Grand retour de Mc Cash, ex-flic borgne borderline. Histoire de famille, de retrouvailles et de mafieux entre embruns bretons et Grèce qui tente de relever la tête. Ambiance polar pur jus, désenchanté tout en gardant gouaille et humour cinglant. Un bon cru.
Catégorie : Polar
Helena – Jérémy Fel (Rivages)
Avec ce deuxième roman, on sait désormais que Jérémy Fel aime décortiquer les troubles enfouis, le malaise qui colle et glace, la cruauté bien planquée qui se niche à bien des entournures, la noirceur qui fait agir, pour fuir, se protéger, se libérer. On sait aussi que le roman noir a une nouvelle voix, et que les thrillers familiaux peuvent encore faire frémir. Rentrée littéraire 2018
Juste après la vague – Sandrine Collette (Denoël)
Un raz-de-marée a avalé des villages entiers. Une famille est toujours debout, avec sa maison perchée tout en haut, mais plus pour longtemps, l’évidence est glaçante. Une famille nombreuse, avec une barque bien trop juste pour les contenir tous. A la croisée des genres, Sandrine Collette frappe encore une fois très fort avec un roman aussi oppressant qu’émouvant.
Sombre vallée – Thomas Willmann (10-18)
Entre le roman noir et le western montagneux, une atmosphère à la nature writing qui se resserre et s’alourdit au fil des pages où l’intrigue prend progressivement place. Un polar à ne pas laisser filer.
Fouta street – de Laurence Gavron (Masque)
Takko Deh, sénégalaise pur jus, débarque tout juste à Brooklyn suite à un mariage arrangé de longue date. Le grand écart entre sa pampa et ses coutumes peul et le grand bain américain. Mais l’intégration va lui réserver son lot de surprises. Un polar dépaysant dans lequel on apprend beaucoup de la culture sénégalaise.
La lumière de la nuit – de Keigo Higashino (Actes sud)
Osaka dans les années 70. Un prêteurs sur gage est retrouvé assassiné dans un immeuble désaffecté. Une femme est retrouvée asphyxiée au gaz chez elle. Les correspondances entre les affaires restent floues, les enquêtes piétinent, mais l’inspecteur Sasagaki n’est pas près à lâcher le morceau. Epais roman bluffant qui dépeint la société japonaise sur une vingtaine d’années, des années 70 aux années 90. Un polar puzzle foisonnant et captivant.
Bondrée – de Andrée A. Michaud (Rivages)
Eté 67. Les vacanciers ont investi les chalets qui bordent le lac Boundary Pound, au sud du Québec, un îlot de verdure aux allures de réserve naturelle entre lac, bois et montagnes. Un genre de communauté saisonnière s’est formé au fil des années, les barbecues s’animent, les jeunes se retrouvent, expérimentent, profitent de la liberté estivale. Jusqu’au jour où Zaza Mulligan est retrouvée morte près d’un piège à renard. Coup de cœur pour ce roman noir épais, brumeux, enveloppant et non dénué d’humour. A découvrir !
Pills nation – Adrien Pauchet (Aux Forges de Vulcain)
Paris sous la canicule. Une drogue nouvelle génération circule dans les circuits funéraires. Un premier roman enthousiasmant et franchement bluffant, qui pointe les déraillements de notre société (et qui donne soif).
Les fleurs ne saignent pas – de Alexis Ravelo (Mirobole)
De l’humour et du sang, des personnages hauts en couleur et quelques scènes épiques, nous sommes dans du roman de gangster pur jus, dans l’esprit des films du même genre.
Te laisser partir – de Clare Mackintosh (Marabout)
Bristol. Une nuit, la pluie, un chauffard qui prend la fuite et un enfant laissé sur le carreau. Une enquête piétinante et une paire de flics obstinés. Ajoutez à cela le sens de la déroute de l’auteure, vous obtenez un premier roman efficace et surprenant.
Les infâmes – de Jax Miller (Ombres noires)
Freedom Oliver est témoin sous protection. Il y a dix-huit, elle a dû mettre sa vie au placard et ses enfants à l’adoption, et son passé a aujourd’hui des allures de mirages. Sauf que celui qu’elle a envoyé en prison vient d’en sortir et sa fille vient de se volatiliser. Un premier roman bien noir, poisseux et rageur.
Le diable en personne – de Peter Farris (Gallmeister)
Un polar marécageux diablement efficace, avec beaucoup de rythme, de l’action, des scènes épiques et un certain sens de l’humour. A découvrir !
Quand sort la recluse – Fred Vargas (Flammarion)
Des grands-pères qui passent l’arme à gauche, sans lien apparent, mise à part cette piqûre. L’affaire n’en est pas une, et si c’était le cas, Adamsberg serait le dernier concerné. Sauf qu’il a mis le nez dessus et quand ça le taraude, on sait bien ce qu’il se passe. Du Vargas pur jus qui ravira les amateurs et les autres, même si c’est un peu surjoué par moment.
Mato Grosso – de Ian Manook (Albin Michel)
Jeu de dupe en pleine jungle. Un écrivain remet les pieds au Brésil trente ans après en être parti sur les chapeaux de roues. De son passage dans le Mato Grosso, il en a fait « Un roman brésilien », couchant sur le papier des souvenirs romancés patinés de beauté sauvage, de trafics à peine camouflés et de flicaille corrompue.
Les larmes noires sur la terre – Sandrine Collette (Denoël)
Sandrine Collette a le don pour vous coller des suées tout en préservant l’humain, si sombre soit-il. Fabuleux roman, concentré de noirceur à la limite de l’anticipation sociale, avec des parcours cabossés de femmes lumineuses.
Les corps brisés – de Elsa Marpeau (Gallimard)
Elsa Marpeau signe un polar tendu, à la fois très social et glaçant. Un roman fort et très instructif sur le handicap avec une tension glissant sur le terrain du thriller pour le bonheur de vos nerfs.
Snjor – de Ragnar Jonasson (La Martinière)
Un petit polar bien ficelé pour rafraichir l’ambiance avec du scandinave pur jus flirtant avec un style rappelant Agatha Christie. Mensonges, faux semblants et secrets tiennent le lecteur dans cette enquête qui avance à petits pas tout en se révélant prenante et addictive.
Rural noir – de Benoît Minville (Gallimard)
Romain revient au bercail après dix ans d’absence. Les années ont passé mais les visages sont toujours là. L’adolescence a laissé place à des vies d’adulte plus ou moins construites, et certaines mauvaises habitudes ont méchamment pris racine. Benoît Minville signe un premier roman très engageant pour la suite à venir. Un roman noir, sociétal et humain à se mettre sous la dent, et un auteur à suivre donc.
En douce – de Marin Ledun (Ombres noires)
Simon voit sa vie tranquille basculer lorsqu’il plonge ses yeux dans ceux d’Emilie. Il était loin d’imaginer qu’il se retrouverait en un claquement de doigts enfermé dans un hangar paumé en rase campagne. Un roman un peu poisseux quand même, haletant comme un thriller qui vous démange, la noirceur sociétale en sus, la vengeance amère, la colère du monde qui toque au carreau. Vous savez ce qu’il vous reste à faire…
Seules les bêtes – de Colin Niel (Rouergue)
Dans les plateaux des Causses, une femme disparaît. L’assistante sociale s’interroge, ouvrant la danse d’un roman choral savamment orchestré. Chacun dévoilera sa culpabilité, ses doutes, les rêves devenus opaques. Un puissant roman sur la solitude et l’isolement qui désarment les désirs et rendent capable de tout.