’une des pépites de cette rentrée littéraire.
SÉLECTION I La dictature argentine et ses disparus
Sélection qui aborde les heures sombres de l’Argentine, la dictature, les desaparecidos, les vies volées, et les grands-mères de la place de mai, ce mouvement réunis en ONG en 1977, après le coup d’état de 1976, dans le but de découvrir la vérité sur le sort des enfants disparus pendant la dictature argentine.
Plus jamais seul – Caryl Férey (Gallimard)
Grand retour de Mc Cash, ex-flic borgne borderline. Histoire de famille, de retrouvailles et de mafieux entre embruns bretons et Grèce qui tente de relever la tête. Ambiance polar pur jus, désenchanté tout en gardant gouaille et humour cinglant. Un bon cru.
Trois saisons d’orage – Cécile Coulon (Viviane Hamy)
Les Fontaines, dans le massif des Trois-Gueules. Un village serré dans la roche, aussi beau qu’impressionnant, par son ancrage, ses manières, sa rudesse. Décor grandiose et hostile d’une puissante fresque sur trois générations à découvrir absolument.
Helena – Jérémy Fel (Rivages)
Avec ce deuxième roman, on sait désormais que Jérémy Fel aime décortiquer les troubles enfouis, le malaise qui colle et glace, la cruauté bien planquée qui se niche à bien des entournures, la noirceur qui fait agir, pour fuir, se protéger, se libérer. On sait aussi que le roman noir a une nouvelle voix, et que les thrillers familiaux peuvent encore faire frémir. Rentrée littéraire 2018
Apo – Franck Balandier (Castor Astral)
En 1911, Guillaume Apollinaire est soupçonné d’avoir participé au vol de la Joconde. Franck Balandier s’empare de cette anecdote et extrapole. Un roman étonnant qui nous fait traverser le siècle avec audace. Rentrée littéraire 2018
My absolute darling – Gabriel Tallent (Gallmeister)
Un grand roman d’apprentissage et d’émancipation. Un père et sa fille vivent à l’écart dans la campagne côtière californienne. Avec son couteau et son colt, l’ado foule les bois, les plages, c’est une fille de la nature, Turtle Aveston, et elle s’est forgée au fil des années une identité singulière, robuste. Il lui faut au moins ça pour assimiler la personnalité de son père, un homme écorché qui l’aime follement mal.
L’insoumise de la Porte de Flandre – Fouad Laroui (Julliard)
Ou comment traiter d’un sujet d’actualité brûlante avec détachement et intelligence. Tout l’art de Fouad Laroui de détendre l’atmosphère tout en parlant d’islamisme, de radicalisation et de faits divers. Une farce contemporaine et médiatique recommandée par NickCarraway.
Juste après la vague – Sandrine Collette (Denoël)
Un raz-de-marée a avalé des villages entiers. Une famille est toujours debout, avec sa maison perchée tout en haut, mais plus pour longtemps, l’évidence est glaçante. Une famille nombreuse, avec une barque bien trop juste pour les contenir tous. A la croisée des genres, Sandrine Collette frappe encore une fois très fort avec un roman aussi oppressant qu’émouvant.
Sombre vallée – Thomas Willmann (10-18)
Entre le roman noir et le western montagneux, une atmosphère à la nature writing qui se resserre et s’alourdit au fil des pages où l’intrigue prend progressivement place. Un polar à ne pas laisser filer.
Fouta street – de Laurence Gavron (Masque)
Takko Deh, sénégalaise pur jus, débarque tout juste à Brooklyn suite à un mariage arrangé de longue date. Le grand écart entre sa pampa et ses coutumes peul et le grand bain américain. Mais l’intégration va lui réserver son lot de surprises. Un polar dépaysant dans lequel on apprend beaucoup de la culture sénégalaise.
L’été circulaire – Marion Brunet (Albin Michel)
Un été dans le sud de la France, la chaleur écrasante qui se profile comme chaque année, les va et vient des ados qui se coulent dans l’insouciance des vacances. Sauf Céline, qui cette année, est enceinte. A 15 ans, ça fait jaser, forcément. Encore un texte fort et remuant de Marion Brunet, qui décidément, décrit avec une grande justesse les remous de la société et les angles morts des chemins pris.
La lumière de la nuit – de Keigo Higashino (Actes sud)
Osaka dans les années 70. Un prêteurs sur gage est retrouvé assassiné dans un immeuble désaffecté. Une femme est retrouvée asphyxiée au gaz chez elle. Les correspondances entre les affaires restent floues, les enquêtes piétinent, mais l’inspecteur Sasagaki n’est pas près à lâcher le morceau. Epais roman bluffant qui dépeint la société japonaise sur une vingtaine d’années, des années 70 aux années 90. Un polar puzzle foisonnant et captivant.
Bondrée – de Andrée A. Michaud (Rivages)
Eté 67. Les vacanciers ont investi les chalets qui bordent le lac Boundary Pound, au sud du Québec, un îlot de verdure aux allures de réserve naturelle entre lac, bois et montagnes. Un genre de communauté saisonnière s’est formé au fil des années, les barbecues s’animent, les jeunes se retrouvent, expérimentent, profitent de la liberté estivale. Jusqu’au jour où Zaza Mulligan est retrouvée morte près d’un piège à renard. Coup de cœur pour ce roman noir épais, brumeux, enveloppant et non dénué d’humour. A découvrir !
Evangelia – David Toscana (Zulma)
Et si la Vierge Marie avait eu une fille ? NickCarraway vous propose de vous emparer de ce roman qui revisite avec féminisme et humour l’histoire de la Bible.
Pills nation – Adrien Pauchet (Aux Forges de Vulcain)
Paris sous la canicule. Une drogue nouvelle génération circule dans les circuits funéraires. Un premier roman enthousiasmant et franchement bluffant, qui pointe les déraillements de notre société (et qui donne soif).