Helena – Jérémy Fel (Rivages)

Avec ce deuxième roman, on sait désormais que Jérémy Fel aime décortiquer les troubles enfouis, le malaise qui colle et glace, la cruauté bien planquée qui se niche à bien des entournures, la noirceur qui fait agir, pour fuir, se protéger, se libérer. On sait aussi que le roman noir a une nouvelle voix, et que les thrillers familiaux peuvent encore faire frémir. Rentrée littéraire 2018

La lumière de la nuit – de Keigo Higashino (Actes sud)

Osaka dans les années 70. Un prêteurs sur gage est retrouvé assassiné dans un immeuble désaffecté. Une femme est retrouvée asphyxiée au gaz chez elle. Les correspondances entre les affaires restent floues, les enquêtes piétinent, mais l’inspecteur Sasagaki n’est pas près à lâcher le morceau. Epais roman bluffant qui dépeint la société japonaise sur une vingtaine d’années, des années 70 aux années 90. Un polar puzzle foisonnant et captivant.

Bondrée – de Andrée A. Michaud (Rivages)

Eté 67. Les vacanciers ont investi les chalets qui bordent le lac Boundary Pound, au sud du Québec, un îlot de verdure aux allures de réserve naturelle entre lac, bois et montagnes. Un genre de communauté saisonnière s’est formé au fil des années, les barbecues s’animent, les jeunes se retrouvent, expérimentent, profitent de la liberté estivale. Jusqu’au jour où Zaza Mulligan est retrouvée morte près d’un piège à renard. Coup de cœur pour ce roman noir épais, brumeux, enveloppant et non dénué d’humour. A découvrir !

Quand sort la recluse – Fred Vargas (Flammarion)

Des grands-pères qui passent l’arme à gauche, sans lien apparent, mise à part cette piqûre. L’affaire n’en est pas une, et si c’était le cas, Adamsberg serait le dernier concerné. Sauf qu’il a mis le nez dessus et quand ça le taraude, on sait bien ce qu’il se passe. Du Vargas pur jus qui ravira les amateurs et les autres, même si c’est un peu surjoué par moment.

Snjor – de Ragnar Jonasson (La Martinière)

Un petit polar bien ficelé pour rafraichir l’ambiance avec du scandinave pur jus flirtant avec un style rappelant Agatha Christie. Mensonges, faux semblants et secrets tiennent le lecteur dans cette enquête qui avance à petits pas tout en se révélant prenante et addictive.

Rural noir – de Benoît Minville (Gallimard)

Romain revient au bercail après dix ans d’absence. Les années ont passé mais les visages sont toujours là. L’adolescence a laissé place à des vies d’adulte plus ou moins construites, et certaines mauvaises habitudes ont méchamment pris racine. Benoît Minville signe un premier roman très engageant pour la suite à venir. Un roman noir, sociétal et humain à se mettre sous la dent, et un auteur à suivre donc.

En douce – de Marin Ledun (Ombres noires)

Simon voit sa vie tranquille basculer lorsqu’il plonge ses yeux dans ceux d’Emilie. Il était loin d’imaginer qu’il se retrouverait en un claquement de doigts enfermé dans un hangar paumé en rase campagne. Un roman un peu poisseux quand même, haletant comme un thriller qui vous démange, la noirceur sociétale en sus, la vengeance amère, la colère du monde qui toque au carreau. Vous savez ce qu’il vous reste à faire…

Seules les bêtes – de Colin Niel (Rouergue)

Dans les plateaux des Causses, une femme disparaît. L’assistante sociale s’interroge, ouvrant la danse d’un roman choral savamment orchestré. Chacun dévoilera sa culpabilité, ses doutes, les rêves devenus opaques. Un puissant roman sur la solitude et l’isolement qui désarment les désirs et rendent capable de tout.