Splendide BD de piraterie sur fond de légendes mystérieuses, dans un décor magnifiquement planté par un graphisme de toute beauté. Dans une époque que l’on pourrait situer aux entournures du dix-septième siècle, Ulysse Lean, jeune homme issu de l’aristocratie anglaise, découvre que son père, qu’il n’a pas connu et autour […]
Auteur/autrice : Alice
Le coeur synthétique – Chloé Delaume (Seuil)
Beau coup de coeur pour ce nouveau Chloé Delaume qui décidément fait ça bien, écrire, et dire les femmes, et cerner la société qui nous entoure et ce qui s’y joue. Roman couronné par le prix Médicis 2020
Dans mon village, on mangeait des chats – Pelaez & Porcel (Bamboo)
Fameuse et goûtue cette sombre BD, entre sourires louches, crime organisé et pâté du dimanche. « Il doit être bon, il est au prix du foie gras. »
Ferragus – Honoré de Balzac
Place à Balzac donc, avec ce premier volume de L’histoire des Treize, au coeur de l’ambitieux cycle La comédie humaine, où Balzac excelle en matière de romantisme noir par lequel nous assistons à de l’amour intense aux débordements maladifs, à de la passion renversante à se faire cruelle, à la violence des tempéraments emportés dans leur démesure, aux mystères sourds et obsédants à en crever.
Les héritages – Gabrielle Wittkop (C. Bourgois)
Coup de projecteur dans l’actualité littéraire sur l’oeuvre de Gabrielle Wittkop pour le centenaire de sa naissance, alors qu’elle s’est éteinte en 2002, avec notamment deux textes (ré)édités ce mois-ci, chez Christian Bourgois et chez Quidam. Avec Les héritages, nous traversons l’histoire d’une villa bâtie à la fin du dix-neuvième en bord de Marne, d’un siècle et de ses gens, sous les traits acides de Gabrielle Wittkop, qui démontre encore une fois une puissance littéraire folle.
Stanley Greene. Une vie à vif / JD Morvan & Tristan Fillaire (Delcourt)
Excellente BD qui retrace la vie du photographe Stanley Greene, du gamin de Brooklyn qui a frayé avec les Black Panthers, traîné avec les punk, trempé dans la dope, jusqu’au photographe-reporter qui s’est révélé lors de son passage à l’Est lors de la chute du mur. Les photos croisent les images de Tristan Fillaire, les époques et les lieux s’enchevêtrent, mettant en lumière la violence du monde, comme le voyait Greene en somme !
Flipette et Vénère – Lucrèce Andreae (Delcourt)
Flipette et Vénère, deux soeurs que tout oppose. Elles ne se fréquentent même plus d’ailleurs, mais par la force des choses, elles vont devoir remettre le couvert. Lucrèce Andreae touche au plus juste avec cette histoire de frangines plus vraie que nature, qui pointe nos contradictions à tous.
La ferme aux poupées – Wojciech Chmielarz (Agullo)
Ambiance polonaise avec un polar bien senti, trépidant, efficace, qui montre une fois de plus que les éditions Agullo ont du nez pour dénichez des auteurs et des textes qui en ont dans le ventre. Une affaire tendance dossier pédophile qui se mue progressivement en meurtres en série complexe. On découvre la Pologne par la petite porte, les individus, la condition tsigane, avec des personnages bien campés et un scénario bien ficelé.
Médée – Euripide
Médée, figure tragique par essence, passionnée, entière et à l’instinct vengeur sans détour. Un personnage complexe et fascinant, aux prises avec sa condition de femme, avec son époque, ses moeurs, ses contradictions, chavirée par la frustration, l’impuissance et l’injustice, et qui cède à une folie destructrice et rageuse et ravageuse.
[Rentrée littéraire 2020] La grâce et les ténèbres – Ann Scott (Calmann Levy)
Dans son dernier roman, Ann Scott nous plonge dans la lutte souterraine contre le terrorisme, où l’on reste en apnée sans tellement d’échappatoire. Un roman dense et très documenté sur ceux qui scrutent les djihadistes sur les réseaux sociaux en vue de les annihiler ou en tout cas déjouer leurs funestes prévisions.
