Sukkwan island – de David Vann (Gallmeister)

Un père et son fils de 13 ans partent s’installer en pleine nature, à Sukkwan island, une île planquée en Alaska, avec ses paysages à couper le souffle, et la nature hostile pas toujours facile à manœuvrer. Et s’imaginer être plus fort que le silence assourdissant et la solitude extrême peut conduire au drame. Un roman très noir, bouleversant, dérangeant, et un auteur précieux à garder à l’œil. A découvrir également l’adaptation graphique.

Société noire d’Andreu Martin, polar au cœur de la mafia chinoise

De nos jours, Barcelone, loin de l’image de ville souriante de la movida. C’est ce que va nous prouver Andreu Martin et son enquêteur Diego Cañas avec l’arrivée « des Chinois ». Un vent d’est, un vent mauvais, souffle sur la Catalogne qui voit s’installer le crime à très grande échelle. Les gangs hispaniques vont aller se rhabiller, ils ne sont pas de taille.

Hound Dog a fait un rêve / Marc Villard

La collection Récits d’objets met en valeur les collections du Musée des Confluences de Lyon en invitant des auteurs à écrire une fiction à partir d’une pièce choisie. Marc Villard s’est emparé d’un sac chamanique des indiens Ojibwa du 19ème siècle et nous offre un très beau texte à la teneur ethnographique.

La fête sauvage – de Annie Mignard

Un enfant de 5 ans court la campagne, saute tant qu’il peut comme on joue à cet âge et tombe dans un trou, un mince entrefilet dans la caillasse qui semble l’avoir aspiré d’un coup, une dégringolade de vingt mètres en une respiration, pfuit disparu. Annie Mignard s’inspire de l’accident de Vermicino survenu en Italie en 1981 et livre un texte étrange, spectaculaire et bestial, dans son humanité, dans son traitement, dans sa poésie.

Avenue nationale – de Jaroslav Rudis

Vandam, un surnom à la sauce tchèque pour un fan de Jean-Claude, amateur de pompes en série, de bière au comptoir, de bastons et grand défenseur du salut romain. Ça donne un aperçu du personnage… Et pourtant, ça va plus loin que ça. C’est un grand plongeon en République tchèque, avec un fond d’histoire et de culture locale qui pose l’ambiance. Un roman très sec, entêtant, rude, qui pose question.

Des idées lecture avec la rentrée littéraire des indés en vidéo

Libfly, réseau social de lecteurs qui soutient grandement les éditeurs indépendants a eu la bonne idée cette année, sous l’impulsion de sa super-coordinatrice Aurélie, de proposer chaque jour un coup de coeur de la rentrée littéraire des éditeurs indépendants en vidéo. Des libraires, libflyers, bibliothécaires, blogueurs des régions lilloise et parisienne se sont donc pris au jeu du booktube pour présenter un coup de coeur de la rentrée des indés. Autant d’idées pour enrichir votre Pile A Lire de quelques pépites. Visionnez les donc, et au détour de l’une d’elles, vous trouverez même votre hôte… 😉

F – de Antonio Xerxenesky

Orson Welles est mort le 10 octobre 1985, à Hollywood. Et s’il avait été assassiné ? Antonio Xerxenesky joue avec le réel dans cette œuvre de pure fiction remarquable. Découvrez l’histoire de la jeune femme chargée d’éliminer le cinéaste et plongez les deux pieds dans les années 80. Et en bonus, la chronique vidéo.

La mer d’innocence – de Kishwar Desai

Simran Singh a décidé de faire un break sur les plages de Goa avec sa fille Durga. Mais à peine arrivée, la travailleuse sociale va devoir rapidement mettre de côté ses prétentions touristiques pour faire la lumière sur l’inquiétante disparition d’une jeune anglaise. Un polar social qui donne à voir un autre visage de l’Inde. Prenant et instructif.

L’assassin à la pomme verte – de Christophe Carlier

Au Paradise, hôtel clinquant à deux pas du Louvre, des liens sans lendemain se créent, des relations s’invitent, un quotidien parallèle s’installe. Un homme est retrouvé mort dans sa chambre. En attendant que l’enquête révèle ses avancées et confonde le coupable, chacun élabore des théories, les suppositions vont bon train, et au fil de la semaine, l’anonymat s’effiloche. Christophe Carlier a le regard mordant et une certaine élégance dans l’écriture, qui font tout le charme de ce premier roman tout à fait plaisant.

La femme-précipice – de Princesse Inca

La femme-précipice, c’est un recueil de 67 poèmes, d’une femme qui flirte avec ce que l’on appelle assez communément la folie. Comme une bouée, elle griffonne, écrit, jette ses pensées, ses ressentis, ses batailles, ses colères, son impuissance parfois, sa rage. Elle évoque l’enfermement, les murs, les blouses blanches, les chemises bleues, et la vie qui reprend son cours, avec toujours à portée, un précipice prêt à l’aspirer. On la sent sur des chaussures à bascule, à cheval entre deux mondes.

LAP ! / de Aurélia Aurita

Le lycée autogéré de Paris a 33 ans. Un bel âge pour un lycée hors des clous, qui a pourtant su garder la fougue des premiers instants. Le LAP pour les intimes, 3 lettres qui claquent sous la langue, qui détonent, pour un établissement de caractère. Au LAP, il n’y a pas de proviseur, pas de surveillant, pas de hiérarchie. Juste des élèves, et une poignée d’enseignants, tous sur un pied d’égalité. Les tâches sont réparties, budget, entretien, paperasse. Le maître mot c’est la libre fréquentation. Pas de notes, pas de punitions. Il ne s’agit pourtant pas de s’y pointer la bouche en cœur et les mains dans les poches.

La fille aux loups – de Eric Pessan

Anna et ses deux frères se retrouvent dans la maison des parents après leur décès. Dans le jardin, ils renouent avec le jeu du loup qui a marqué leur jeunesse. Un jeu insidieux et pervers, dont les règles se dévoilent par bribes, jamais totalement franches. Le poids des non-dits, du secret, de la culpabilité, le temps qui a passé et la mémoire qui a fait son chemin.

La nuit tango – Monique Debruxelles

Un recueil de nouvelles qui flirte avec le fantastique à l’ancienne, celui qui prend racine l’air de rien dans un quotidien banal et le fait basculer avec déraison et décadence.

Qu’il s’agisse de morts qui s’accrochent à la vie, de taxidermie humaine, d’expériences paranormales qui dérapent, de banquette qui délie les langues, de station balnéaire sur le déclin ou d’ancêtres qui s’accrochent pour faire perdurer la lignée familiale, les neuf nouvelles de Monique Debruxelles s’apparentent à des contes modernes où l’étrangeté est reine.