Gros coup de cœur pour ce roman absolument sublime. Vraiment un grand moment de littérature. Alors que Sigaldi vient de tomber de l’échelle, ses souvenirs remontent. On apprend sa rencontre avec Helga dans les années 50, leurs filles, l’Islande. Progressivement, les épisodes s’imbriquent et l’on prend la mesure des passions, des prises de bec, des tempéraments volcaniques.
Auteur : Alice
Malaterre – Pierre-Henry Gomont (Dargaud)
Gros coup de cœur pour cet album splendide et fascinant, l’une des très belles surprises de cette rentrée. Un domaine familial en pleine forêt équatoriale, voilà de quoi faire bomber le torse de Gabriel Lesaffre, qui pourra ainsi intégrer le monde des affaires, redonner sa splendeur à la famille, assurer sa succession. Sauf que Gabriel n’est pas un homme des bois et que ses modes de gestions laissent sérieusement à désirer.
Leurs enfants après eux – Nicolas Mathieu (Actes Sud)
Souvenez-vous, les années 90, C17, Rica Lewis, Waikiki, les consoles de jeux, les Gauloises, Nirvana… Déjà 20 ans, presque 30. Il fallait bien ça pour prendre de la hauteur, et méditer sur le contexte de l’époque. L’ère Mitterrand qui passait la main à l’ère Chirac, l’après Trente Glorieuses, les désillusions grimpantes. A travers une multitude d’histoires croisées, Nicolas Mathieu fait coïncider histoire personnelle et contexte social, le poids de l’un sur l’autre. L’un des romans marquants de cette rentrée littéraire, toujours en lice pour le Goncourt.
Nuit synthétique – Anna Dubosc (Rue des Promenades)
L’histoire d’une femme, des relations qu’elle tisse, fantasme, ou fuit, ses tâtonnements, ses questionnements, ses errements.
Hurry on down – John Wain (Editions du Typhon)
Premier titre au catalogue d’un tout nouvel éditeur très alléchant, tant dans ses projets de parution que dans son allure avec sa maquette qui pose les choses d’entrée. Ici, nous tenons la réédition d’un texte paru en 1953, dans lequel John Wain dépeint, à travers l’émancipation de son anti-héros, l’Angleterre d’après-guerre dans son amertume. A découvrir !
La terre des fils – Gipi (Futuropolis)
Le monde d’après. Après quoi, on ne sait pas trop. Toujours est-il qu’un homme tente de protéger tant bien que mal ses fils du passé, de l’avenir, du monde extérieur, de ce qui pourrait les attendre ou les atteindre, d’eux-mêmes peut-être aussi. Gipi frappe fort tout en disant peu et dépeint une parfaite allégorie de ce vers quoi nous tendons. Renversant !
Et le village s’endort – de Nuria Tamarit et Xulia Vicente (Les Aventuriers de l’Etrange)
Parties de cache-cache, sorcellerie, superstitions, rumeurs persistantes et vieilles querelles, une BD d’atmosphère sur le mode du conte rural.
Les singes et la lune – Guillaume Olive et He Zhihong (éd. des Eléphants)
Nombreux sont ceux à vouloir la lune et cette fois, c’est une tribu de singes qui va en faire les frais, dans un conte chinois tout à fait réussi. Un intemporel au charme fou.
Le chemin des égarés – Vincent Turhan (Les Enfants rouges)
Un ouragan vient de tout retourner sur son passage. Les foules s’organisent, se déplacent. La plupart sont déjà partis rejoindre la ville riche de promesses. Reste une poignée de junkies, qui émerge des brumes de leur dernier shoot, découvrant sans trop saisir un paysage de désolation. Une ambiance post-catastrophe très bien vue pour évoquer ce monde des laissés-pour-compte. Une belle découverte.
Rivière tremblante – Andrée A. Michaud (Rivages)
Québec. Deux disparitions, survenues à des années d’écart et à des lieux opposés. Deux histoires qui n’ont de semblable que les manques qu’elles laissent et les traces que l’on cherche encore pour tenter d’ébaucher un deuil. Un roman noir sublime et bouleversant, l’une des pépites de cette rentrée littéraire.
SÉLECTION I La dictature argentine et ses disparus
Sélection qui aborde les heures sombres de l’Argentine, la dictature, les desaparecidos, les vies volées, et les grands-mères de la place de mai, ce mouvement réunis en ONG en 1977, après le coup d’état de 1976, dans le but de découvrir la vérité sur le sort des enfants disparus pendant la dictature argentine.