Lysistrata – Aristophane
En -411, dans la cité d’Athènes, Aristophane se frotte à la domination masculine, avec cette pièce truculente et grivoise, où les femmes ont décidé de faire la grève du sexe pour faire revenir leurs hommes au bercail, les enjoindre de cesser cette guerre qui sévit dans le Péloponnèse. Si vous souhaitez retenter la littérature antique en faisant un pied de nez à vos (mauvais) souvenirs, cette pièce est pour vous !
[Rentrée littéraire 2020] Ceux dont ça serait bien qu’on en parle un peu plus
Le rituel de rentrée littéraire est carnassier et même si celle-ci, avec ses 511 sorties, est un chouïa plus réduite qu’habituellement, la visibilité reste rude pour beaucoup. Voici donc une trentaine de titres qui sortent des sentiers battus, et à mon sens sortent du lot, en espérant que vous y puisiez quelques envies de lecture…
[Rentrée littéraire 2020 ] La petite dernière – Fatima Daas (Noir sur blanc)
Premier roman coup de poing qui me réconcilierait presque avec l’autofiction ! Du tâtonnement d’une jeune fille qui se sent plus mec qu’autre chose, qui se sent aimer les femmes sans pour autant plier devant l’évidence, qui puise sa force dans l’islam qui pourtant ne tolère pas sa condition.
Le sel de tes yeux – Fanny Chiarello (Editions de l’Olivier)
Etre ado, se construire en tant qu’être à part entière, tenter d’affiner et d’affirmer ses sensibilités, c’est ce qu’explore si finement Fanny Chiarello, à travers le portrait de Sarah, qui ouvre les yeux sur son homosexualité dans une famille pour qui ça ne coule pas de source. Un très beau texte, touchant et juste.
[Rentrée littéraire 2020] Saturne – Sarah Chiche (Seuil)
Comment grandir dans l’ombre des disparus trop tôt, comment s’extraire de l’histoire familiale, ou comment accepter que le corps se mette en pause, le temps que la tête retrouve la force de le faire avancer. Sarah Chiche, psychologue clinicienne et psychanalyste, interroge les silences et les trop-dits.
Elégies de Duino, Sonnets à Orphée et autres poèmes – Rainer Maria Rilke
Prendre le temps de se plonger dans la poésie de Rilke, dans laquelle le poète couche sur le papier ses doutes et ses angoisses, interroge l’humanité, l’individualité, en quête d’un certain apaisement.
Bulle d’été – Florian Pigé (HonFei)
Avoir le temps de regarder le temps passer, le temps de s’émerveiller, des bestioles qui stagnent à la surface de l’eau, le temps d’imaginer, de flemmarder, de s’ennuyer. C’est ce qu’a saisi Florian Pigé dans son très bel album qui fait écho aux souvenirs d’enfance, comme une invitation discrète à se replonger dans ce temps hors du temps…
Le festin de Raccoon – Marianne Ratier (Marmaille et compagnie)
Un album multi-facettes qui vaut le détour. Une histoire d’abord, celle d’un raton-laveur dans le jardin, salivant sur le contenu du garde-manger de la maison une veille de grande fête. S’instaure ainsi un jeu de cherche et trouve avec notre ami Raccoon, subtilement planqué dans une double-page de mets alléchants […]
All mine ! – Zehra Hick (Two hoots books)
Tout carton pour se mettre à l’anglais avec une histoire toute simple même pour les moins téméraires, avec des phrases courtes, qui illustrations qui se suffisent presque à elles-même, et un côté cartoon très plaisant. L’histoire d’une souris qui trouvé un casse-croûte, et d’une mouette qui lui chipe au passage…
Le chien noir – Lucie Baratte (Editions du Typhon)
Lucie Baratte nous invite à entrer dans l’univers d’un Barbe bleue revisité, mêlant essences classiques et contemporaines, finesse littéraire, angoisse macabre oppressante et obsessionnelles. Le chien noir s’impose sans trembler dans la veine de la littérature gothique dans la pure tradition du genre, enveloppante et délicieusement flippante.