Les Fontaines, dans le massif des Trois-Gueules. Un village serré dans la roche, aussi beau qu’impressionnant, par son ancrage, ses manières, sa rudesse. Décor grandiose et hostile d’une puissante fresque sur trois générations à découvrir absolument.
Catégorie : Littérature générale
Helena – Jérémy Fel (Rivages)
Avec ce deuxième roman, on sait désormais que Jérémy Fel aime décortiquer les troubles enfouis, le malaise qui colle et glace, la cruauté bien planquée qui se niche à bien des entournures, la noirceur qui fait agir, pour fuir, se protéger, se libérer. On sait aussi que le roman noir a une nouvelle voix, et que les thrillers familiaux peuvent encore faire frémir. Rentrée littéraire 2018
Apo – Franck Balandier (Castor Astral)
En 1911, Guillaume Apollinaire est soupçonné d’avoir participé au vol de la Joconde. Franck Balandier s’empare de cette anecdote et extrapole. Un roman étonnant qui nous fait traverser le siècle avec audace. Rentrée littéraire 2018
My absolute darling – Gabriel Tallent (Gallmeister)
Un grand roman d’apprentissage et d’émancipation. Un père et sa fille vivent à l’écart dans la campagne côtière californienne. Avec son couteau et son colt, l’ado foule les bois, les plages, c’est une fille de la nature, Turtle Aveston, et elle s’est forgée au fil des années une identité singulière, robuste. Il lui faut au moins ça pour assimiler la personnalité de son père, un homme écorché qui l’aime follement mal.
L’insoumise de la Porte de Flandre – Fouad Laroui (Julliard)
Ou comment traiter d’un sujet d’actualité brûlante avec détachement et intelligence. Tout l’art de Fouad Laroui de détendre l’atmosphère tout en parlant d’islamisme, de radicalisation et de faits divers. Une farce contemporaine et médiatique recommandée par NickCarraway.
Juste après la vague – Sandrine Collette (Denoël)
Un raz-de-marée a avalé des villages entiers. Une famille est toujours debout, avec sa maison perchée tout en haut, mais plus pour longtemps, l’évidence est glaçante. Une famille nombreuse, avec une barque bien trop juste pour les contenir tous. A la croisée des genres, Sandrine Collette frappe encore une fois très fort avec un roman aussi oppressant qu’émouvant.
Sombre vallée – Thomas Willmann (10-18)
Entre le roman noir et le western montagneux, une atmosphère à la nature writing qui se resserre et s’alourdit au fil des pages où l’intrigue prend progressivement place. Un polar à ne pas laisser filer.
Fouta street – de Laurence Gavron (Masque)
Takko Deh, sénégalaise pur jus, débarque tout juste à Brooklyn suite à un mariage arrangé de longue date. Le grand écart entre sa pampa et ses coutumes peul et le grand bain américain. Mais l’intégration va lui réserver son lot de surprises. Un polar dépaysant dans lequel on apprend beaucoup de la culture sénégalaise.
L’été circulaire – Marion Brunet (Albin Michel)
Un été dans le sud de la France, la chaleur écrasante qui se profile comme chaque année, les va et vient des ados qui se coulent dans l’insouciance des vacances. Sauf Céline, qui cette année, est enceinte. A 15 ans, ça fait jaser, forcément. Encore un texte fort et remuant de Marion Brunet, qui décidément, décrit avec une grande justesse les remous de la société et les angles morts des chemins pris.
La lumière de la nuit – de Keigo Higashino (Actes sud)
Osaka dans les années 70. Un prêteurs sur gage est retrouvé assassiné dans un immeuble désaffecté. Une femme est retrouvée asphyxiée au gaz chez elle. Les correspondances entre les affaires restent floues, les enquêtes piétinent, mais l’inspecteur Sasagaki n’est pas près à lâcher le morceau. Epais roman bluffant qui dépeint la société japonaise sur une vingtaine d’années, des années 70 aux années 90. Un polar puzzle foisonnant et captivant.
Bondrée – de Andrée A. Michaud (Rivages)
Eté 67. Les vacanciers ont investi les chalets qui bordent le lac Boundary Pound, au sud du Québec, un îlot de verdure aux allures de réserve naturelle entre lac, bois et montagnes. Un genre de communauté saisonnière s’est formé au fil des années, les barbecues s’animent, les jeunes se retrouvent, expérimentent, profitent de la liberté estivale. Jusqu’au jour où Zaza Mulligan est retrouvée morte près d’un piège à renard. Coup de cœur pour ce roman noir épais, brumeux, enveloppant et non dénué d’humour. A découvrir !
Evangelia – David Toscana (Zulma)
Et si la Vierge Marie avait eu une fille ? NickCarraway vous propose de vous emparer de ce roman qui revisite avec féminisme et humour l’histoire de la Bible.
Pills nation – Adrien Pauchet (Aux Forges de Vulcain)
Paris sous la canicule. Une drogue nouvelle génération circule dans les circuits funéraires. Un premier roman enthousiasmant et franchement bluffant, qui pointe les déraillements de notre société (et qui donne soif).
Makoro – Florence Malmassari (Ateliers Henry Dougier)
Le Mali contemporain en courts chapitres reliés entre eux par la petite Makoro, fillette débarquée de la brousse pour Bamako. Un roman dépaysant, riche en saveurs, chaleur, lumière, odeurs, très sonore aussi avec un écrit-parlé du cru. A découvrir.
Les vivants au prix des morts – René Frégni (Gallimard)
Passer du calme de l’arrière-pays provençal au grand banditisme marseillais… c’est ce qui arrive à René, écrivain tranquille qui aime se perdre dans la contemplation des belles choses, lorsqu’il accepte de filer un coup de main à une vieille connaissance, tout juste évadée de prison. Des vivants au prix des morts, c’est une carte postale qui part en vrille, c’est la noirceur derrière le chant des cigales, la description du basculement.
15 titres fraîchement sortis des presses qui rendent cet hiver palpitant
La rentrée d’hiver est souvent un peu plus palpitante que celle de septembre, plus intrigante, moins attendue, plus décomplexée, moins figée, plus simple peut-être. Et ce cru ne fait pas exception. Il y a pour ma part tant de titres qui affolent mes papilles oculaires qu’il m’a été bien difficile de n’en sélectionner qu’une quinzaine…
Les mémoires d’un chat – Hiro Arikawa (Actes sud)
Road trip en monospace à travers le Japon. Très beau roman sur la mémoire et les traces que l’on laisse. Inattendu, poétique, une vraie surprise.
Les fleurs ne saignent pas – de Alexis Ravelo (Mirobole)
De l’humour et du sang, des personnages hauts en couleur et quelques scènes épiques, nous sommes dans du roman de gangster pur jus, dans l’esprit des films du même genre.
Dans l’ombre du viaduc – de Alain Delmas (Intervalles)
Mémoire, identité et secrets bien gardés dans l’Espagne post-franquisme. Un roman d’atmosphère sous pression.
Te laisser partir – de Clare Mackintosh (Marabout)
Bristol. Une nuit, la pluie, un chauffard qui prend la fuite et un enfant laissé sur le carreau. Une enquête piétinante et une paire de flics obstinés. Ajoutez à cela le sens de la déroute de l’auteure, vous obtenez un premier roman efficace et surprenant.