De la difficulté d’être parent dans les albums, auto-dérision et mauvaise foi
Stop la culpabilité et marrons-nous un peu. Les premiers mois et années ne sont pas toujours évidents (les suivants non plus d’ailleurs), et derrière le grand bonheur fou inébranlable il peut aussi y avoir la fatigue, l’épuisement, l’énervement, l’exaspération. Et même sans aller jusque-là, il y a tout de même ces petites difficultés du quotidien, les premières séparations avec l’enfant, les repas, les nuits, l’opposition… 18 titres pour en sourire.
Bébé est bien caché – Atinuke et Angela Brooksbank (Ed. des Eléphants)
L’histoire d’un petit bout de bébé tout juste réveillé, de ses tresses perlées, d’un regard dans le panier de bananes, d’un grand frère enjoué, d’un tour à vélo, d’un bus bondé, d’un bougainvillé dans le jardin du pépé, d’un câlin recroquevillé. Une histoire tout en rimes et en rythmes à travers un village africain, qui agit comme une comptine, chaleureuse et chaloupée. Beaucoup de charme, de saveurs, d’espièglerie, et un regard contemporain sur l’Afrique de l’Ouest, qui n’est pas si fréquent dans la littérature jeunesse. A découvrir sans tarder.
CONCOURS : Ásta de Jón Kalman Stefánsson (Grasset)
Un heureux hasard a déposé dans ma boîte aux lettres deux exemplaires du dernier roman de Jón Kalman Stefánsson, Ásta. J’en mets donc un en jeu, puisse-t-il satisfaire l’un.e de vous. Alors si vous voulez découvrir ce titre de cette rentrée littéraire, si vous aimez les histoires de famille, l’Islande, les années 50, tentez votre chance en déposant un commentaire sous ce billet
avant mardi 2 octobre minuit. Tirage au sort le lendemain dans la matinée. Bonne chance !
L’origine du monde – Liv Strömquist (Rackham)
Le sexe féminin enfin dépoussiéré ! Et Liv Strömquist ne fait pas les choses à moitié. Auteure de BD, journaliste et militante féministe, elle mélange ses cordes et les codes dans des albums édifiants qui en disent long sur les relations entre les femmes et les hommes. Ici, elle aborde en particulier le sexe féminin et ses représentations. Edifiant et drôle, un incontournable !
Plus jamais seul – Caryl Férey (Gallimard)
Grand retour de Mc Cash, ex-flic borgne borderline. Histoire de famille, de retrouvailles et de mafieux entre embruns bretons et Grèce qui tente de relever la tête. Ambiance polar pur jus, désenchanté tout en gardant gouaille et humour cinglant. Un bon cru.
L’araignée de Mashhad – Mana Neyestani (Ça & Là)
Réfugié politique en France, Mana Neyestani continue de dénoncer les travers tragi-comiques de l’Iran. Cette fois, il se base sur une affaire de tueur en série s’attaquant à des prostituées au nom d’une application très personnelle de la charia. Instructif, ahurissant, saisissant. A découvrir !
Trois saisons d’orage – Cécile Coulon (Viviane Hamy)
Les Fontaines, dans le massif des Trois-Gueules. Un village serré dans la roche, aussi beau qu’impressionnant, par son ancrage, ses manières, sa rudesse. Décor grandiose et hostile d’une puissante fresque sur trois générations à découvrir absolument.
Et si l’amour c’était aimer ? – Fabcaro (6 Pieds sous Terre)
Henri et Sandrine forment un couple parfait et sans nuage, jusqu’au jour où Sandrine a le béguin pour le livreur de macédoine. Idylles clandestines, choix tortueux, cœurs qui flanchent, Fabcaro s’en donne à cœur joie en faisant valser tous les codes du roman-photo. Le summun du kitch peut y voir un hommage doré. C’est plein de trouvailles, de jeux de sens, d’absurde et d’humour gras.
Triangle – Mac Barnett & Jon Klassen (Pastel)
Une histoire toute simple, qui commence avec un triangle, qui se prénomme Triangle, et vit avec d’autres triangles, dans des maisons triangles, avec des portes en triangle, bordées de cailloux en forme de… Et pas loin, vivent les carrés sur le même mode, et Triangle a très envie d’aller jouer un tour à Carré. Un album très drôle, sur la différence, la taquinerie, l’amitié, avec une pointe d’absurde et de malice.