Marguerite n’aime pas ses fesses, de Erwan Larher

Marguerite n’est pas très culottée. D’ailleurs elle n’aime pas ses fesses, ni les parties de jambes en l’air, ni la politique. Elle va pourtant devoir rédiger les mémoires de Aymeric Delaroche De Montjoie alias DDM, ancien Président de la République, à partir de discussions qui la décomplexeront sur pas mal de sujets. Un roman hyper contemporain et tout à fait impertinent à glisser dans son sac ou à offrir.

L’assassin à la pomme verte – de Christophe Carlier

Au Paradise, hôtel clinquant à deux pas du Louvre, des liens sans lendemain se créent, des relations s’invitent, un quotidien parallèle s’installe. Un homme est retrouvé mort dans sa chambre. En attendant que l’enquête révèle ses avancées et confonde le coupable, chacun élabore des théories, les suppositions vont bon train, et au fil de la semaine, l’anonymat s’effiloche. Christophe Carlier a le regard mordant et une certaine élégance dans l’écriture, qui font tout le charme de ce premier roman tout à fait plaisant.

Vies arides, de Graciliano Ramos

Dans l’arrière-pays brésilien, une famille de fermiers sillonne les routes en quête d’un emploi, d’un toit, de quoi se remplir le ventre. La tâche est ardue, la région est semi-aride et la sécheresse est inépuisable. Les récoltes sont maigres, le bétail s’écroule, le travail se fait rare. Ce n’est pas la première fois que Fabiano, son épouse Sinha Vitoria et leurs deux fils doivent chercher là où l’herbe est plus verte, ça ressemblerait presque à un éternel recommencement, l’accumulation de la fatigue en plus. Cette fois encore, le voyage est périlleux, à pied sans une once d’ombre, les enfants à bout de bras, les bagages là où ils tiennent, et le chien qui selon l’humeur ouvre ou ferme la marche.

Litchi et Tic-Toc

Une couverture qui joue d’entrée la carte du rétro avec son effet papier peint à rayures et son médaillon doré, un petit côté british tout à fait séduisant, une fillette, un tapir et des pancakes à la banane… Bienvenue dans le monde rafraichissant de Litchi et Tic-Toc avec ce petit roman idéal pour les enfants qui commencent à aimer lire en solo.

Bigoudi

Dans la jungle new-yorkaise, Bigoudi est une sacrée petite mamie. Elle est connue comme le loup blanc dans son quartier avec son brushing vaporeux, son écharpe panthère, sa bonne humeur et Alphonse, son fidèle bouledogue. Mais un matin, Alphonse ne se réveille pas. Bigoudi est inconsolable et décide de s’enfermer à double-tour dans son appartement du 156è étage. Heureusement que l’on peut toujours compter sur le persil pour se faufiler là où il redonnera le sourire. Un magnifique album sur le travail de deuil, rempli d’humour et de tendresse. A ne pas louper !

Koumiko – de Anna Dubosc

Koumiko perd la tête. Une hospitalisation, du tri, des souvenirs qui remontent en même temps que ceux de la mère s’effacent. Anna conserve le quotidien chamboulé, garde trace des images qui remontent, des ressentis. Un grand cri d’amour et un texte retentissant sur la relation mère-fille.

Wonder lover – de Malcolm Knox

John Wonder est la transparence incarnée. Un homme discret qui prend à cœur son métier de Certificateur en chef de faits extraordinaires. Il authentifie pour un genre Guinness des records les données qui lui sont soumises, des plus classiques aux plus illuminées, allant constater in-situ leur véracité. Un métier aux allures d’agent secret pour cet être énigmatique qui peut ainsi aller à son gré aux quatre coins du monde, et s’accomplir pleinement dans les diverses vies de famille qu’il a construites. Excellent roman à la fois effrayant, récréatif et revigorant, avec de l’acrobatie et de l’humour pince-sans-rire dedans…

Les Intranquilles – de Azza Filali

Azza Filali passe au peigne fin son pays et dresse des portraits croisés de la Tunisie au lendemain de la chute de Ben Ali. Que faire de cette nouvelle liberté ? Après la dictature, après la révolution, que reste-t-il ? Que choisir, comment reconstruire ? Un beau roman pour entrer dans la littérature tunisienne.

Vite, trop vite – de Phoebe Gloeckner

Minnie Goetze a grandi vite, trop vite. Elle a quinze ans et tente tant bien que mal de passer le difficile cap de l’adolescence en se confiant de façon assidue et presque obsessionnelle à son journal. Elle y évoque notamment la relation qu’elle entretient avec le nouvel ami de sa mère, la découverte de son corps, son initiation sexuelle, ses relations avec ses amis. Un roman graphique qui interroge, initiatique, transgressif.

CapharnaHome – nouvelles

aNTIDATA est une maison d’édition spécialisée dans la nouvelle et le texte court. Ici, nous sommes même assez proches de la « short nouvelle ». Quelques pages seulement pour nous faire franchir le seuil d’une dizaine de maisons. Avec l’œil du passant un brin voyeur, nous poussons les portes, nous glissant dans les recoins ou parcourant les pièces. Nous avançons à tâtons au gré des souvenirs qui s’y rattachent, des drames qui s’y déroulent parfois. Encore un sans-faute pour aNTIDATA, avec ce recueil à picorer en guise d’entracte.

LAP ! / de Aurélia Aurita

Le lycée autogéré de Paris a 33 ans. Un bel âge pour un lycée hors des clous, qui a pourtant su garder la fougue des premiers instants. Le LAP pour les intimes, 3 lettres qui claquent sous la langue, qui détonent, pour un établissement de caractère. Au LAP, il n’y a pas de proviseur, pas de surveillant, pas de hiérarchie. Juste des élèves, et une poignée d’enseignants, tous sur un pied d’égalité. Les tâches sont réparties, budget, entretien, paperasse. Le maître mot c’est la libre fréquentation. Pas de notes, pas de punitions. Il ne s’agit pourtant pas de s’y pointer la bouche en cœur et les mains dans les poches.

La nuit tango – Monique Debruxelles

Un recueil de nouvelles qui flirte avec le fantastique à l’ancienne, celui qui prend racine l’air de rien dans un quotidien banal et le fait basculer avec déraison et décadence.

Qu’il s’agisse de morts qui s’accrochent à la vie, de taxidermie humaine, d’expériences paranormales qui dérapent, de banquette qui délie les langues, de station balnéaire sur le déclin ou d’ancêtres qui s’accrochent pour faire perdurer la lignée familiale, les neuf nouvelles de Monique Debruxelles s’apparentent à des contes modernes où l’étrangeté est reine.

Et Gretel

Le célèbre conte revêt ses habits noirs. Marien Tillet et Pole Ka donnent un nouveau visage au conte des frères Grimm tout en conservant la base traditionnelle. Avec leurs dires et leurs traits, ils jouent sur l’angoisse montante, l’épouvante derrière la porte, celle qui fait frémir.

Mathilde est revenue – Grégory Nicolas

Mathilde est une femme sans borne. Capable de se donner entièrement pour les siens, elle est aussi dotée d’un puissant instinct de survie, celui qui la fait prendre ses cliques et ses claques un beau jour, presque sur un coup de tête. Une histoire simple qui s’épaissit progressivement, subtilement, touchante et étourdissante.