Le Mali contemporain en courts chapitres reliés entre eux par la petite Makoro, fillette débarquée de la brousse pour Bamako. Un roman dépaysant, riche en saveurs, chaleur, lumière, odeurs, très sonore aussi avec un écrit-parlé du cru. A découvrir.
Catégorie : Littérature
Les vivants au prix des morts – René Frégni (Gallimard)
Passer du calme de l’arrière-pays provençal au grand banditisme marseillais… c’est ce qui arrive à René, écrivain tranquille qui aime se perdre dans la contemplation des belles choses, lorsqu’il accepte de filer un coup de main à une vieille connaissance, tout juste évadée de prison. Des vivants au prix des morts, c’est une carte postale qui part en vrille, c’est la noirceur derrière le chant des cigales, la description du basculement.
15 titres fraîchement sortis des presses qui rendent cet hiver palpitant
La rentrée d’hiver est souvent un peu plus palpitante que celle de septembre, plus intrigante, moins attendue, plus décomplexée, moins figée, plus simple peut-être. Et ce cru ne fait pas exception. Il y a pour ma part tant de titres qui affolent mes papilles oculaires qu’il m’a été bien difficile de n’en sélectionner qu’une quinzaine…
Les mémoires d’un chat – Hiro Arikawa (Actes sud)
Road trip en monospace à travers le Japon. Très beau roman sur la mémoire et les traces que l’on laisse. Inattendu, poétique, une vraie surprise.
Les fleurs ne saignent pas – de Alexis Ravelo (Mirobole)
De l’humour et du sang, des personnages hauts en couleur et quelques scènes épiques, nous sommes dans du roman de gangster pur jus, dans l’esprit des films du même genre.
Dans l’ombre du viaduc – de Alain Delmas (Intervalles)
Mémoire, identité et secrets bien gardés dans l’Espagne post-franquisme. Un roman d’atmosphère sous pression.
Te laisser partir – de Clare Mackintosh (Marabout)
Bristol. Une nuit, la pluie, un chauffard qui prend la fuite et un enfant laissé sur le carreau. Une enquête piétinante et une paire de flics obstinés. Ajoutez à cela le sens de la déroute de l’auteure, vous obtenez un premier roman efficace et surprenant.
Les infâmes – de Jax Miller (Ombres noires)
Freedom Oliver est témoin sous protection. Il y a dix-huit, elle a dû mettre sa vie au placard et ses enfants à l’adoption, et son passé a aujourd’hui des allures de mirages. Sauf que celui qu’elle a envoyé en prison vient d’en sortir et sa fille vient de se volatiliser. Un premier roman bien noir, poisseux et rageur.
Le point et la ligne – par Norton Juster (Ypsilon)
Une ligne est désespérément amoureuse d’un point, qui n’a lui-même d’yeux que pour le gribouillis, trouvant la ligne trop raide, terne et conventionnelle. Norter Juster revisite les relations amoureuses (et mathématiques) avec beaucoup d’humour et un poil de satire. A offrir aux amateurs de livres décalés.
Frappe-toi le coeur – de Amélie Nothomb (Albin Michel)
Une femme fait le choix de devenir cardiologue pour décortiquer les relations humaines et notamment la jalousie qui crève le coeur de sa mère. Une bonne entracte, où l’on retrouve à quelques entournures de pages l’élégance froide d’Amélie Nothomb.
Un funambule sur le sable – de Gilles Marchand (Aux Forges de Vulcain) #MRL17
Stradi est né avec un violon dans la tête. Panique à bord, inquiétude, incompréhension et au fil du temps de nouvelles sensations, de l’humour et forcément beaucoup de musique. Un beau roman sur la différence, avec un univers décalé et pourtant profondément ancré dans le réel permettant de soulever de nombreuses questions et d’honorer le pouvoir de l’imagination et de la musique. A découvrir et à offrir.
Gazoline tango – de Franck Balandier (Castor Astral)
Benjamin Granger, enfant parachuté dans la cité des peintres et ses personnages aux allures de Pieds nickelés. Entre la comédie noire et chronique sociale désenchantée, un roman très sensitif, rempli de sons, de silence, de toucher, de sensations.
Les fantômes du vieux pays – de Nathan Hill (Gallimard)
Un homme revient sur son histoire lorsqu’il apprend que sa mère, qui l’a abandonné à l’âge de 11 ans, a agressé un candidat à la présidentielle. Nathan Hill signe ici un premier roman très ambitieux, un pavé de 700 pages dans lequel il conjugue drame familial et fresque américaine.
15 titres de la rentrée littéraire (2017) à garder à l’oeil
Nous sommes déjà mi-octobre mais la rentrée littéraire n’est pas encore terminée puisque quelques titres viennent à peine de paraître, et sur 581 titres, tous ne sont pas encore prêts d’être lus d’ailleurs. De votre côté, vous avez sans doute déjà cédé à quelques tentations, découvert des pépites ou rencontré des déceptions. Vous cherchez peut-être maintenant à renouveler votre stock et il est donc plus que jamais le moment d’appâter vos sens avec une sélection de titres à ne pas laisser passer entre les mailles du filet.
Le diable en personne – de Peter Farris (Gallmeister)
Un polar marécageux diablement efficace, avec beaucoup de rythme, de l’action, des scènes épiques et un certain sens de l’humour. A découvrir !
La chasse aux canards – de Hugo Claus (Grasset)
Une ferme isolée des Flandres. Le père est mort pendant une chasse aux canards et la mère a pris l’employé de ferme pour amant. Les fils sont bigots ou incestueux, la fille aguicheuse. L’arrivée d’un soldat américain va faire valser l’équilibre familial. La littérature néerlandaise dans toute sa splendeur avec ce roman choral troublant.
Coyote – de Colin Winnette (Denoël)
Une fillette a disparu. Les parents l’ont mise à coucher et le lendemain elle n’était plus dans son lit. Plongée dans du fait divers à l’américaine, entre culpabilité, inquiétude et show télévisuel.
Le dimanche des mères – de Graham Swift (Gallimard)
La campagne anglaise des années 20 avec ce dimanche des mères, congé annuel durant lequel les domestiques rejoignent leur famille. Cette journée de 1924 se dessinera autrement pour Jane, au point de représenter un véritable tournant dans sa vie, de manière à la fois sensuelle et tragique. Un roman qui devrait ravir les amateurs de littérature anglaise tendance historique romantique.
Tout est brisé – de William Boyle (Gallmeister)
William Boyle signe un fabuleux roman, à la fois noir, social et plein de poésie. Les amateurs de littérature nord-américaine se réjouiront, que les autres en profitent pour s’y mettre.
Quand sort la recluse – Fred Vargas (Flammarion)
Des grands-pères qui passent l’arme à gauche, sans lien apparent, mise à part cette piqûre. L’affaire n’en est pas une, et si c’était le cas, Adamsberg serait le dernier concerné. Sauf qu’il a mis le nez dessus et quand ça le taraude, on sait bien ce qu’il se passe. Du Vargas pur jus qui ravira les amateurs et les autres, même si c’est un peu surjoué par moment.