Jeu de dupe en pleine jungle. Un écrivain remet les pieds au Brésil trente ans après en être parti sur les chapeaux de roues. De son passage dans le Mato Grosso, il en a fait « Un roman brésilien », couchant sur le papier des souvenirs romancés patinés de beauté sauvage, de trafics à peine camouflés et de flicaille corrompue.
Catégorie : Littérature
Les larmes noires sur la terre – Sandrine Collette (Denoël)
Sandrine Collette a le don pour vous coller des suées tout en préservant l’humain, si sombre soit-il. Fabuleux roman, concentré de noirceur à la limite de l’anticipation sociale, avec des parcours cabossés de femmes lumineuses.
Le roi n’a pas sommeil – de Cécile Coulon (Viviane Hamy)
Avec une force de concision et de précision ahurissante, Cécile Coulon vous fait passer vingt ans avec une famille en 140 pages, avec des tripes et du contenu comme si le bouquin en comptait 400. Un drame familial dans la pampa américaine du siècle dernier, un roman tragique, poétique, magnifique.
Dans la forêt – de Jean Hegland (Gallmeister)
Le monde est en suspens. Plus d’essence ni d’électricité. La maladie qui s’insinue, laissant sur le carreau pas mal de morts. Deux sœurs se retrouvent dans la maison familiale, presque coupées du monde, en lisière de forêt. A la croisée du récit initiatique, du nature writing et de la fable écologique, un roman troublant qui fait sens, à méditer et à partager.
Rencontre [vidéo] avec Caryl Férey
Le 1er mai, grâce à Libfly, j’ai eu la chance de pouvoir m’entretenir avec Caryl Férey. Souvenir filmé.
Les corps brisés – de Elsa Marpeau (Gallimard)
Elsa Marpeau signe un polar tendu, à la fois très social et glaçant. Un roman fort et très instructif sur le handicap avec une tension glissant sur le terrain du thriller pour le bonheur de vos nerfs.
Dans le désordre – de Marion Brunet
Marion Brunet signe un roman très fort sur ceux qui tentent un autre monde et militent dans ce sens en s’y jetant à corps perdu.
Snjor – de Ragnar Jonasson (La Martinière)
Un petit polar bien ficelé pour rafraichir l’ambiance avec du scandinave pur jus flirtant avec un style rappelant Agatha Christie. Mensonges, faux semblants et secrets tiennent le lecteur dans cette enquête qui avance à petits pas tout en se révélant prenante et addictive.
Rural noir – de Benoît Minville (Gallimard)
Romain revient au bercail après dix ans d’absence. Les années ont passé mais les visages sont toujours là. L’adolescence a laissé place à des vies d’adulte plus ou moins construites, et certaines mauvaises habitudes ont méchamment pris racine. Benoît Minville signe un premier roman très engageant pour la suite à venir. Un roman noir, sociétal et humain à se mettre sous la dent, et un auteur à suivre donc.
L’aquarelle – de Nathalie de Kaniv (Lazare et Capucine)
A une époque où la surenchère d’effets spéciaux bat son plein, où les scénarios les plus alambiqués font les meilleures recettes, où les personnages les plus torturés sont plébiscités, l’aquarelle nous offre une pause de finesse avec une histoire de secret de famille qui prend ses racines en Ukraine.
A voté / Isaac Asimov (Le Passager clandestin)
En 1955, Isaac Asimov imaginait une société ayant perdu tout sens commun à force de radinerie démocratique. Une nouvelle on ne peut plus d’actualité dans laquelle l’auteur dressait déjà un portrait stupéfiant et glaçant de la manipulation sondagière, imaginant un monde où la libre pensée serait réduite à néant par un tour de passe-passe démagogique.
En douce – de Marin Ledun (Ombres noires)
Simon voit sa vie tranquille basculer lorsqu’il plonge ses yeux dans ceux d’Emilie. Il était loin d’imaginer qu’il se retrouverait en un claquement de doigts enfermé dans un hangar paumé en rase campagne. Un roman un peu poisseux quand même, haletant comme un thriller qui vous démange, la noirceur sociétale en sus, la vengeance amère, la colère du monde qui toque au carreau. Vous savez ce qu’il vous reste à faire…
Seules les bêtes – de Colin Niel (Rouergue)
Dans les plateaux des Causses, une femme disparaît. L’assistante sociale s’interroge, ouvrant la danse d’un roman choral savamment orchestré. Chacun dévoilera sa culpabilité, ses doutes, les rêves devenus opaques. Un puissant roman sur la solitude et l’isolement qui désarment les désirs et rendent capable de tout.
Tu tueras le Père – de Sandrone Dazieri
Un homme retrouvé hagard sur le bord d’une route, son fils envolé, et le point de départ d’un thriller haletant, très riche et foisonnant, avec un duo d’enquêteurs improbable. Excellent polar italien à découvrir d’urgence.
Choucroute maudite – de Rita Falk (Mirobole)
Un polar léger et décalé avec un humour loufoque qui tire à la fois sur la chronique sociale et le feuilleton gastronomique.
Journal d’Adam & journal d’Eve – de Mark Twain (L’œil d’or)
Dans ce court texte, Mark Twain pose un regard amusé sur la Création en mettant en scène le premier couple de l’humanité à travers leurs journaux intimes respectifs.
Réparer les vivants – de Maylis de Kérangal (Verticales)
Un roman intense et nécessaire qui replace le don d’organes dans sa réalité et sa sensibilité. Un balai à la fois dramatique et plein d’espoir qui ne laisse pas indemne.
« Avec les hommes », Mikaël Hirsch nous fait deux propositions de vie (Intervalles)
La pointe Finistère pour conter ce qui ressemble à deux vies en fin de parcours ou tout au moins le temps venu d’un premier bilan. Rencontre entre deux hommes dans un café à Brest.
Nous allons mourir ce soir – Gillian Flynn (Sonatine)
L’auteur des Apparences revient avec un court texte bien ficelé, fin, drôle, amoral, et généreux en manipulation.
Sukkwan island – de David Vann (Gallmeister)
Un père et son fils de 13 ans partent s’installer en pleine nature, à Sukkwan island, une île planquée en Alaska, avec ses paysages à couper le souffle, et la nature hostile pas toujours facile à manœuvrer. Et s’imaginer être plus fort que le silence assourdissant et la solitude extrême peut conduire au drame. Un roman très noir, bouleversant, dérangeant, et un auteur précieux à garder à l’œil. A découvrir également l’adaptation graphique.