La rencontre entre un luthier parisien et l’Irlande du Nord, sa famille de cœur, les luttes, l’engagement et la traîtrise. Très grand roman de Sorj Chalandon, une histoire d’amitié à frémir et le conflit irlandais dans toute sa complexité.
Catégorie : Littérature française
En finir avec Eddy Bellegueule – Edouard Louis (Seuil)
Quand l’autofiction devient analyse sociétale. En 2014, Edouard Louis faisait jaser avec ce premier roman publié à 21 ans, revenant sur son enfance passée dans un village picard. Un texte qui happe, remue, interroge et qui en dit long.
Leurs enfants après eux – Nicolas Mathieu (Actes Sud)
Souvenez-vous, les années 90, C17, Rica Lewis, Waikiki, les consoles de jeux, les Gauloises, Nirvana… Déjà 20 ans, presque 30. Il fallait bien ça pour prendre de la hauteur, et méditer sur le contexte de l’époque. L’ère Mitterrand qui passait la main à l’ère Chirac, l’après Trente Glorieuses, les désillusions grimpantes. A travers une multitude d’histoires croisées, Nicolas Mathieu fait coïncider histoire personnelle et contexte social, le poids de l’un sur l’autre. L’un des romans marquants de cette rentrée littéraire, toujours en lice pour le Goncourt.
Nuit synthétique – Anna Dubosc (Rue des Promenades)
L’histoire d’une femme, des relations qu’elle tisse, fantasme, ou fuit, ses tâtonnements, ses questionnements, ses errements.
Trois saisons d’orage – Cécile Coulon (Viviane Hamy)
Les Fontaines, dans le massif des Trois-Gueules. Un village serré dans la roche, aussi beau qu’impressionnant, par son ancrage, ses manières, sa rudesse. Décor grandiose et hostile d’une puissante fresque sur trois générations à découvrir absolument.
Helena – Jérémy Fel (Rivages)
Avec ce deuxième roman, on sait désormais que Jérémy Fel aime décortiquer les troubles enfouis, le malaise qui colle et glace, la cruauté bien planquée qui se niche à bien des entournures, la noirceur qui fait agir, pour fuir, se protéger, se libérer. On sait aussi que le roman noir a une nouvelle voix, et que les thrillers familiaux peuvent encore faire frémir. Rentrée littéraire 2018
Apo – Franck Balandier (Castor Astral)
En 1911, Guillaume Apollinaire est soupçonné d’avoir participé au vol de la Joconde. Franck Balandier s’empare de cette anecdote et extrapole. Un roman étonnant qui nous fait traverser le siècle avec audace. Rentrée littéraire 2018
L’insoumise de la Porte de Flandre – Fouad Laroui (Julliard)
Ou comment traiter d’un sujet d’actualité brûlante avec détachement et intelligence. Tout l’art de Fouad Laroui de détendre l’atmosphère tout en parlant d’islamisme, de radicalisation et de faits divers. Une farce contemporaine et médiatique recommandée par NickCarraway.
Juste après la vague – Sandrine Collette (Denoël)
Un raz-de-marée a avalé des villages entiers. Une famille est toujours debout, avec sa maison perchée tout en haut, mais plus pour longtemps, l’évidence est glaçante. Une famille nombreuse, avec une barque bien trop juste pour les contenir tous. A la croisée des genres, Sandrine Collette frappe encore une fois très fort avec un roman aussi oppressant qu’émouvant.
Fouta street – de Laurence Gavron (Masque)
Takko Deh, sénégalaise pur jus, débarque tout juste à Brooklyn suite à un mariage arrangé de longue date. Le grand écart entre sa pampa et ses coutumes peul et le grand bain américain. Mais l’intégration va lui réserver son lot de surprises. Un polar dépaysant dans lequel on apprend beaucoup de la culture sénégalaise.
L’été circulaire – Marion Brunet (Albin Michel)
Un été dans le sud de la France, la chaleur écrasante qui se profile comme chaque année, les va et vient des ados qui se coulent dans l’insouciance des vacances. Sauf Céline, qui cette année, est enceinte. A 15 ans, ça fait jaser, forcément. Encore un texte fort et remuant de Marion Brunet, qui décidément, décrit avec une grande justesse les remous de la société et les angles morts des chemins pris.
Pills nation – Adrien Pauchet (Aux Forges de Vulcain)
Paris sous la canicule. Une drogue nouvelle génération circule dans les circuits funéraires. Un premier roman enthousiasmant et franchement bluffant, qui pointe les déraillements de notre société (et qui donne soif).
Makoro – Florence Malmassari (Ateliers Henry Dougier)
Le Mali contemporain en courts chapitres reliés entre eux par la petite Makoro, fillette débarquée de la brousse pour Bamako. Un roman dépaysant, riche en saveurs, chaleur, lumière, odeurs, très sonore aussi avec un écrit-parlé du cru. A découvrir.
Les vivants au prix des morts – René Frégni (Gallimard)
Passer du calme de l’arrière-pays provençal au grand banditisme marseillais… c’est ce qui arrive à René, écrivain tranquille qui aime se perdre dans la contemplation des belles choses, lorsqu’il accepte de filer un coup de main à une vieille connaissance, tout juste évadée de prison. Des vivants au prix des morts, c’est une carte postale qui part en vrille, c’est la noirceur derrière le chant des cigales, la description du basculement.
Dans l’ombre du viaduc – de Alain Delmas (Intervalles)
Mémoire, identité et secrets bien gardés dans l’Espagne post-franquisme. Un roman d’atmosphère sous pression.
Frappe-toi le coeur – de Amélie Nothomb (Albin Michel)
Une femme fait le choix de devenir cardiologue pour décortiquer les relations humaines et notamment la jalousie qui crève le coeur de sa mère. Une bonne entracte, où l’on retrouve à quelques entournures de pages l’élégance froide d’Amélie Nothomb.
Un funambule sur le sable – de Gilles Marchand (Aux Forges de Vulcain) #MRL17
Stradi est né avec un violon dans la tête. Panique à bord, inquiétude, incompréhension et au fil du temps de nouvelles sensations, de l’humour et forcément beaucoup de musique. Un beau roman sur la différence, avec un univers décalé et pourtant profondément ancré dans le réel permettant de soulever de nombreuses questions et d’honorer le pouvoir de l’imagination et de la musique. A découvrir et à offrir.
Gazoline tango – de Franck Balandier (Castor Astral)
Benjamin Granger, enfant parachuté dans la cité des peintres et ses personnages aux allures de Pieds nickelés. Entre la comédie noire et chronique sociale désenchantée, un roman très sensitif, rempli de sons, de silence, de toucher, de sensations.
Mato Grosso – de Ian Manook (Albin Michel)
Jeu de dupe en pleine jungle. Un écrivain remet les pieds au Brésil trente ans après en être parti sur les chapeaux de roues. De son passage dans le Mato Grosso, il en a fait « Un roman brésilien », couchant sur le papier des souvenirs romancés patinés de beauté sauvage, de trafics à peine camouflés et de flicaille corrompue.
Les larmes noires sur la terre – Sandrine Collette (Denoël)
Sandrine Collette a le don pour vous coller des suées tout en préservant l’humain, si sombre soit-il. Fabuleux roman, concentré de noirceur à la limite de l’anticipation sociale, avec des parcours cabossés de femmes lumineuses.